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« La Grèce va-t-elle quitter la zone euro ? » par Anton Brender du Cercle des économistes
information fournie par Boursorama 19/01/2015 à 11:05

Les conséquences d'une sortie de la Grèce de la zone euro sont plus inquiétantes que chacun ne veut le dire estime Anton Brender.

Les conséquences d'une sortie de la Grèce de la zone euro sont plus inquiétantes que chacun ne veut le dire estime Anton Brender.

Dimanche prochain, 25 janvier, la Grèce organise des élections législatives. Le parti antilibéral Syriza fait figure de favori et s’il venait à remporter le scrutin, s’ouvrirait alors une période d’incertitudes. Selon Anton Brender, cette situation entrainerait d’inévitables effets collatéraux.

Dire si la Grèce va ou non sortir de l’euro n’est certainement pas facile. Les termes du bras de fer qui va s’engager entre Bruxelles et Athènes sont loin en effet d’être totalement fixés. Le choc n’en semble pas moins devoir être frontal. Si, comme le laissent penser les sondages, Syriza est demain au gouvernement, la Grèce demandera sûrement à l’Europe d’alléger le fardeau de sa dette et de desserrer le garrot budgétaire qui a plongé le pays dans la dépression. Sur ces deux points, l’Europe a déjà annoncé qu’elle n’était guère prête à faire de concessions et l’Allemagne a enfoncé le clou en laissant entendre que l’euro pouvait aujourd’hui survivre à une sortie de la Grèce.

Ce qui compte toutefois dans une négociation ce ne sont pas les positions que l’on affiche lorsqu’elle commence, mais la force et la détermination avec lesquelles on les défend. De ce point de vue, l’intransigeance du gouvernement grec dépendra de la lucidité avec laquelle il appréciera les conséquences pour le pays d’une sortie de l’euro. Certes, hors charge d’intérêt, le budget est aujourd’hui pratiquement à l’équilibre.

Mais si demain la Grèce sortait de l’euro et appliquait les mesures annoncées par Syriza, le déficit public aurait de grandes chances de se creuser à nouveau, d’autant que les sérieuses difficultés posées par un retour à la drachme commenceront par freiner fortement l’activité. Financer ce déficit sans enclencher une dangereuse spirale inflationniste ne sera pas facile . Une sortie de l’euro reste pour la Grèce une épreuve qu’aucun gouvernement ne devrait avoir envie d’affronter.

Il en va de même pour l’Union monétaire. Bien sûr depuis 2012, les coûts d’emprunt des autres Etats « périphériques » se sont réduits au point de laisser penser que tout risque de contagion a désormais disparu. Il n’empêche : depuis quelques mois les CDS de l’Espagne et de l’Italie, après avoir profondément baissé, ont commencé à remonter. Que celui de l’Italie soit maintenant plus élevé que celui de l’Espagne montre que les marchés s’interrogent toujours sur la capacité des Etats lourdement endettés et dont l’économie stagne à faire face à leurs engagements.

Si demain la Grèce sort de l’euro, les taux auxquels l’Italie emprunte remonteront brutalement : la dissuasion exercée par la menace d’ « opérations monétaires sur titres » (OMT) ne suffira plus et la BCE devra utiliser effectivement le « bazooka »  dont elle s’est doté à l’été 2012. Son maniement ne sera pas facile … et l’issue de l’offensive est loin d’être certaine !

Pour les deux parties, les conséquences d’un « Grexit » sont plus inquiétantes que chacun ne veut aujourd’hui le dire : le plus vraisemblable est qu’au terme d’une période, sans doute lourde de tensions et de  rebondissements, un compromis finisse par être trouvé . Avec bien sûr le risque que, d’un côté ou de l’autre, un aveuglement politicien ne conduise à préférer l’aventurisme à la raison !

Anton Brender

Anton Brender est chef économiste de Candriam depuis 2002. Il a commencé sa carrière au CEPII (Centre d’études prospectives et d’informations internationales).  Directeur de cet institut en 1990, il rejoint CPR en tant que chef économiste en 1992.  Anton Brender est professeur associé honoraire à l’Université Paris-Dauphine.

Ses principaux domaines d’expertise sont la globalisation financière et les thématiques monétaires et financières.

Le Cercle des économistes a été créé en 1992 avec pour objectif ambitieux de nourrir le débat économique. Grâce à la diversité des opinions de ses 30 membres, tous universitaires assurant ou ayant assuré des fonctions publiques ou privées, le Cercle des économistes est aujourd’hui un acteur reconnu du monde économique. Le succès de l’initiative repose sur une conviction commune : l’importance d’un débat ouvert, attentif aux faits et à la rigueur des analyses. Retrouvez tous les rendez-vous du Cercle des économistes sur leur site .

15 commentaires

  • 20 janvier 17:15

    Les grecs n'ont pas vécu confortablement ! 30 % de baise des salaires et des retraites, c' est loin d'être confortable.


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