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« France : quand la courbe du chômage s'inverse »
information fournie par Boursorama 07/09/2015 à 10:40

Pas besoin de 1,5% de croissance en France pour faire baisser le chômage estime Jean-Paul Betbèze.

Pas besoin de 1,5% de croissance en France pour faire baisser le chômage estime Jean-Paul Betbèze.

Les dossiers économiques et sociaux vont tenir une bonne place lors de la sixième conférence de presse de François Hollande, fort d’une amélioration timide mais notable de la conjoncture. Jean-Paul Betbeze recense les raisons du frémissement.

C'est effectivement en cours. Pour l’économie française, le premier semestre n'a pas été mauvais en moyenne, la suite s’annonce favorable. Les consommateurs entraînent la machine et vont continuer. Derrière cette amélioration de la croissance française par la consommation, il y a d’abord les revenus nominaux. Ils sont toujours bien orientés, notamment dans les grandes et moyennes entreprises, pour des raisons largement liées aux contrats de travail et aux règles internes. En même temps, le prix de l'énergie baisse et l'inflation est encore plus faible que prévu. Donc le revenu réel accélère. Il tient la croissance en ce début d'année et va continuer, soutenu aujourd’hui par le net regain du crédit à la consommation.

En même temps, la baisse du prix du pétrole a permis d’améliorer à la fois la balance commerciale et les marges des entreprises, en complément du CICE. Les marges se redressent, passant de 29,5 % en moyenne en 2014 à 31,1 % au premier trimestre 2015. C’est ainsi que s’améliorent graduellement l'activité et l'investissement. Mais pour ce dernier, c’est trop lent.

Et le chômage dans tout ça ? Il est en train de baisser. Bien sûr, les changements récents de catégorie aident, faisant passer environ 10 000 personnes de la catégorie A (chômeurs) en catégorie E, étant donné qu'ils sont en stage d'insertion et ne font donc pas d’ « actes positifs de recherche d’emploi ». Bien sûr, les 430 000 emplois en contrat d'insertion, dont 80 % dans le secteur public et associatif, aident plus encore. Bien sûr, on peut exclure d’autres raffinements statistiques et moins d’incitations et de rappels à ceux qui oublient de s’inscrire et de se réinscrire.

Mais on ne peut oublier non plus les éléments positifs qui viennent des réformes en cours, des lois Macron et des discussions qui vont commencer sur l'assouplissement du droit social. Tout ceci, avec les marges qui remontent et l'anticipation d'une lente reprise, va jouer positivement sur la croissance et l'emploi. Ajoutons, preuve supplémentaire, les données favorables qui concernent actuellement l'emploi intérimaire. Il va mieux, preuve que les entreprises ont des anticipations mieux orientées et aussi des marges qui se reconstituent.

Donc le chômage va baisser et François Hollande se préparer, il ne sera pas le seul. Pour autant, ce nouvel emploi est bien différent de l’ancien. On y trouve beaucoup d'auto-entrepreneurs (presque un million), beaucoup de temps partiels et très partiels, beaucoup de créateurs, avec en même temps des perspectives plus rabotées d’évolution pour les salariés "classiques". Le chômage baissera et l’emploi changera souvent de nature.

Comme quoi, l'emploi n'a pas besoin de 1,5 % de croissance pour repartir. C’est l’effet de « l'uberisation » de l'économie. Elle détruit beaucoup d'anciens emplois, souvent protégés (taxis par exemple). Et elle en crée beaucoup plus. Moins chers pour leurs utilisateurs, ils augmentent leur pouvoir d’achat. Ils seront aussi une source de revenus plus faibles et plus fractionnés - au moins au début, pour celui qui les offre. Ceci augmente in fine le pouvoir d'achat de tous. Plus d'emplois avec seulement 1,2 % de croissance, c'est le signe que quelque chose change. La bourse devrait aimer, mais c’est un autre monde qui s’ouvre.

Jean-Paul Betbeze

Créateur de Betbeze Conseil SAS, Jean-Paul Betbèze est membre de la Commission économique de la nation, du Cercle des économistes et du Comité scientifique de la Fondation Robert Schumann. Il a été auparavant chef économiste de banque (notamment Chef économiste & Directeur des Etudes Economiques, Membre du Comité Exécutif de Crédit Agricole SA) et Professeur d’Université (Agrégé des Facultés, Professeur à Paris Panthéon).

Le Cercle des économistes a été créé en 1992 avec pour objectif ambitieux de nourrir le débat économique. Grâce à la diversité des opinions de ses 30 membres, tous universitaires assurant ou ayant assuré des fonctions publiques ou privées, le Cercle des économistes est aujourd’hui un acteur reconnu du monde économique. Le succès de l’initiative repose sur une conviction commune : l’importance d’un débat ouvert, attentif aux faits et à la rigueur des analyses. Retrouvez tous les rendez-vous du Cercle des économistes sur leur site .

32 commentaires

  • 08 septembre 22:13

    Il a l'air intelligent mais il dit beaucoup de quonneries, pourtant.... il me déçoit.c'est comme s'il croyait vraiment que l'autre a fait quelque chose depuis 36mois....il est naïf ou niais


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