* Près de 200 manifestations contre les ordonnances * Le "début d'un processus", selon Philippe Martinez * L'exécutif assure qu'il ne reculera pas (Actualisé avec chiffres, précisions) PARIS, 12 septembre (Reuters) - Les manifestations contre la réforme du Code du travail ont rassemblé mardi près de 500.000 personnes selon la CGT, qui espère agréger les mécontentements et déclencher une dynamique contre un texte clé du quinquennat Macron. La CGT a recensé près de 200 manifestations à travers le pays, dont une à Paris entre la place de la Bastille et place d'Italie, ainsi que plus de 4.000 appels à la grève. Des préavis avaient été déposés dans les secteurs des transports, de l'énergie, de la santé et de l'éducation. Le ministère de l'Education nationale a fait état d'une participation de 3,02% au mouvement de grève. Les grévistes étaient 11% chez EDF, sans impact sur la production et Total n'a pas non plus été affecté par le mouvement. Les directions de la CFDT, de FO, de la CFE-CGC et de la CFTC n'avaient pas souhaité se joindre au mouvement, préférant réserver leurs forces en vue des prochaines concertations. Les contestataires dénonçaient un projet de réforme qui, selon eux, détricoterait le droit du Travail en cédant face aux revendications du patronat. Pour le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, la mobilisation de mardi n'est que la première étape d'un processus, une nouvelle manifestation étant d'ores et déjà prévue par le syndicat le 21 septembre, la veille de la présentation des ordonnances au conseil des ministres. "C'est plus de 400.000 manifestants sur toute la France aujourd'hui, pour une première, c'est une bonne première", a-t-il dit sur Europe 1. "Je pense que c'est une très bonne journée pour le monde du travail." Compte tenu de l'isolement relatif de la CGT, les chiffres de la mobilisation de mardi sont en effet respectables. Au plus fort des manifestations de 2016 contre la loi Travail, on comptait plus de 400.000 personnes dans les rues, selon le ministère de l'Intérieur, qui n'avait pas encore donné un chiffre global pour la France mardi soir. A Paris, où quelques heurts ont eu lieu entre les manifestants et la police, le défilé a réuni 24.000 personnes selon la police et 60.000 selon les organisateurs. Près de 7.500 manifestants, auxquels s'est joint le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, ont défilé à Marseille selon la police, 60.000 selon la CGT. BRAS DE FER "Monsieur Macron a bien compris que c'était un bras de fer, il l'a voulu. Et maintenant c'est à nous de relever le défi", a t-il déclaré au début du cortège marseillais, assurant que le gouvernement reculerait sur les ordonnances. Il en a profité pour inviter les participants à la manifestation du 23 septembre organisée par son parti à Paris. A Lyon, la police a compté 5.400 personnes dans le cortège, qui s'est ébranlé dans une ambiance tendue, la police isolant un groupe d'une centaine de jeunes anarchistes en vue de contrôler leurs identités et faisant usage de gaz lacrymogène. La CGT parle, elle, de 10.000 personnes. A Nantes, ils étaient 6.200 selon la police et 15.000 selon la CGT. A Toulouse, ils étaient entre 8.000 et 16.000. A Bordeaux, 4.850 personnes selon la préfecture, 12.000 selon les organisateurs, ont battu le pavé. Dans le cortège, on pouvait entendre "Macron t'es foutu, les fainéants sont dans la rue", en référence aux propos du président de la République sur les "fainéants" qui veulent selon lui l'immobilisme. Cette déclaration a suscité de vives critiques des organisations syndicales et de l'opposition. Les "fainéants en colère", selon les termes d'une des pancartes du cortège nantais, demeurent déterminés à faire plier le gouvernement. "On prend la rue, et on ne la lâchera plus", a dit Guilhem Bato, un officier de la marine marchande de 37 ans et ancien candidat (LFI) aux élections législatives. Le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, et le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, ont toutefois répété mardi qu'ils étaient déterminés à mener à bien la réforme, malgré le mouvement de contestation. DE NOMBREUX MANIFESTANTS FO Ce mouvement est soutenu par la FSU, Solidaires, ainsi qu'une large partie des unions départementales et fédérations de Force ouvrière, malgré l'avis défavorable de leur secrétaire général, Jean-Claude Mailly. "Il faut que Jean-Claude Mailly retrouve le sens des choses, qu'il écoute et respecte ce que disent les militants, la base", a dit à Reuters Fabrice Lerestif, secrétaire de l'union départementale FO d'Ille et Vilaine. Avec 700 militants FO, il est venu grossir la manifestation de Rennes, qui a réuni entre 4.800 personnes selon la police et 8.000 selon les syndicats. D'autres organisations sont aussi venues gonfler les rangs des différents cortèges, comme le syndicat étudiant l'UNEF, les Jeunes socialistes et les Jeunes écologistes pour qui les mesures vont "affecter en premier lieu les jeunes". On trouve également le Syndicat de la magistrature, très opposé à l'instauration d'un barème encadrant les indemnités prud'homales en cas de licenciement abusif, ainsi que le syndicat de police VIGI, venu manifester contre les coupes budgétaires au ministère de l'Intérieur. (Simon Carraud et Caroline Pailliez, avec Service France, édité par Yves Clarisse)
France-La CGT parvient à mobiliser contre la réforme du Travail
information fournie par Reuters 12/09/2017 à 19:25
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