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Krach boursier : l'effet de panique semble terminé, les inquiétudes sont relativisées
information fournie par Boursorama25/08/2015 à 17:52

Après la panique de lundi, les indices européensont nettement rebondi mardi.

Après la panique de lundi, les indices européensont nettement rebondi mardi.

Mardi 25 août, les marchés européens ont connu un fort rebond technique. Après le krach survenu la veille, les rachats à bon compte ont dominé la séance. La banque centrale chinoise a également agi mardi pour calmer les investisseurs.

Les places européennes ont retrouvé des couleurs ce mardi, après un exceptionnel « lundi noir » sur les marchés, et malgré une poursuite du plongeon des indices chinois en matinée.

Mardi, l'indice de la bourse de Shanghai a terminé en baisse de 7,63% sous les 3.000 points, un recul presque aussi conséquent que celui de la veille (-8,49%). L'indice a perdu environ 25% de sa valeur entre le 17 et le 25 août. Par rapport à son point haut du mois de juin, la bourse de Shanghai a chuté de 42%. Pour autant, l'indice chinois ne fait que revenir à son niveau de janvier 2015, après avoir manifestement connu une période de bulle en début d'année (ainsi qu'en fin d'année 2014).

Cette baisse aurait pu de nouveau impacter les indices européens, mais c'était sans compter sur un rebond technique, notamment dû à des achats à bon compte et au retour d'un climat plus serein alors que les doutes de la veille semblaient s'apaiser. Le CAC40, qui a ouvert en hausse mardi, a accentué son rebond tout au long de la journée, terminant en hausse de 4,14%. À noter que ce rebond efface une bonne partie de la chute de la veille (-5,35%). Côté allemand, le Dax30 a regagné 4,97% aujourd'hui, après plusieurs séances de lourdes chutes. La plupart des indices européens ont clôturé sur des hausses comprises entre 3% et 5% ce mardi, alors que le Dow Jones gagnait environ 2,3% aux Etats-Unis.

Quelques nouvelles sont venues rassurer les investisseurs en cours de journée. À 10h, l'indice Ifo, reflétant le moral des chefs d'entreprise allemands, est ressorti à un niveau meilleur que prévu, à 108,3 points en août contre 107,7 estimé par le consensus des analystes. Par ailleurs, peu après midi, la banque centrale chinoise a annoncé une légère baisse de son principal taux directeur, à 4,60% pour son taux de prêt à un an. Ceci a rassuré les investisseurs, et a permis d'accélérer la tendance haussière en Europe.

Axa IM : « pas de panique ! »

L'heure était au relativisme aujourd'hui vis-à-vis des inquiétudes de la veille, souvent jugées "exagérées" ou "irrationnelles" dans les commentaires d'analystes parus lundi soir et mardi matin.

Eric Chaney, directeur de la recherche économique chez Axa IM, titrait « pas de panique ! » dans une note de marché diffusée lundi soir après la clôture des marchés européens.

L'économiste rappellait tout d'abord qu'«il semble que beaucoup d'investisseurs comptaient sur une action décisive de la Banque centrale de Chine (PBC) et aient cédé à la panique [lundi] à l'idée qu'il n'y aurait peut-être pas de pilote dans l'avion chinois ». Néanmoins, cette panique serait « surfaite » d'après lui.

« Il faut bien reconnaitre que les dirigeants chinois n'ont guère aidé les marchés par leur gestion incertaine du krach des actions chinoises ou leur manque de réaction aux signes de ralentissement de la demande intérieure. Il demeure cependant que la Chine a les moyens de soutenir sa propre demande intérieure en combinant les outils monétaires et budgétaires, même si cela demande de passer outre les réticences de certaines autorités ou des banques ».

Considérant que les autorités chinoises auraient tout à gagner en intervenant pour soutenir la consommation, le directeur de la recherche économique d'Axa IM terminait : « en conclusion, oui, il y a un pilote dans l'avion et nous devrions en entendre parler assez rapidement - c'est la conviction de notre économiste basé à Hong Kong, Aidan Yao ». Dont acte, avec la baisse des taux directeurs chinois précédemment évoquée.

Dans la même idée, Karine Hirn, cofondatrice d'une société de gestion à Hong Kong, déclarait ce matin dans Les Echos que « nous ne sommes pas à la veille d'un effondrement de l'économie chinoise ». « La consommation interne et le développement des services restent encourageants ».

Aurel BGC : « l'ampleur de la correction est "fondamentalement" difficile à justifier »

Les économistes d'Aurel BGC allaient plus loin en analysant, dans une note parue lundi soir, les mécanismes qui ont poussé lundi les indices boursiers dans un tel mouvement baissier.

Les auteurs remarquaient tout d'abord qu'aucun nouvel indicateur concernant l'économie chinoise n'a été publié au cours de la journée de lundi. L'amplification très brutale du mouvement baissier observé hier ne s'expliquait donc pas par des raisons fondamentales ; il s'agissait plutôt d'une question de psychologie des marchés dans un contexte de doutes.

« Deux types de craintes ont pu s'exprimer », affirmaient les auteurs, avant d'expliquer plus loin que « ces deux types de craintes paraissent excessifs ».

« Les uns craignent que la chute des actifs boursiers chinois soit la preuve que la conjoncture est beaucoup plus dégradée que généralement estimé. De fait, face aux doutes que suscitent les statistiques officielles d'activité, et plus particulièrement de croissance du PIB, de nombreux économistes fournissent leurs propres estimations. Toutes sensiblement plus basses que les estimations officielles, elles restent très disparates, ce qui ne facilite pas la formation d'une opinion "informée" ». Or, on sait que les investisseurs ont horreur des incertitudes économiques et des doutes sur les informations à leur disposition.

« Les autres craignent que la forte baisse des indices boursiers pèse sur la croissance en Chine (…). Pourtant, (…) il n'y a jusque-là pas de signe concret d'impact négatif du dégonflement de la bulle boursière sur le comportement des ménages. Si la tendance à la baisse des ventes de véhicules automobiles s'est amplifiée en juillet, les ventes au détail n'ont pas globalement chuté le mois dernier », ajoutait Aurel BGC.

Se tournant par ailleurs vers les prochaines séances de la semaine, Aurel BGC affirme qu'en ce qui concerne les Etats-Unis, « la semaine [sera] riche en indicateurs d'activité… mais ceux-ci ne permettront pas de répondre définitivement aux questions que se posent les investisseurs ». En revanche, « en zone euro, les résultats des enquêtes pourraient rassurer les plus pessimistes ». Dont acte, encore une fois, avec l'indice Ifo bien accueilli par les investisseurs ce mardi.

X. Bargue (redaction@boursorama.fr)

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22 commentaires

  • 26 août12:05

    Cà y est on a tiré le coup de fusil dans la basse cour, maintenant il faut attendre un peu avant que les pigeons reviennent picorer.


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