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L'Europe rate-t-elle le virage vers le monde moderne ?
information fournie par Boursorama 01/12/2014 à 17:11

Les prix élevés de l'énergie en Europe défavoriseraient durablement le Vieux continent face au reste du monde.

Les prix élevés de l'énergie en Europe défavoriseraient durablement le Vieux continent face au reste du monde.

Un article publié par le Financial Times accuse l’Europe d’emprunter une mauvaise voie face aux nouveaux enjeux de compétitivité liés aux prix de l’énergie. Son auteur, John Gapper, adopte une vision très libérale de la question, soulignant certaines réalités économiques qui nécessitent néanmoins une lecture critique.

Pour John Gapper, le monde est en pleine mutation, et l’Europe ne parvient pas à s’y adapter. La baisse des prix de l’énergie observée depuis plusieurs mois crée des opportunités économiques majeures à l’échelle mondiale, et l’Europe ne les saisirait pas. En cause : une forte taxation des énergies fossiles qui rendrait l’Europe non compétitive.

L’analyse se concentre sur les entreprises susceptibles de réaliser des investissements à l’étranger. Pour ces entreprises, la baisse des coûts de l’énergie est une opportunité à saisir absolument. Au point, selon John Gapper, de devenir une raison de délocalisation ou de « relocalisation » qui pèse désormais davantage que les traditionnels économies de coûts de main-d’œuvre.

Les entreprises recherchent davantage l’énergie bon marché que la main-d’œuvre bon marché

Cette affirmation a de quoi surprendre. On garde toujours en tête le schéma bien connu selon lequel une entreprise d’un « pays riche » délocalise sa production dans un « pays en développement » pour des raisons d’économies salariales sur la main-d’œuvre. Viennent à l’esprit les images des ateliers de textile, de jouets ou d’accessoires fabriqués à la chaîne en Chine, avec une marchandise finale renvoyée in fine vers les pays d’origine des grandes entreprises ayant délocalisé leur production.

Ce schéma reste toujours vrai de nos jours, mais commencerait à battre de l’aile. Selon les chiffres avancés par le Financial Times , les salaires auraient augmenté de 5,7% par an en Asie entre 2006 et 2011, à comparer à une hausse de seulement 0,4% dans les économies développées. Les inégalités de salaires se sont donc réduites entre le « Nord » et le « Sud », ce qui réduirait les avantages d’une délocalisation en Asie pour les entreprises à la recherche de bas coûts.

Les Etats-Unis sont de nouveau compétitifs

En parallèle, le niveau des prix de l’énergie chute depuis plusieurs mois. L’exploitation désormais intensive du gaz et du pétrole de schiste sur le territoire américain provoque une chute des prix à l’échelle mondiale.

Toutefois, tout le monde n’en profite pas de la même manière. Les Etats-Unis profitent au maximum de cette baisse du fait de leur forte production domestique et de sa faible taxation. En conséquence, de nombreuses entreprises américaines commenceraient à voir un intérêt à relocaliser leur production dans leur pays d’origine, tirant un meilleur profit de cette énergie bon marché que des économies de main-d’œuvre en Asie. En Europe en revanche, la baisse des prix de l’énergie se ressent moins. La parité euro/dollar y joue une rôle évident, mais également le niveau de taxation généralement élevé qui est appliqué sur ces énergies non renouvelables.

L’Europe, à l’échelle globale, taxerait en effet les énergies fossiles et subventionnerait les énergies vertes. Cette politique s’inscrit dans une logique de développement durable parfaitement défendable, reconnaît John Gapper. Mais pour l’auteur de l’article, cette politique crée à court terme des dommages importants de compétitivité énergétique pour le Vieux continent. Contrairement aux Etats-Unis, la main-d’œuvre est toujours aussi chère et l’énergie ne baisse pas. En somme, l’Europe est moins attrayante et cela enfonce encore un peu plus le continent dans les difficultés économiques.

Trop libéral, mais intéressant pour la compréhension des enjeux actuels autour de l’énergie

Pour John Gapper : « l’Europe a fait le mauvais pari. […] A long terme, les risques sont réels pour les pays qui s’imposent des coûts élevés alors que d’autres profitent de coûts plus faibles ». Une façon d’accuser l’Europe de ne pas être suffisamment libérale pour rester compétitive et attractive dans le monde actuel.

Ce point de vue est évidemment très critiquable du fait de son manque total de préoccupation écologique de long terme, et doit donc être considéré avec une certaine distance critique. Ce qui reste néanmoins intéressant dans cette analyse du Financial Times est l’analyse du changement des préoccupations des entreprises vis-à-vis de leurs délocalisations. Pour l’auteur, le monde commence à entrer dans une nouvelle ère économique dominée par l’attractivité des prix de l’énergie après deux décennies de délocalisations massives en Asie pour des économies de main-d’œuvre.

X.B.

30 commentaires

  • 02 décembre 06:23

    Nous ne demandons qu'à travailler mais pour construire qqch et donner un avenir à nos enfants. Je suis là pour sauver la peau des français dit Marine Le Pen; ZORRO est arrivéRien qu'en entendant cela on sait où elle veut aller à la soupe comme Mitterand par la démagogie.


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