Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Plus de 40 000 produits accessibles à 0€ de frais de courtage
Découvrir Boursomarkets
Fermer

Grèce : « En votant non, les Grecs ont rejeté la politique actuelle de la BCE » (NextStage AM)
information fournie par Boursorama 07/07/2015 à 09:44

Pour Grégoire Sentilhes, « en votant non, les Grecs ont rejeté la politique actuelle de la BCE ».

Pour Grégoire Sentilhes, « en votant non, les Grecs ont rejeté la politique actuelle de la BCE ».

Les marchés boursiers européens ont clôturé dans le rouge lundi, mais ont montré une résilience certaine en limitant leurs pertes. Dans ce cadre, nous nous entretenons avec Grégoire Sentilhes, Président de NextStage AM.

Depuis hier soir, tout le monde rappelle que la victoire du « non » ne signifie pas forcément une sortie de la Grèce de la zone euro. Pourtant, plusieurs hommes politiques comme Alain Juppé ont appelé à une sortie du pays de la monnaie unique. Le Grexit aura-t-il lieu selon vous ?

G.S. : Il ne semble pas que les autorités grecques voient le  « non » comme un vote de rupture, mais comme un levier pour reprendre la main dans les négociations. Le gouvernement grec démontre ainsi l’importance de son soutien populaire mais en même temps tend une main vers ses créanciers, comme l’illustre la démission du ministre des finances grecques à la demande d’Alexis Tsipras.

En réalité, il semble bien que les clés de cette situation soient avant tout entre les mains d’Angela Merkel et de l’Allemagne, bien que la rencontre ce soir entre la chancelière allemande et le Président Français à l’Elysée soit capitale. L’alternative est simple : l’Allemagne refuse les négociations et nous rentrons dans la zone inconnue du Grexit en laissant la charge à la BCE et à l’Eurogroupe de gérer la crise grecque comme une simple affaire de technique financière, ou bien l’Allemagne appuyée par la France adresse un message non pas technique mais politique non seulement à la Grèce  mais aux marchés sur la solidité de l’Euro.

Sans message d’ouverture de l’Eurogroupe et de Berlin, la Grèce sera conduite vers le Grexit et devra commencer à émettre sa propre monnaie pour permettre le fonctionnement de son économie. L’alternative est limitée car la BCE doit décider aujourd’hui de l’accès du système grec à la liquidité d’urgence. Sans signe d’accord, elle devrait au mieux se contenter d’abaisser la valeur des collatéraux déposés par les banques grecques pour obtenir cette liquidité d’urgence.

Peut-on espérer un nouvel accord entre la Grèce et ses créanciers avant le 20 juillet, date à laquelle le pays doit 3,5 milliards d’euros à la BCE ?

G.S. : En votant non, les Grecs ont clairement rejeté la politique actuelle de la BCE qu’ils assimilent à une austérité sans fin. On ne peut pas interpréter le vote grec comme une volonté de sortir de l’Euro mais le message est au minimum celui de l’acceptation du risque du Grexit en cas de négociations non concluantes. Les Grecs ont de fait renouvelé leur confiance dans leur gouvernement et leur ont donné le soutien nécessaire pour négocier. La question est aussi quelles mesures les Grecs proposeront ils et accepteront-ils, car leur position n’est pas tenable durablement dans un sens comme dans l’autre.

Comment interpréter la démission de Yanis Varoufakis ce matin malgré la victoire du « non » ? Pensez-vous que cette démission a joué dans le sens d’une meilleure tenue des marchés ?

G.S. : Sans doute peut-on estimer que cette démission est préparée et effectuée à la demande d’Alexis Tsipras et qu’elle comporte un élément tactique. C’est un gage donné par Tsipras pour alléger l’ambiance à la table des négociations mais dans le fond, peu de choses vont changer dans la mesure où son adjoint risque de le remplacer.

Le « non » grec fait inévitablement penser à l’enjeu électoral en Espagne en fin d’année avec Podemos. Faut-il s’attendre désormais à un rejet de plus en plus massif de l’austérité économique en Europe ?

G.S. : Luis de Guindos, le Ministre de l’Economie espagnole a déclaré lundi que l’Espagne est disposée à négocier avec le reste des pays de l'eurozone un «troisième plan de sauvetage» de la Grèce, mais que les réformes sont «inéluctables». Le non de la Grèce ne doit pas faire oublier que les réformes courageuses entreprises par l’Irlande comme l’Espagne ont porté leurs fruits. Par exemple l’Irlande est aujourd’hui avec plus de 4.5 % de croissance de son PIB, le champion de la reprise en Europe.

Alexis Tsipras reçoit logiquement le soutien des gouvernements sympathisants, comme en Argentine ou à Cuba.

En revanche, on ne voit pas de rejet plus massif de l’austérité en Europe car une grande partie de l’Europe va bien. Cette idée d’austérité est déjà bien répandue dans les milieux populistes mais ne semble pas réussir à conquérir une majorité en France ou ailleurs.

Parallèlement au dossier grec, on assiste à un krach boursier en Chine depuis la mi-juin suite à un an de hausse. Faut-il redouter les répercussions de ce krach ?

G.S. : Rappelons que les actions chinoises viennent de connaitre leur plus mauvais mois depuis 2 ans, même si la bourse chinoise avait prodigieusement progressé depuis le début 2014, effaçant,  en juin une partie de ces gains avec 34 milliards de valeur en net pour les chinois les plus riches. La fortune des milliardaires chinois est effectivement directement liée aux fluctuations des actions.

Pour l’instant, la correction à laquelle nous assistons sur les bourses chinoises ne correspond qu’à la correction des excès de fin 2014 et de début 2015 où les marchés étaient dopés par une arrivée massive de liquidités liées aux plus-values enregistrées dans le secteur immobilier et aux effets de levier.

La PBOC a annoncé un nombre important de mesures au cours du week-end sans apaiser les craintes des investisseurs sans doute parce qu’elles sont peu lisibles ou mal expliquées.

Dans ce concert d’incertitudes, notre conviction est que, plus que jamais, les stratégies d’investisseurs en fonds propres et de long termes dans les entreprises de taille moyenne (ETM) qui se positionnent intelligemment autour des tendances de fonds de la 3ème révolution industrielle, et qui se développent à l’échelle de l’Europe et du monde, offrent plus que jamais de vraies et belles opportunités d’investissements. Cette conviction est nourrie par la pratique quotidienne des sociétés du portefeuille d’entreprises de taille moyennes (ETM) françaises et européennes chez qui NextStage a investi.

Propos recueillis par Xavier Bargue

Grégoire Sentilhes est Président de NextStage AM ainsi que chairman et co-fondateur de Citizen Entrepreneurs et du G20 des Entrepreneurs pour la France.

8 commentaires

  • 07 juillet 10:23

    Le Parisien dixit : 50% des français sont en faveur du Grexit. C'est bien moins qu'en Allemagne. Pas la peine de faire un referendum, fort couteux, à l'échelon Européen, le résultat est couru d'avance et à une majorité confortable, disons 61% : Tschüss (tchao) les grecs.


Signaler le commentaire

Fermer

Mes listes

Cette liste ne contient aucune valeur.