Le film se répète d'année en année. Au moment d'établir son budget, le gouvernement table sur la croissance pour boucler les comptes. 0,8 % du PIB en 2013, 1 % en 2014, 1,7 % en 2015. Puis l'indécrottable optimisme de François Hollande est démenti par les faits. En 2013, la croissance a finalement plafonné à 0,3 %. Cette année, elle ne devrait pas dépasser 0,4 %. Et, pour l'année prochaine, Bercy ne se fait plus d'illusions : le PIB ne devrait pas augmenter de plus de 1 %.
Et si la véritable croissance était derrière nous ? La question agite la communauté des économistes. François Hollande et les experts de Bercy semblent eux-mêmes se la poser. Selon Les Échos de vendredi, le retour promis à 3 % de déficit en 2017 repose sur des hypothèses un peu plus raisonnables que celles de la trajectoire budgétaire transmise à Bruxelles en avril. Au lieu de 2,25 % par an, Bercy aurait retenu 1,6 % en 2016 et 1,9 % en 2017. Mais il se pourrait que ces estimations soient encore beaucoup trop optimistes.
L'alarme des Américains
La croissance pourrait, en effet, être durablement faible et ne jamais revenir à ses niveaux d'avant-crise. L'hypothèse ne concerne pas seulement la France, mais l'ensemble des pays développés. Pour preuve, ce sont surtout des économistes américains qui ont sonné l'alarme, à commencer par Larry Summers, célèbre secrétaire au Trésor du président américain Bill Clinton et candidat malheureux à la...
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