Le Cac 40 a passé la barre des 5.000 points. Le QE a fait son effet sur les marchés actions européens.
L’écart de v alorisation entre valeurs cycliques et non-cycliques est devenu très important. Dans ce contexte, il faut privilégier les secteurs cycliques dans le cadre d’une gestion de type ‘value’ selon les analystes d’Edmond de Rothschild AM.
Les marchés actions sont-ils gagnés par l’euphorie, voire « l’exubérance irrationnelle » chère à Alan Greenspan, l’ancien « maestro » de la Fed ? A Paris, le Cac 40 a passé la barre des 5.000 points et gagne près de 20% depuis le début de l’année. Sur trois ans, la performance de l’indice des valeurs françaises culmine même à plus de 40%. Les investisseurs peuvent dire merci à Mario Draghi qui a enfin lancé son plan de quantitative easing (QE) qui pousse les taux souverains à la baisse et vise à relancer le crédit (et les anticipations d’inflation) en zone euro. Conséquence, l’euro ne cesse de perdre du terrain face au dollar, ce qui constitue un élément favorable pour les entreprises exportatrices européennes.
Prévisions de croissance de l’OCDE revues à la hausse
La croissance américaine et la chute des prix du pétrole qui dynamise la consommation des ménages permettent également aux actions européennes de gagner du terrain, porté par le retour des flux étrangers vers le Vieux continent. Ainsi, selon le FMI, un recul de 30% des prix du pétrole se traduirait par un surcroît de croissance d’environ 0,8% du PIB pour les pays développés. En zone euro, la croissance, longtemps atone, donne de légers signes de frémissement et l’OCDE vient de revoir ses prévisions macroéconomiques dans un sens plus favorable pour la zone euro (+0,3 point par rapport à novembre 2014) : 1,4% en 2015 et 2% en 2016.
Menaces sur la Grèce
« Le phénomène anticipé en 2014 se réalise enfin : la croissance économique revient et un phénomène de révisions en hausse des bénéfices des entreprises est en train de naître, et ne demande qu’à s’affirmer » estime Eric Galiègue, président du bureau d’analyses Valquant. Pourtant, cette euphorie des investisseurs ne doit pas nous masquer les risques actuels bien présents : cette semaine, la Fed a confirmé l’infléchissement de sa politique monétaire et prépare avec une extrême prudence les marchés à un relèvement des taux à partir de l’été, peut-être juin ou septembre. Surtout, la situation de la Grèce, au bord du défaut de paiement, n’est en rien résolue. Le bras de fer entre le gouvernement d’Alexis Tsipras et l’ex Troïka (BCE, Commission européenne, FMI) continue et a fait réapparaître ces dernières années la menace à peine voilée d’un « Grexit » (sortie de la Grèce de la zone euro).
Valeurs cycliques vs. valeurs non cycliques
Dans ce contexte, une certaine prudence est de mise. Mais quelles valeurs privilégier ? « Il existe des écarts de valorisation très importants entre valeurs cycliques et non cycliques. L’aversion au risque des investisseurs a favorisé ces dernières qui ont largement surperformé les valeurs cycliques. Les valeurs non cycliques présentent aujourd’hui des valorisations très élevées et se traitent à des niveaux proches des plus hauts historiques sur les marchés développés » selon les analystes d’Edmond de Rothschild AM. Il est donc préférable de se concentrer, selon la société de gestion, sur les actions cycliques. Une stratégie de type ‘value’ décolérée des biais sectoriels ou géographiques est en effet à privilégier plutôt que d’investir selon des critères géographiques classiques.
« Certains thèmes d’investissement retiennent particulièrement notre attention comme la normalisation du marché immobilier, le cycle automobile global, la reprise de la consommation des classes moyennes, ou encore l’augmentation des dépenses de santé » précise Christophe Foliot, responsable de la gestion actions internationales chez Edmond de Rothschild Asset Management (France).
Julien Gautier
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer