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Sécheresse: plus de 4 millions de maisons en France sont menacées
information fournie par Le Figaro 21/08/2019 à 06:00

Sécheresse: plus de 4 millions de maisons en France sont menacées (Crédit photo: Sven Lachmann - Pixabay)

Sécheresse: plus de 4 millions de maisons en France sont menacées (Crédit photo: Sven Lachmann - Pixabay)

Avec la hausse des températures, les murs de plusieurs dizaines de milliers d'habitations se fissurent chaque année. Plus de 3000 communes ont été reconnues en état de catastrophe naturelle. Le coût déjà très élevé des indemnisations n'a pas fini de grimper.

En matière de catastrophes naturelles, on parle beaucoup d'inondations mais il est un phénomène qui prend aussi de l'ampleur avec le réchauffement climatique. C'est la sécheresse. Plus de quatre millions de maisons seraient «potentiellement très exposées», selon un récent rapport de la sénatrice PS de la Charente Nicole Bonnefoy. Chaque année, plusieurs dizaines de milliers d'habitations se dégradent. En cause: le mouvement des sols argileux, qui gonflent avec l'humidité en fin d'hiver, et qui, à partir du printemps et en été, vont se rétracter sous l'effet d'une moindre pluviométrie et de l'augmentation de la chaleur. Une vraie galère pour les propriétaires qui subissent des problèmes d'étanchéité à l'air ou à l'eau voire un risque d'effondrement et sur le plan financier, une perte de valeur des habitations et des travaux souvent très coûteux.

Confirmation en chiffres: en 2018, 3155 communes - soit 9% des quelque 35.000 villes en France - ont été reconnues par le gouvernement en état de catastrophe naturelle en raison de la sécheresse, selon ce même rapport. Par ailleurs, entre 2012 et 2018, près de 43% des demandes de reconnaissance sont liées à la sécheresse (contre 52% à des inondations). Côté finances, le coût moyen des travaux serait de l'ordre de 25.500 euros selon la sénatrice (page 49 du rapport). Un chiffre trois fois supérieur à ceux liés à une inondation (7500 euros). Enfin, les indemnités payées par les assurances atteignent des sommes colossales. Entre 1989 et 2018, la sécheresse leur a coûté quelque 12 milliards d'euros, selon la Caisse centrale de réassurance. Ce qui en fait le sinistre le plus coûteux derrière les inondations (plus de 20 milliards d'euros).

Le phénomène s'étend en France

Mais obtenir une indemnisation - et rapidement - est loin d'être une sinécure. Vous devez être couverts par une garantie «sécheresse» incluse dans votre contrat multirisques habitation. Mais ce n'est pas tout. Votre commune doit être reconnue en état de catastrophe naturelle. Pour cela, votre maire doit en faire la demande. Ceci étant fait, un arrêté ministériel est publié dans les jours qui suivent au Journal officiel. Comme pour les sinistres liés à un incendie ou une inondation, vous disposerez alors d'un délai de dix jours pour déposer un dossier de demande d'indemnisation. Pensez bien à prendre des photos des dégâts. Un expert évaluera ensuite le coût des dommages. Dans les trois mois suivant la publication de l'arrêté, vous devriez recevoir votre indemnisation. Une franchise de 1520 euros (ou plus si votre commune n'en est pas à sa première demande) vous sera demandée, selon le ministère de l'Intérieur.

Autre inquiétude: les régions touchées par le «retrait-gonflement» des sols argileux ne sont pas toujours les mêmes. «En 2017, c'était le sud de la France et la région PACA, explique Sébastien Gourdier, géotechnicien du Bureau de recherches géologiques et minières. En 2018, c'est plutôt le centre et l'est du pays et le sud de l'Ile-de-France». Autrement dit, le phénomène se répand un peu partout en France et risque d'être de plus en plus fréquent. «Les dommages causés par la sécheresse devraient doubler voire tripler d'ici le milieu du XXIe siècle», estime la sénatrice Nicole Bonnefoy qui se base sur les récentes études de la Fédération française des assurances et de la Caisse centrale de réassurance.

Pour y remédier, la loi logement, promulguée en novembre 2018, rend obligatoire les études de sol avant de construire une maison dans les zones les plus argileuses. «À l'heure actuelle, aucune sanction n'est mise en place en cas de non-réalisation de cette étude géotechnique», rétorque le Sénat.

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