PARIS, 17 décembre (Reuters) - La cour d'appel de Paris a refusé jeudi de suspendre les saisies de biens russes en France menées par les anciens actionnaires majoritaires de la société Ioukos (holding GML) dans le cadre de la procédure de compensation du démantèlement du groupe pétrolier. Elle a rejeté la demande de la Fédération de Russie "tendant à arrêter l'exécution des sentences arbitrales dans l'attente de la décision qui sera rendue sur l'appel formé par la Fédération de Russie", indique Emmanuel Gaillard, avocat de GML. Les anciens actionnaires majoritaires "continueront de saisir les biens de la Fédération de Russie en pleine conformité avec les règles du droit international", ajoute-t-il dans un communiqué. Moscou a fait appel des ordonnances permettant les saisies devant la cour d'appel de Paris en juin et demandé en août l'arrêt de l'exécution des sentences finales d'arbitrage jusqu'au terme de la procédure d'appel. Depuis le 2 juin, les anciens actionnaires ont saisi en France des biens appartenant à la Fédération de Russie : comptes bancaires, créances, titres et biens immobiliers situés à Paris et en province. Ces saisies découlent de la décision de juillet 2014 de la Cour d'arbitrage de La Haye obligeant Moscou à verser aux anciens actionnaires de la compagnie pétrolière Ioukos une indemnité record de 50 milliards de dollars (37 milliards d'euros). Face au refus de la Fédération de Russie d'exécuter spontanément cette sentence et "de conduire des discussions en vue de parvenir à un accord à l'amiable, les actionnaires majoritaires ont entrepris de reconnaître et d'exécuter les sentences finales dans plusieurs pays", souligne Emmanuel Gaillard. Des procédures sont en cours en Belgique, en Allemagne, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis. La Cour d'arbitrage avait estimé que l'Etat russe avait orchestré en 2004 le démantèlement de l'ancien géant du pétrole en Russie pour des raisons politiques, Ioukos appartenant à l'oligarque et opposant au Kremlin Mikhaïl Khodorkovski. En septembre, le comité des ministres du Conseil de l'Europe avait de son côté sommé la Russie de présenter "sans nouveau délai" un plan de règlement des 1,86 milliard d'euros dus aux actionnaires de l'entreprise Ioukos, en vertu d'un arrêt de la Cour européenne des droits de l'Homme. L'instance exécutive de l'organisation paneuropéenne exprimait ses "très sérieuses préoccupations sur le fait qu'aucun plan de versement des dommages et intérêts" n'avait été présenté par Moscou dans les six mois fixés par la Cour dans un arrêt du 31 juillet 2014. (Gérard Bon, édité par Sophie Louet)
Ioukos-Les saisies de biens russes se poursuivent en France
information fournie par Reuters 17/12/2015 à 18:53
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