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L'interview de Jacques Chahine (J. Chahine Capital) : « Le risque déflationniste reste majeur en Europe »
information fournie par Boursorama 17/09/2014 à 18:09

Pour Jacques Chahine, la France est dans la position d'un malade qui n'aurait reçu jusqu'à présent que des soins palliatifs à défaut d'un traitement efficace.

Pour Jacques Chahine, la France est dans la position d'un malade qui n'aurait reçu jusqu'à présent que des soins palliatifs à défaut d'un traitement efficace.

Le secteur clé des valeurs technologiques ne représente que 3% de la capitalisation des marchés européens contre près de 20% du marché américain. Un signe du décrochage de la zone euro, toujours menacée par la déflation, par rapport aux Etats-Unis.

Les marchés restent suspendus à la réunion de la Fed de jeudi. Qu’en attendez-vous ?

Jacques Chahine : Tout l’enjeu pour la Fed est de préparer les marchés à un retour graduel de la normalité : après la fin progressive des plans d’assouplissement quantitatif (QE), le relèvement programmé des taux. A ce titre, Janet Yellen ne pourra agir que si les indicateurs économiques américains sont parfaitement bien orientés, ce qui n’est pas encore le cas. Le récent rebond des taux longs est toutefois le signe que la normalisation de la politique monétaire de la Fed commence à être intégré par le marché.

Les tensions géopolitiques actuelles sont-elles susceptibles d’impacter durablement les marchés ?

J.C : Les tensions au Proche et Moyen-Orient ne suscitent pas d’inquiétudes particulières pour les marchés. Le pétrole continue de couler à flot avec l’arrivée du pétrole de schiste. Les prix du baril sont redescendus en-dessous des 100 dollars. Seule une contagion de la crise aux pays du Golfe pourrait déstabiliser le marché du pétrole. Concernant la situation en Ukraine et les tensions en résultant entre la Russie et l’Europe, il est clair que ce retour de la « guerre froide » est susceptible d’avoir des conséquences autrement plus importantes pour la planète finance. A ce titre, un règlement du conflit aurait des répercussions très positives auprès des investisseurs. En attendant, cet environnement géopolitique tourmenté n’a pas empêché l’indice S&P de franchir le cap des 2.000 points pour la première fois de son histoire…

Que vous inspire la situation de l’Europe ?

J.C : Le risque déflationniste reste majeur. En regardant tout particulièrement le niveau des taux  à 30 ans en zone euro, un bon indicateur des perspectives de croissance attendues à long terme, on ne peut être que frappé que par leur faiblesse. C’est le signe que la zone euro est engluée durablement dans la non-croissance. Si la BCE est intervenue avec retard par rapport à la Fed par exemple, Mario Draghi a récemment annoncé plusieurs mesures bienvenues (baisse des taux directeurs, plan d’achats d’ABS etc.) mais il n’a pas utilisé l’arme de l’achat d’emprunt d’Etats via les établissements bancaires. Aujourd’hui, même l’Allemagne peut se préoccuper pour sa croissance future. Et je ne parle même pas de la situation de la France…

Justement, que peut faire la France pour sortir de l’ornière ? Le gouvernement Valls II semble déterminé à réformer…

J.C : La France est un cas douloureux. Sa situation ressemble à celle d’un patient très malade qui n’aurait reçu que des soins palliatifs depuis plusieurs années en l’absence d’un traitement véritablement efficace. D’un autre côté, il est très difficile de réformer la France. Le symptôme le plus inquiétant selon moi se manifeste par le départ des jeunes entrepreneurs à l’étranger. La dynamique d’investissement a déserté la France. L’avenir se construit ailleurs et cela révèle le déclin de notre pays.

Le marché américain est-il trop cher par rapport au marché européen ?

J.C : Oui, le marché européen a accumulé un retard considérable par rapport au marché américain. Les valorisations européennes sont à la casse. Il est vrai que les entreprises américaines ont le vent en poupe. La hausse des profits devrait dépasser 8% cette année. Mais ces bons résultats sont reflétés dans les cours. Alors que l’Europe, qui garde de beaux fleurons, notamment dans l’industrie automobile ou le luxe, reste délaissée par les investisseurs. On remarque désormais une grande différence dans la composition des indices de chaque côté de l’Atlantique : aujourd’hui, le secteur clé des valeurs technologiques représente 20% de la capitalisation boursière du marché américain contre 3% seulement pour les marchés européens. Les valeurs financières ne représentent plus que 16% des indices américains contre 22% en Europe.

Pour ceux qui veulent investir en Europe, quels types de valeurs  doivent-ils privilégier ?

J.C : Il faut profiter de la baisse de l’euro par rapport au dollar pour investir sur les valeurs exportatrices.

Propos recueillis par Julien Gautier

6 commentaires

  • 18 septembre 08:27

    Les Européens sont de nuls - ils peuvent pas concurrencer Google, Microsoft - donc ils font appel aux régulateurs. Les Européens au fond du trou ....


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