BARCELONE, 21 septembre (Reuters) - Un des éléments clés sur la voie d'une Catalogne indépendante repose sur la création d'une administration fiscale solide. Les responsables du pouvoir exécutif régional, la Generalitat, y travaillent dans la perspective du référendum d'autodétermination qu'ils veulent organiser le 1er octobre. Même si le pouvoir central espagnol à Madrid considère cette initiative comme illégale et multiplie les mesures - judiciaires et policières - pour empêcher la tenue du scrutin. Dans un immeuble de verre avec vue sur le port de Barcelone, le nouveau service des impôts catalan est prêt à fonctionner. Pour l'heure, ce ne sont que bureaux vides et ordinateurs éteints mais les autorités ont signé un bail de vingt ans et déjà dépensé 18 millions d'euros pour étendre les compétences de l'administration fiscale régionale. Le nombre d'employés a augmenté de 75% cette année et atteint désormais 700. Une dizaines d'antennes locales ont été ouvertes un peu partout en Catalogne. Comme d'autres régions d'Espagne, la Catalogne dispose déjà de sa propre administration pour prélever certains impôts comme ceux sur la fortune et les droits de succession, mais aussi des taxes sur les paris et les transports Mais les promoteurs du référendum sur l'indépendance veulent pouvoir prélever tous les impôts, jugeant en outre que le système actuel est préjudiciable à la Catalogne, la plus riche région d'Espagne avec un PIB supérieur à celui du Portugal. Le président de la Généralité de Catalogne, Carles Puigdemont, a ainsi dit que la nouvelle administration fiscale catalane était prête à collecter des revenus perçus jusqu'à présent par l'Etat espagnol, comme l'impôt sur le revenu, l'impôt sur les sociétés, le règlement des dettes et la TVA. Chaque année, la Catalogne paie à Madrid sous forme de taxes dix milliards d'euros de plus qu'elle ne reçoit de l'Etat espagnol, selon des données du ministère espagnol du Trésor. A titre de comparaison, l'Andalousie, région la plus pauvre d'Espagne, touche à l'inverse huit milliards d'euros de plus qu'elle n'en verse à Madrid. "Cette histoire d'argent est un des éléments à l'origine du problème", résume Angel Talavera, un économiste catalan qui travaille pour Oxford Economics. "Autrement dit, la Catalogne a l'impression de se fait avoir". D'après les calculs du ministre catalan du Trésor, Josep Lluis Salvado - l'un des hauts fonctionnaires arrêtés mercredi - la perception de tous les impôts, en particulier la TVA, rapporterait à la Catalogne 42 milliards d'euros par an. L'administration fiscale en a collecté trois l'an dernier. (Angus Berwick, avec Paul Day à Madrid, Gilles Trequesser pour le service français)
Le fisc catalan prépare déjà l'indépendance
information fournie par Reuters21/09/2017 à 14:37
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