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France-Macron impose sa différence avec le Congrès de Versailles
information fournie par Reuters 29/06/2017 à 16:25

    * Le chef de l'Etat veut donner les "grandes orientations" 
au pays 
    * L'opposition dénonce une coûteuse opération de 
communication 
    * Les élus de la France insoumise boycottent le Congrès 
    * Le président peut s'adresser aux parlementaires depuis 
Sarkozy 
    * Macron ne donnera pas d'interview le 14 juillet 
 
 (Actualisé avec boycott de la France insoumise) 
    par Elizabeth Pineau 
    PARIS, 29 juin (Reuters) - "Discours sur l'état de l'Union" 
à la française, occasion de fixer le cap du quinquennat ou 
coûteux "coup de com'", le choix d'Emmanuel Macron de s'exprimer 
devant le Parlement réuni en Congrès, lundi à Versailles, marque 
une nouvelle rupture.   
    Présenté par l'Elysée comme un rendez-vous annuel destiné à 
donner de "grandes orientations" au pays, sans contradiction 
avec le discours de politique générale plus détaillé prononcé le 
lendemain à l'Assemblée par le Premier ministre, l'exercice a 
donné lieu à de fortes critiques de l'opposition.  
    Dans une interview à L'Opinion, le secrétaire général des 
Républicains, Bernard Accoyer, dénonce un acte autoritaire au 
coût élevé - "un demi-million d'euros, au moins".  
    "J'ai l'impression que le président est en train de rentrer 
dans une pratique qu'il a lui-même qualifiée de jupitérienne et 
qui s'éloigne de plus en plus des bonnes règles de nos 
institutions et, deuxièmement, des réalités", insiste-t-il.  
    Jusqu'ici réservé à des occasions exceptionnelles, "le 
Congrès de Versailles n'est pas fait pour être un outil de 
communication au service du président de la République", a 
renchéri le député LR Damien Abad, sur LCP. "Le Congrès se 
réunit à Versailles quand il y a une réforme constitutionnelle. 
Et griller la politesse comme ça au Premier ministre, c'est la 
preuve effectivement d'une dérive absolutiste du pouvoir". 
     
    "DÉRIVE PHARAONIQUE" 
    Pour le député PS Olivier Faure, ce discours marque un 
"retour du pouvoir personnel" d'Emmanuel Macron, là où son 
collègue de La France insoumise Alexis Corbière voit "une forme 
d'américanisation de la vie politique, un discours à la Nation" 
à l'image de ce que fait le président aux Etats-Unis. 
    Dénonçant la "dérive pharaonique de la monarchie 
présidentielle", les députés de La France insoumise emmenés par 
Jean-Luc Mélenchon ont annoncé qu'ils n'iraient pas à 
Versailles.   
    Un boycott également décidé par le député UDI 
Jean-Christophe Lagarde et son collègue Philippe Vigier. Mais 
les 100 députés Les Républicains devraient être présents, a dit 
leur chef Christian Jacob. 
    A la question de savoir si un discours sous les ors de 
Versailles, palais du roi Louis XIV, ne donne pas une vision 
monarchique de la présidence, l'entourage d'Emmanuel Macron 
répond que "le lieu ne définit pas ce que sont les hommes". 
    "Emmanuel Macron utilise toutes les ressources de la 
fonction présidentielle qui sont à sa disposition", a commenté 
jeudi sur Europe 1 le constitutionnaliste Didier Maus.  
    Avant la réforme instaurée sous Nicolas Sarkozy, "les 
présidents communiquaient avec les députés et les sénateurs par 
des messages qui étaient lus dans les deux hémicycles du Palais 
Bourbon et du Palais du Luxembourg", a-t-il rappelé. "Il n'y 
avait pas ce contact physique qui aura lieu lundi à Versailles." 
    Selon l'article 18 de la Constitution, le président "peut 
prendre la parole devant le Parlement" réuni en Congrès, ce qui 
était impossible avant 2008. "Sa déclaration peut donner lieu, 
hors sa présence, à un débat qui ne fait l'objet d'aucun vote". 
    Nicolas Sarkozy avait choisi ce format pour prononcer, le 22 
juin 2009, un discours à caractère économique et social dans un 
pays frappé par la crise financière.  
    La dernière convocation du Congrès remonte au lendemain des 
attentats du 13 novembre 2015 qui avaient fait 130 morts. 
François Hollande y avait annoncé son souhait d'étendre la 
déchéance de nationalité aux binationaux "nés Français" en cas 
de terrorisme, une mesure abandonnée par la suite. 
     
    LA PRESSE À DISTANCE  
    Outre son choix de s'exprimer devant les parlementaires, 
Emmanuel Macron refuse de se prêter cette année à la tradition 
de l'interview télévisée du 14-Juillet, jour de Fête nationale, 
en place depuis Valéry Giscard d'Estaing dans les années 1970. 
    Autre annonce de son entourage : il n'y aura pas de grandes 
conférences de presse semestrielles sous ce quinquennat, comme 
cela se faisait son prédécesseur François Hollande. 
    Une décision en cohérence avec le choix présidentiel de 
garder une certaine distance avec la presse, lui préférant des 
retransmissions sur Facebook ou des interventions ciblées. 
    Depuis son entrée en fonctions, Emmanuel Macron a donné une 
seule interview à des journaux européens, à qui consigne avait 
été donnée de ne pas aborder des sujets de politique intérieure. 
    "Il ne refuse pas la contradiction", assure pourtant 
l'Elysée.  
    En déplacement, le président écarte tout sujet extérieur à 
celui choisi par ses soins. 
    "Vous connaissez la règle, je ne fais pas de commentaire" 
lorsque ce n'est pas le sujet de la visite, disait-il le 19 juin 
au Salon aéronautique du Bourget, en réponse à une question sur 
le second tour des élections législatives de la veille.  
    Emmanuel Macron a dévoilé jeudi son portrait officiel, qui 
le montre appuyé sur un bureau entre les drapeaux français et 
européen, devant une fenêtre ouverte sur les jardins de 
l'Elysée.   
 
 (Avec Simon Carraud, Michel Rose et Jean-Baptiste Vey, édité 
par Yves Clarisse) 
 

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