Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Plus de 40 000 produits accessibles à 0€ de frais de courtage
Découvrir Boursomarkets
Fermer

Deux suspects des attaques en Catalogne inculpés et écroués
information fournie par Reuters 23/08/2017 à 03:26

    * Première comparution de quatre suspects devant la justice 
    * Deux ont été inculpés, un troisième reste en garde-à-vue 
    * Le quatrième suspect a été libéré 
    * La cellule préparait au moins un attentat à la bombe 
majeur 
    * L'ancien "imam" de Ripoll désigné comme l'instigateur 
    * L'enquête se poursuit, y compris en Belgique et en France 
 
 (Actualisé tout du long avec précisions, informations venant du 
Maroc) 
    par Adrian Croft 
    MADRID, 23 août (Reuters) - La cellule islamiste derrière 
les attaques de la semaine dernière à Barcelone et Cambrils en 
Catalogne préparait un ou plusieurs gros attentats à la bombe, 
peut-être contre des églises, a raconté l'un des quatre membres 
encore en vie du groupe qui ont comparu mardi pour la première 
fois devant la justice. 
    Ce suspect, Mohamed Houli Chemlal, a déclaré que le groupe, 
constitué principalement de jeunes Marocains, était dirigé par 
un imam qui les conseillait pour le djihad et qui leur disait 
que "le martyre est une bonne chose selon le Coran", 
indique-t-on de source judiciaire. 
    A l'issue une longue journée d'audience, Mohamed Houli 
Chemlal et un autre suspect, Driss Oukabir, qui a loué la 
camionnette utilisée pour l'attaque de Barcelone, ont été 
inculpés d'appartenance à une organisation terroriste et de 
meurtre et placés en détention provisoire. Mohamed Houli Chemlal 
a en outre été inculpé de possession d'explosifs.  
    Le juge Fernando Andreu a prolongé la garde-à-vue d'un 
troisième suspect, Salh El Karib, qui tient un café internet à 
Ripoll, petit village au pied des Pyrénées d'où étaient 
originaires plusieurs membres de la cellule. Un quatrième 
suspect, Mohamed Aalla, propriétaire de l'Audi utilisée lors de 
l'attaque à Cambrils, a été libéré sous contrôle judiciaire. 
    Chemlal est le seul des quatre suspects à avoir reconnu 
avoir eu un rôle dans les attentats de Barcelone et Cambrils, 
indique-t-on.  
    Les quatre hommes sont présentés comme les seuls membres 
encore en vie d'une cellule de douze hommes responsable des deux 
attentats qui ont fait 15 morts. Les huit autres membres de la 
cellule ont trouvé la mort ou ont été abattus lors de la 
préparation ou de l'exécution des attaques. 
    L'imam Abdelbaki Es Satty, le "cerveau" présumé des 
attaques, est mort dans l'explosion d'une maison à Alcanar, au 
sud-ouest de Barcelone, utilisée par le groupe pour fabriquer 
des explosifs la veille de l'attentat sur les Ramblas de 
Barcelone, a indiqué la police. Agé de 44 ans, il avait effectué 
de la prison pour trafic de drogue.  
     
    BILLETS D'AVION POUR BRUXELLES 
    Selon l'ordonnance rendue par le juge Andreu, la police a 
retrouvé plusieurs billets d'avion à destination de Bruxelles 
émis par la compagnie aérienne espagnole Vueling au nom 
d'Abdelbaki Es Satty dans les ruines de la maison détruite. Les 
enquêteurs ont aussi saisi un document de l'Etat islamique, qui 
a revendiqué les attaque de Barcelone et Cambrils. 
    Une note en arabe a également été trouvée. Elle était titrée 
: "Courte lettre des soldats de l'Etat islamique dans le pays 
d'Al Andalous pour les croisés, les haïssables, les pécheurs, 
les injustes, les corrupteurs."  
    Al Andalous était le nom de l'Espagne au Moyen-Age quand une 
grande partie du pays était sous domination musulmane. 
    Les billets d'avion incitent à se tourner vers la Belgique 
où un certain nombre d'attentats islamistes ont été préparés ou 
réalisés. 
    Les enquêteurs ont également retrouvés des factures d'achats 
effectués par le groupe début août, notamment 500 litres 
d'acétone, ainsi que d'autres matériaux susceptibles d'être 
utilisés dans la fabrication d'explosifs, lit-on dans 
l'ordonnance du juge. 
    Jeudi dernier à 21h26 (19h26 GMT), quelques heures après 
l'attaque sur les Ramblas, ils ont acheté quatre couteaux et une 
hache qui ont été utilisés dans l'opération de Cambrils. 
    Mohamed Houli Chemlal a par ailleurs déclaré au magistrat 
que les éléments devant servir à la confection d'explosifs 
avaient été achetés en Espagne, dans des pays étrangers et sur 
internet, dit-on encore de source judiciaire. 
    Il a dit au juge qu'il regrettait d'avoir participé à la 
cellule et a indiqué que l'imam Es Satty en était le chef. Le 
groupe avait prévu de commettre "un ou plusieurs" attentats à 
l'explosif, a dit encore Chemlal. 
    Il a dit ne pas savoir de façon certaine quelles étaient les 
cibles visées mais il a évoqué des attentats contre des églises 
et des monuments, indique-t-on de source judiciaire. 
    Selon le journal El Mundo, l'église de la Sagrada Familia de 
l'architecte Antonio Gaudi, monument emblématique de Barcelone, 
pourrait avoir été une cible. 
    Chemlal a raconté que la cellule fabriquait des explosifs et 
prévoyait d'utiliser des bombonnes de gaz pour fabriquer des 
bombes plus puissantes, grâce à des modes d'emploi trouvés sur 
internet. 
     
    COUPURES AU VISAGE 
    Le projet a échoué avec la mort de l'imam et l'explosion de 
la maison à Alcanar mercredi dernier. Un autre homme est 
également mort dans l'explosion. Les survivants ont alors décidé 
de modifier leurs plans et de se rabattre sur un moyen plus 
simple, le véhicule-bélier. 
    La police a retrouvé 120 bouteilles de butane à Alcanar, 
ainsi que des traces de TATP, une substance explosive instable, 
qui peut être produite par des produits ménagers. 
    Chemlal a été arrêté après avoir été blessé dans l'explosion 
d'Alcanar. Le jeune homme de 21 ans est arrivé au tribunal vêtu 
d'un pyjama d'hôpital, la main bandée et des marques de coupures 
au visage.  
    Driss Oubakir et Mohamed Aalla démentent avoir participé aux 
attaques.  Salh El Karib a payé un billet à Driss Oubakir au 
départ du Maroc mais dit l'avoir fait parce que le frère 
d'Oubakir n'avait pas de carte de crédit et qu'il l'avait 
remboursé. 
    Au Maroc, dans le village reculé de Tangaya, dans les 
montages du Rif, des membres des services de sécurité sont 
stationnés près de la maison de la famille Es Satty et empêchent 
la presse d'approcher. 
    Les habitants de ce petit village entouré de plantations de 
cannabis qui ont bien voulu parler ont indiqué qu'Es Satty était 
parti il y a plus de 15 ans et n'était pas revenu ces derniers 
temps. 
    "L'imam est parti il y a très longtemps", a déclaré un homme 
sous le sceau de l'anonymat. "Depuis qu'il avait été condamné en 
Espagne (...), il ne venait plus au village, mais il rencontrait 
sa famille à Tanger." 
    En France, où l'Audi utilisée à Cambrils a été flashée en 
excès de vitesse en région parisienne quelques jours avant les 
attentats, le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, a déclaré 
que la cellule djihadiste était inconnue des services de 
renseignement français.  
    Citant une source proche de l'enquête, BFM TV rapporte que 
deux membres de la cellule djihadiste, Younès Abouyaaqoub et un 
des cinq assaillants de Cambrils, sont passés par la région 
parisienne le week-end précédant les attaques.  
 
    <^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^ 
ENCADRE L'enquête sur les attaques djihadistes de Barcelone et 
Cambrils       
ENCADRE La cavale de Younès Abouyaaqoub      
    ^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^> 
 (Avec Cyril Camu à Paris, Julien Toyer, Inmaculada Sanz, Jesus 
Aguado et Carla Raffin à Madrid, Zakia Abdennebi au Maroc; 
Henri-Pierre André, Eric Faye, Tangi Salaün et Danielle Rouquié 
pour le service français) 
 

0 commentaire

Signaler le commentaire

Fermer

Mes listes

Cette liste ne contient aucune valeur.