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Bourse: Vallourec peut-il profiter de la remontée des cours de l’or noir ?
information fournie par Boursorama 22/02/2018 à 10:00

La remontée des cours du pétrole suffira-t-elle à restaurer les marges du groupe français ? Réponse ce soir avec les résultats annuels. (Crédit Vallourec)

La remontée des cours du pétrole suffira-t-elle à restaurer les marges du groupe français ? Réponse ce soir avec les résultats annuels. (Crédit Vallourec)

Leader mondial des tubes sans soudure, Vallourec a connu la descente aux enfers avec la chute des cours du pétrole. Mais depuis, le baril de Brent de la mer du nord a largement rebondi (+25% en six mois). Alors dans un environnement à 65 $ le baril, Vallourec peut-elle remonter la pente ? Les résultats du troisième trimestre apportaient une lueur d’espoir. Mais les résulats annuels publiés mercredi soir sont venus doucher l'optimisme. Vallourec a accusé  une perte nette de 537 millions d'euros en 2017, contre une perte de 758 millions d'euros en 2016, signe que la remontée des cours ne suffira pas à restaurer les marges du groupe français.

Reprise des investissements

"En 2017, nous avons bénéficié des premiers signes concrets d'une reprise sur le marché Pétrole et Gaz après trois années d'une crise sans précédent", a commenté le Président du Directoire, Philippe Crouzet lors de la publication des résulats annuels. Et de fait, la remontée des cours de l’or noir a contribué à relancer les investissements en 2017. Après avoir plongé de 26% en 2015 et de 25% en 2015, ils ont progressé de 4% en 2017 selon l’Ifpen (l’Institut français des énergies nouvelles). Une tendance qui devrait se poursuivre selon l’institut, qui anticipe une augmentation des investissements comprise entre 2 et 6% cette année, pour un montant supérieur à 400 milliards de dollars, niveau qui reste toutefois largement inférieur aux 683 milliards d’investissement en 2014. De fait, «la rigueur budgétaire reste de mise chez les majors dont les investissements diminuent de 16% alors qu’une légère reprise s’amorce chez les compagnies nationales», précise l’Ifpen.

La reprise de l’investissement en 2017 masque toutefois des disparités car elle se concentre principalement sur l’Amérique du Nord, où Vallourec réalise 29% de son chiffre d’affaires.  Et surtout «cette reprise des investissements est tirée essentiellement par la progression des forages à terre et par les hydrocarbures de schiste dont les investissements ont bondi de 60%», précise l’institut.

Vallourec bien placé dans le pétrole de schiste

«En 2017, le marché global du forage et des services associés se ressaisit et devrait être de l’ordre de 136 milliards de dollars. Après avoir baissé de 36% en 2016, il devrait rebondir de 8% en 2017. On reste loin du pic atteint en 2014 où le marché avait atteint un record de 280 milliards de dollars. Une fois encore, le moteur principal est le redémarrage de l’activité de forage aux Etats-Unis dans les bassins de pétrole et de gaz de schiste», explique L’Ifpen.

A ce titre, 2018 s’annonce bien. Selon CM-CIC, «l’activité de forage aux Etats Unis, qui a fini l’année 2017 en hausse de 41% aux Etats-Unis avec près de 930 appareils de forage utilisés, devrait encore croitre en 2018. Selon une récente enquête de la réserve fédérale de Dallas, 42% des sondés s’attendent à ce que l’activité de forage s’accroisse significativement avec un WTI entre 61 et 65 $ le baril et 72% si le prix du brut montait entre 66 et 70 $ le baril. De plus, alors que 23% des sociétés prévoient de maintenir leurs investissements au niveau 2017, 51% prévoient de l’augmenter légèrement et 19% significativement».

Or parmi les groupes parapétroliers français, Vallourec est bien positionné pour profiter de cette dynamique. Le groupe, qui fournit des solutions tubulaires pour les puits de pétrole et de gaz en conditions extrêmes, possède deux importantes usines outre-Atlantique et, toujours selon CMC-CIC «pourrait éventuellement encore accroître ses prix en 2018 si les conditions de marché le permettent. ». Déjà dans une note de novembre dernier, Oddo BF notait que les prix aux Etats-Unis restaient inférieurs de 30% à leur précédent point haut et que l’effet prix « avec une hausse des prix moyens aux Etats-Unis en 2018 » était un des nombreux leviers opérationnels dont disposait le français, au même titre l’impact de son plan de transformation « avec la confirmation de 750 millions d’euros d’excédent brut d’exploitation attendus d’ici à 2020 ».

Pour Philippe Crouzet, "en 2018, nous devrions bénéficier d'un niveau d'activité favorable aux Etats-Unis et de la stabilité des opérations de forage au Brésil. La date et l'ampleur de la reprise du marché Pétrole et Gaz mondial restent toujours incertaines, cependant le nombre d'appels d'offres est en augmentation et devrait se traduire par une croissance des commandes", a  expliqué le Président du Directoire de Vallourec.

Le salut de Vallourec viendra de l’offshore

Mais si la parapétrolière profitera de l’essor du schiste américain, c’est surtout dans le secteur de l’offshore que Vallourec a le plus à gagner. En tant que fournisseur et partenaire privilégié des compagnies pétrolières et parapétrolières, le groupe possède une véritable expertise sur l’ensemble des projets offshores, notamment les plus difficiles. Un savoir-faire qui lui permet de dégager des marges plus élevées sur ce segment, dans la mesure où l’offre de Vallourec comprend des produits couvrant toute la chaîne de production des hydrocarbures, à commencer par les tubes OCTG (Oil Country Tubular Goods), destinés à l’équipement des puits lors des phases d’exploration et de production.

Un marché qui reste convalescent

Or le marché mondial de la construction offshore n’a pas encore totalement pansé ses plaies. Après deux années noires, marquées par une baisse de 24% en 2016 et de 20% en 2015, « le secteur offshore devrait connaitre en 2017 une troisième année de baisse consécutive avec un repli de 11% du chiffres d’affaires», détaille l’Ifpen.
Par conséquent, «en 2017 comme en 2016 suite à la baisse des investissements, beaucoup de projets en offshore profond et ultra profond, [domaine de prédilection de Vallourec] ont été reportés».  Un contexte qui pourrait évoluer car «les développements les plus couteux sont réexaminés au regard de la baisse des couts des services et certains opérateurs investissent à contre cycle pour bénéficier de cette opportunité», précise l’ifpen.

Mais si en 2017, «les 2/3 des investissements offshores ont été consacrés à des champs existants, cette situation pourrait changer en 2018. Alors que «le développement de champs en offshore peu profonds reste rentable dans un contexte de 50 $ le baril de WTI, un maintien durable du prix du baril au-dessus de 60$ pourrait être un signe positif pour réorienter les investissements pétroliers et gaziers vers l’offshore profond», précise l’institution.

Vallourec serait alors en première ligne pour profiter de la reprise de ce marché.  Cela tombe bien, grâce à la croissance économique synchronisée et aux quotas de production de l’Opep, les prévisions tablent pour cette année sur une fourchette comprise entre 55 et 70$ le baril. Toutefois, la remontée des cours ne suffira pas à restaurer les marges du groupe français. L'exécution du Plan de Transformation, qui s'accompagne d'un important programme de réductions de coûts, est et sera essentielle pour contribuer à l'amélioration des résultats du groupe français.

FL (redaction@boursorama.fr)

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3 commentaires

  • 22 février 11:38

    Garasixt, les tubes produits par Vallourec sont essentiellement destinés à l'industrie pétrolière, de sa production à son transport et à sa distribution. Et Vallourec est le champion des tubes sans soudure exigés dans ce domaine. Alors théoriquement, quand les cours montent, cela stimule les investissements et donc la production de tubes.


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