
(Crédits photo : Pixabay - Alexander Stein )
Le pouvoir d'achat reste dans les sondages la priorité numéro un des Français. Tous les candidats ont dû trouver une manière de s'emparer de ce sujet. Le Figaro fait le point sur leurs propositions.
Le thème du pouvoir d'achat sera-t-il celui qui déterminera le vote des Français le dimanche 10 avril ? Les sondages ne cessent de le placer en tête des préoccupations des Français ces derniers mois. Selon un sondage Elabe réalisé fin mars, il s'agit de la thématique la plus importante pour 57% des Français, devant la santé (28%) et les retraites (24%). Une percée notable. En 2016, avant l'élection qui avait amené Emmanuel Macron à l'Élysée, ce sont le terrorisme et le chômage qui préoccupaient en premier lieu les Français.
Les candidats à la présidentielle partisans d'indexer les pensions de retraite sur l'inflation
Le sujet du pouvoir d'achat est particulièrement porteur car « mobilisateur, transversal, transpartisan, et quasiment dépolitisé », explique Christian Le Bart, professeur de sciences politiques à Sciences Po Rennes. « Attrape-tout et transversale », cette question est devenue incontournable pour les candidats à la présidentielle qui prouvent par ce biais leur intérêt pour les préoccupations quotidiennes des Français. Marine Le Pen en a fait tôt dans sa campagne son cheval de bataille, et place même le pouvoir d'achat avant la question de l'immigration sur sa profession de foi. Les autres prétendants à l'Élysée ont dû lui emboîter le pas, parfois en piochant dans les programmes des uns et des autres à la recherche de « bonnes idées ».
Face à la profusion de propositions qui se suivent et - parfois - se ressemblent, il peut être difficile de s'y retrouver. Le Figaro fait le point sur les promesses et prises de position des différents candidats concernant le pouvoir d'achat.
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Les prix du carburant
La hausse des prix de l'énergie , et en particulier de l'essence, a été dopée par l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Face à ce boulet pour le pouvoir d'achat des Français, les candidats à la présidentielle souhaiteraient abattre différentes cartes.
Plusieurs candidats appellent à adopter des mesures durables, surtout à gauche. Parmi eux, Fabien Roussel, qui veut plafonner les prix de l'essence à 1,70 euro le litre, ou Anne Hidalgo, qui souhaite abaisser la TVA à 5,5% sur les carburants. Jean-Luc Mélenchon souhaite pour sa part bloquer les prix de l'essence à 1,40 euro, de même que les prix des produits de première nécessité, du gaz et de l'électricité. Le candidat de Reconquête ! Eric Zemmour propose, lui, à la fois une mesure temporaire, et une mesure durable. La première : un blocage des prix à 1,80 euro le litre « le temps nécessaire à la mise en œuvre d'un cessez-le-feu ». La deuxième : une prise en charge obligatoire des frais de carburant pour aller au travail par l'employeur.
Pour Yannick Jadot, l'État doit apporter une aide ponctuelle, à savoir un chèque énergie de 400 euros, soit quatre fois plus que celui distribué par le gouvernement à la fin de l'année dernière . Valérie Pécresse opte également pour une solution temporaire, à savoir une baisse des prix du carburant de 25 centimes, soit dix de plus que ce qui a été décidé par le gouvernement en mars. Emmanuel Macron, pour sa part, ne souhaite pas toucher aux taxes qui pèsent sur les prix de l'essence.
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Revalorisation des retraites
Parallèlement au débat concernant l'âge de départ à la retraite, les candidats plusieurs candidats s'accordent sur la nécessité de revaloriser les pensions. Emmanuel Macron est ainsi favorable à un plancher, pour les carrières complètes, fixé à 1100 euros par mois. Le président sortant souhaiterait également, s'il était élu, revaloriser les pensions « dès juillet » en les indexant sur l'inflation, à l'instar de Marine Le Pen, ou Valérie Pécresse.
La candidate socialiste Anne Hidalgo souhaite porter le minimum vieillesse à 1000 euros et le minimum contributif à 1200 euros. Jean-Luc Mélenchon veut pour sa part un système bien plus généreux, avec une retraite minimum fixée au SMIC pour les carrières complètes - un SMIC qui serait lui-même revalorisé à 1400 euros. Enfin, Eric Zemmour veut concentrer ses efforts sur les pensions de réversion, revalorisée à 75% du montant qui aurait dû être versé au conjoint défunt.
Baisse des impôts
Pour baisser la fiscalité des ménages, Emmanuel Macron a pris à son compte une proposition déjà portée par Eric Zemmour et Marine Le Pen : supprimer la redevance télévisuelle , censée financer le service public audiovisuel et qui représente un coût de 138 euros par an pour les ménages.
Les candidats à la présidentielle se sont également emparés de la question de l'abaissement des impôts de succession . Valérie Pécresse, Eric Zemmour, Anne Hidalgo et Yannick Jadot souhaitent ainsi doubler le seuil d'abattement, actuellement fixé à 100.000 euros, pour le faire passer à 200.000 euros. Emmanuel Macron, quant à lui, souhaite le voir passer à 150.000 euros par enfant et à 100.000 euros pour les autres membres de la famille.
Les candidats de gauche souhaitent par ailleurs s'attaquer à la TVA. Anne Hidalgo veut l'abaisser sur les prix de l'énergie et les produits qui favorisent la transition écologique comme les billets de train. De même, Yannick Jadot, veut baisser cette taxe sur les produits et services écologiques (à 5,5%) et augmenter celle des transports polluants (20%). Jean-Luc Mélenchon veut pour sa part réduire la TVA sur les produits de première nécessité.
Valérie Pécresse, pour sa part, ambitionne d'augmenter le plafond du crédit d'impôt pour l'emploi à domicile pour le faire passer à 20.000 euros. Elle entend également alléger l'IFI, en renforçant l'abattement sur la valeur de la résidence principale, qui passerait de 30 % à 50 %.
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Pouvoir d'achat des jeunes
Plusieurs candidats veulent soigner leur électorat jeune en leur promettant de bénéficier d'un élargissement du socle des minima sociaux. Parmi eux, le RSA. Fabien Roussel veut l'étendre aux jeunes - il est actuellement réservé aux plus de 25 ans. Pour le candidat communiste, cette proposition doit permettre de «répondre à l'urgence immédiate, le temps de créer ces filières, de réindustrialiser». Sans préciser son montant, Anne Hidalgo souhaite pour sa part créer un minimum jeunesse. Enfin, Yannick Jadot veut verser un « revenu citoyen » de 740 euros, dès 18 ans.
Pour Valérie Pécresse en revanche, toute aide doit être conditionnée à une activité. La candidate LR propose ainsi un « revenu jeune actif » de 670 euros pour les jeunes qui accepteraient de se former à un métier en tension. Marine Le Pen entend pour sa part exonérer d'impôt sur le revenu tous les jeunes actifs âgés de mois de 30 ans, et supprimer l'impôt sur les sociétés pour les entrepreneurs de moins de 30 ans pendant cinq ans. Quant à Eric Zemmour, il souhaite s'adresser aux primo-accédants en les exonérant de frais de notaire pour tout achat immobilier de moins de 250.000 euros, et aux jeunes parents ruraux en leur offrant une « prime de naissance » d'un montant de 10.000 euros.
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