(Actualisé avec précisions) par Shadia Nasralla et Kirsti Knolle VIENNE, 16 décembre (Reuters) - Le jeune chancelier conservateur autrichien Sebastian Kurz a conclu un accord de gouvernement avec l'extrême droite qu'il a présenté samedi au président Alexander Van der Bellen, un écologiste indépendant. "Si tout se passe comme nous l'imaginons, rien ne s'oppose à l'investiture du futur gouvernement au début de la semaine prochaine", a dit le président Van der Bellen, qui a le pouvoir de nommer ou de dissoudre les gouvernements, après avoir reçu samedi matin Sebastian Kurz et Heinz-Christian Strache. Kurz et Strache doivent présenter leur accord de coalition ce samedi à 16h00 locales (15:00 GMT) sur le Kahlenberg, hauteur dominant Vienne connue pour avoir été le théâtre de la bataille de Vienne en 1683, qui mit fin au siège de la ville par l'armée des Ottomans. Le Parti de la liberté (FPÖ), présidé par Heinz-Christian Strache, retrouve les cabinets ministériels de Vienne pour la première fois depuis le gouvernement de Wolfgang Schüssel entre 2000 et 2005, époque où le FPÖ était dirigé par Jörg Haider. L'Autriche va ainsi devenir le seul pays d'Europe occidentale avec un parti d'extrême droite au gouvernement. L'ÖVP (Parti populaire autrichien) de Kurz a remporté les élections législatives du 15 octobre avec 31,5% des voix après une campagne centrée sur la lutte contre l'immigration. Le FPÖ est arrivé troisième avec 26% des suffrages, juste derrière les sociaux-démocrates du chancelier sortant Christian Kern (27%). HARTWIG LÖGER AUX FINANCES Sebastian Kurz, qui sera à 31 ans le chef de gouvernement le plus jeune d'Europe, a présenté samedi matin au palais de la Hofburg son accord de coalition au président Van der Bellen, élu de justesse à la présidence en 2015 contre le candidat du FPÖ. Kurz a d'ores et déjà dévoilé samedi que son ministre des Finances serait Hartwig Löger, qui, à 52 ans, dirige la branche autrichienne du groupe d'assurances Uniqa UNIQ.VI . Le FPÖ, qui devrait hériter des portefeuilles régaliens des Affaires étrangères, de l'Intérieur et de la Défense, a notoirement adouci son discours anti-Union européenne ces dernières années et Sebastian Kurz s'est voulu plusieurs fois rassurant sur la tonalité pro-UE de son futur gouvernement. De source proche des négociations, on indique que le FPÖ, qui prône davantage de démocratie directe, a dû accepter d'exclure d'un éventuel référendum la question de l'appartenance de l'Autriche à l'UE. Kurz et Strache sont en revanche d'accord pour s'opposer à une plus grande intégration européenne, notamment sur les questions sociales. Lors de l'entrée du FPÖ de Jörg Haider au gouvernement en 2000, les autres pays membres de l'UE, au nombre de 14 à l'époque, avaient imposé à Vienne des sanctions diplomatiques, de portée essentiellement symbolique. Un scénario peu susceptible de se reproduire aujourd'hui, alors que les partis anti-immigration ou anti-système ont renforcé leurs positions sur tout le continent. (Jean-Stéphane Brosse et Eric Faye pour le service français)
L'extrême droite autrichienne entre au gouvernement
information fournie par Reuters 16/12/2017 à 13:44
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