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Titres-restaurants : les professionnels veulent maintenir le plafond au-delà de 19 euros
information fournie par Le Figaro 30/07/2021 à 15:27

Les acteurs du dossier doivent être reçus par Bercy pour étudier les effets de la hausse dérogatoire du plafond et discuter son éventuel prolongement au-delà du 31 août.

Les Français continuent de puiser dans leurs titres-restaurants accumulés depuis le début de la crise sanitaire. Mais vont-ils encore pouvoir profiter longtemps de l'augmentation du plafond journalier, désormais fixé à 38 euros ? Si la fin de cette hausse temporaire est prévue au 31 août prochain, des voix s'élèvent pour défendre un maintien pendant quelques mois encore. Un moyen de permettre aux Français d'utiliser les fonds accumulés depuis le début de la crise sanitaire, tout en appuyant l'activité des restaurants.

Les mesures dérogatoires annoncées par l'exécutif en mai 2020 « ont permis de diminuer une partie du surstock accumulé par les Français pendant les différents confinements », se réjouit Vianney Du Parc, directeur général d'Edenred France. Mais cette manne n'a pas encore été totalement utilisée : « selon nos estimations, quatre mois de plus seraient bienvenus pour faire disparaître ce surstock », ajoute l'homme d'affaires. À condition toutefois que la situation sanitaire ne se dégrade pas... Et que l'extension du passe sanitaire aux restaurants ne décourage pas les consommateurs.

Même son de cloche du côté des restaurateurs. Si on reconnaît que « l'agenda des discussions est déjà très chargé » avec Bercy, le sujet des titres-restaurants est considéré comme important, explique Franck Delvau, président de l'UMIH Île-de-France. « L'idéal serait la prolongation » dit-il d'emblée, estimant qu'il faudrait « maintenir les mesures jusqu'à fin 2021 ». Une décision particulièrement attendue par les professionnels, alors que les premiers effets de l'extension du passe sanitaire se font déjà ressentir : « les restaurants et cafés à côté des cinémas, par exemple, voient déjà leur fréquentation diminuer », s'inquiète-t-il.

Pour l'heure, Bercy, à la manœuvre sur ce dossier, temporise. Au cabinet du ministre délégué chargé des PME, l'heure est à la récolte des données afin de dresser un bilan d'étape : « on va faire un point pour savoir où l'on en est », indique-t-on. Une réunion sera ensuite organisée avec les parties prenantes, afin de statuer sur un éventuel prolongement des dispositions dérogatoires. Au-delà, le cabinet d'Alain Griset n'exclut pas de lancer une réflexion « structurelle » sur une évolution plus durable du montant du plafond et de l'utilisation les dimanches et jours fériés, « maintenant que l'expérimentation a été faite ». Mais cela demanderait de changer l'image classique du titre-restaurant, vu comme un moyen de financer les pauses repas pendant les jours de travail.

Si Vianney Du Parc ne soutient un changement de modèle, plusieurs évolutions lui semblent nécessaires. Il milite notamment pour une hausse durable du plafond journalier à 30 euros par jour. Un moyen selon lui « de redonner du pouvoir d'achat aux Français tout en soutenant le secteur de la restauration, durement touché par la crise ».

Des centaines de millions d'euros accumulés durant la crise sanitaire

La crise sanitaire a modifié en profondeur les habitudes d'utilisation des titres-restaurants par les consommateurs. « De juin à octobre, les dépenses en titres-restaurants ont atteint 400 millions euros, soit 80 millions euros par mois » et « le panier moyen d'un repas payé dans un restaurant par titre-restaurant a augmenté de 14 euros à 21 euros », indiquait le bilan d'activité de 2020 de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Début janvier 2021, l'épargne cumulée était évaluée à 700 millions d'euros par Bercy. Il s'agit de la dernière estimation communiquée à ce jour. «C 'est 700 millions d'euros qui vont pouvoir être dépensés par les Français dans les restaurants, dans la perspective de relancer » ces derniers, estimait alors le ministre de l'Économie.

Plusieurs mesures avaient été annoncées par Edouard Philippe, le 14 mai 2020, pour faciliter l'accès aux tickets-restaurants accumulés par les Français depuis le début de la crise. Le principal coup de pouce consiste en un doublement du plafond journalier du titre-restaurant de 19 à 38 euros. Matignon a aussi étendu l'utilisation de ces titres les dimanches et jours fériés, uniquement dans les restaurants. Une mesure qui bénéficie tant aux 145.500 établissements de restauration qu'aux 4,4 millions de salariés ayant droit à cet avantage, selon la DGCCRF. Dernière mesure, la période d'utilisation des tickets papier du millésime 2020 a été étendue jusqu'au 31 août 2021.

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