Décès du chef de l'opposition zimbabwéenne Morgan Tsvangirai

information fournie par Reuters •15/02/2018 à 03:33

 (Actualisé avec précisions) 
    HARARE, 15 février (Reuters) - Le chef de l'opposition 
zimbabwéenne, Morgan Tsvangirai, est mort mercredi en Afrique du 
Sud après une longue lutte contre le cancer, laissant son parti, 
le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), dans 
l'inconnu. 
    Âgé de 65 ans, Morgan Tsvangirai était atteint d'un cancer 
du côlon. Depuis, il enchaînait les séjours à l'hôpital. Il 
était retourné début janvier à Johannesburg pour son traitement. 
    "Je peux confirmer qu'il est mort ce soir. La famille me l'a 
fait savoir", a déclaré à Reuters Elias Mudzuri, le 
vice-président du MDC. 
    Des élections doivent avoir lieu dans six mois au Zimbawbe 
alors que le pays vit une époque charnière après la mise à 
l'écart par l'armée du président Robert Mugabe fin 2017. 
    Le MDC, privé de son dirigeant historique, est désorienté. 
Ce qui devait avantager le parti au pouvoir, la Zanu-PF, 
aujourd'hui dirigé par l'ancien adjoint de Mugabe, Emmerson 
Mnangagwa. 
    Puissant orateur passé par le syndicalisme, Morgan 
Tsvangirai était incontestablement l'homme politique le plus 
populaire de son pays.  
    Bien qu'il ait souffert des mauvais traitements quand il 
était aux mains des forces de l'ordre - il avait eu de graves 
blessures à la tête en garde-à-vue  - il avait fini par former 
un gouvernement d'unité nationale avec Robert Mugabe entre 2009 
et 2013.  
    L'autodidacte fils de maçon avait devenu Premier ministre du 
président Mugabe après une campagne électorale violente et très 
disputée lors de laquelle des dizaines de ses partisans avaient 
été tués. 
    Sa présence avait contribué à stabiliser une économie en 
chute libre. Mais Robert Mugabe n'avait pas tenu sa promesse de 
réforme des forces de sécurité et Morgan Tsvangirai était 
retourné à son rôle habituel d'opposant en titre. 
    Sa défaite électorale en 2013, en partie due à son 
implication dans deux scandales sexuels, avait sonné le glas de 
ses rêves de diriger un jour l'ancienne colonie britannique. 
Trois ans après, il révélait qu'il était soigné pour un cancer 
du côlon. 
 
 (MacDonald Dzirutwe; Nicolas Delame et Danielle Rouquié pour le 
service français 
)