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L'interview de Gérard Moulin (Amplégest) : « Les équipementiers automobiles sont devenus des valeurs de haute technologie »
information fournie par Boursorama 11/02/2015 à 18:20

Le "pricing power" peut se déplacer d'un secteur à l'autre

Le "pricing power" peut se déplacer d'un secteur à l'autre

Sélectionner les valeurs les plus performantes qui ont la capacité de fixer leurs prix dans la durée, telle est l’ambition de Gérard Moulin, responsable de la gestion actions européennes et gérant du fonds Amplegest Pricing Power.

Le contexte boursier est-il porteur selon vous alors que le bras de fer entre la Grèce et la Troika replonge la zone euro dans l’incertitude ?

Gérard Moulin : Si l’on utilise une métaphore médicale, je dirais que nous sommes en phase de rechute dans le traitement d’une longue maladie. La Grèce traîne une dette trop importante étant donné ses capacités économiques. Une renégociation est inévitable. Pour autant, tout n’est pas négatif. La zone euro dispose de quelques atouts en ce début 2015 qu’elle ne possédait pas un an plus tôt. Autant, personne n’avait vu venir la baisse des cours du pétrole, autant la baisse de l’euro est aussi la conséquence maîtrisée de la politique non conventionnelle menée par la BCE. Or, les entreprises de la zone euro ont besoin d’un euro faible pour participer aux appels d’offre sur les marchés mondiaux. C’est une véritable aubaine pour l’économie européenne.

Justement, vous gérez le fonds Amplegest Pricing Power avec comme principe d’investir dans des entreprises qui ont la capacité de fixer leurs prix… Où les trouve-t-on actuellement ?

G.M : Le « pricing power » peut se déplacer d’un secteur à l’autre au fil du temps. Depuis une décennie, j’essaye de comprendre ce phénomène et de ne pas être un gérant « opportuniste ». Je préfère me concentrer sur des sociétés qui disposent d’un vrai potentiel de croissance et accorde une grande importance à l’analyse stratégique.

Des exemples ?

G.M : J’ai longtemps investi dans le secteur des spiritueux ( Pernod Ricard , Rémy Cointreau ) mais ces groupes rencontrent désormais des difficultés pour vendre des bouteilles haut-de-gamme en Chine. Donc, ils ont perdu en « pricing power ». En revanche, beaucoup de gérants achètent les équipementiers automobiles pour jouer la reprise du cycle, je les achète car je les considère désormais comme des valeurs de haute technologie dont le contenu logiciel augmente. Les valeurs comme Valeo ou Plastic Omnium voient leur « pricing power » augmenter bien qu’elles s’en défendent pour des raisons évidentes ! Le patron de Fiat s’est récemment ému des marges des équipementiers qui sont largement supérieures à celles des constructeurs…

Il est vrai que l’on ne pense pas forcément aux équipementiers automobiles quand on cherche des entreprises qui peuvent imposer leurs prix sur leurs marchés…

G.M : Les équipementiers automobiles sont en passe de devenir les équipementiers aéronautiques du début des années 2000, à l’instar de Zodiac . Les immatriculations du secteur automobile progressent de 3% par an au niveau mondial, le signe que nous ne sommes pas en présence d’un secteur cyclique. Evidemment, il faut raisonner au niveau de la planète.

Hormis les équipementiers automobiles, quels types de valeurs attirent votre attention ?

G.M : Je m’intéresse également à des groupes industriels partenaires, à savoir des industriels de taille moyenne (environ 4-5 milliards d’euros de chiffre d’affaires) qui disposent d’un savoir-faire particulier devenu incontournable pour leurs clients, les grands donneurs d’ordre. Ces entreprises ont donc un vrai « pricing power ». Je citerais également le secteur du luxe, traditionnel pourvoyeur de valeurs qui ont toujours les moyens de fixer leurs prix.

Votre valeur favorite ?

G.M : Parmi les 26 lignes du portefeuille, Ingenico reste ma valeur favorite. Je l’ai acheté il y a quatre ans à 27 euros. Elle enregistre des performances exceptionnelles. La hausse de son cours de Bourse (+47% depuis un an, +200% en trois ans !) ne fait pas pour autant du spécialiste des solutions de paiement une valeur chère au vu de ses résultats dans la durée.

Propos recueillis par Julien Gautier

4 commentaires

  • 18 février 10:15

    Je partage c'est avis en grande partie.Flex, Ingénico, prouve depuis plusieurs années qu'ils savent innover au même titre qu'Illiad dans les télécoms.


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