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L'interview de Patrick Legland (Société Générale) : « Pas de scénario noir pour l'Europe »
information fournie par Boursorama 11/09/2014 à 12:31

La mise en place de l'Union bancaire pourrait générer 1-1,5 point de croissance supplémentaire en Europe d’ici 2016-2017 selon Patrick Legland (Société Générale).

La mise en place de l'Union bancaire pourrait générer 1-1,5 point de croissance supplémentaire en Europe d’ici 2016-2017 selon Patrick Legland (Société Générale).

Les marchés actions européens ont intégré les mauvaises nouvelles et n’ont pas de raison de corriger au cours des prochaines semaines estime Patrick Legland, directeur global de la Recherche à la Société Générale.

Comment avez-vous accueilli les annonces de Mario Draghi de jeudi dernier ?

Patrick Legland : Les annonces de Mario Draghi ont surpris par leur ampleur. On peut d’abord s’en inquiéter dans la mesure où cela signifie que la BCE redoute de façon très précise l’entrée de la zone euro en déflation. Ceci expliquerait la faible réaction des marchés boursiers, au vu des annonces. Néanmoins, ces mesures visant à soutenir en priorité le financement bancaire, en fournissant les liquidités nécessaires  sont tout à fait appropriées à la situation actuelle. Il ne faut pas oublier que en Europe, les banques financent environ 70% de l’économie alors qu’aux Etats-Unis, ce sont les marchés qui financent 70% de l’économie !

La baisse de l’euro par rapport au dollar est aussi une bonne nouvelle pour nos entreprises exportatrices. Peut-elle se poursuivre ?

P.L : Aux parités actuelles, l’euro reste surévaluée par rapport au dollar. Une parité autour de 1,10-1,15 dollar serait beaucoup plus favorable pour les entreprises européennes. Précisons qu’une baisse de 10 centimes d’euros aboutit à 0,3-0,4% de croissance supplémentaire en Europe. Le trend actuel de baisse de l’euro constitue une bonne nouvelle pour une reprise future.

Ces mesures suffiront-elles à éviter la déflation généralisée en Europe ?

P.L : Je ne crois pas à un scénario noir pour l’Europe. Bien sûr, il faut rester prudent mais il y a aussi des signaux favorables en provenance d’Europe du Sud alors que l’Europe du Nord est un peu à la traîne. L’Europe est en phase de redémarrage lent. Les  gouvernements européens réfléchissent également à un plan de relance de 300 milliards d’euros, ce qui constituerait déjà un bon signal envoyé à l’économie. De même, nous n’avons jamais assisté à une reprise de l’économie américaine qui ne se répercute pas favorablement sur l’Europe dans un délai de 12 à 18 mois. Sans négliger le fait que la mise en place progressive et vraisemblable de l’Union Bancaire devrait entrainer une baisse des coûts de financement et générer 1-1,5 point de croissance supplémentaire en Europe d’ici 2016-2017, notamment en Europe du Sud.

Vous retenez donc un scénario plutôt optimiste pour l’Europe. Pas de nouvelle correction à redouter, après celle de l’été, au cours des prochaines semaines ?

P.L : Non. Si les marchés restent soumis à des risques extérieurs (géopolitiques notamment), ils ont eu plutôt tendance à intégrer avec modération les mauvaises nouvelles jusqu’à présent. Leur valorisation reste raisonnable.

Et au niveau mondial ?

P.L : La croissance accélère aux Etats-Unis mais les valorisations sont déjà élevées. Le marché américain pourrait mal accueillir toute déception sur les résultats des entreprises. Attention surtout au marché japonais où le risque potentiel de décrochage est réel. Le Japon essaie de relancer une politique inflationniste mais en l’absence de toute dynamique démographique, ces objectifs restent très difficiles à mettre en œuvre. J’ajouterais que les Cassandre qui annoncent une déflation européenne comparable à ce qu’a vécu le Japon depuis les années 1990 devraient se rappeler que l’Europe n’est pas du tout dans une situation démographique comparable à celle qui prévaut au Japon.

Les types de valeurs à privilégier sur les marchés européens ?

P.L : Nous restons favorables aux valeurs cycliques, qui bénéficient d’une reprise progressive de l’activité et de la consommation en Europe du Sud. La mise en place de l’Union bancaire et les résultats à venir des « stress test » devraient contribuer à la réduction de la prime de risque sur les valeurs du secteur bancaire. Dans un contexte de remontée des dividendes, le couple rendement/risque des valeurs bancaires redevient attractif. Nous sommes également positifs sur les valeurs d’équipements et de construction pour jouer la carte d’un plan de relance au niveau européen. Enfin, j’ajouterais un thème plus contrarian à 3-4 ans : l’énergie. Dans l’hypothèse éventuelle où l’Europe se lancerait dans l’exploration des gaz de schiste, cela créerait une dynamique très forte sur le secteur.

Propos recueillis par Julien Gautier

20 commentaires

  • 12 septembre 12:03

    au voleur....au voleur ..........au voleur......au VOLEURIl y a t'il encore des gens qui croient ce genre de discours ?peu probable ...alors pourquoi ce racolage ?


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