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Les titres-restaurant en grande surface, pour ou contre ?
information fournie par Boursorama avec LabSense 18/10/2024 à 08:30

Depuis 2022, les tickets-restaurant peuvent être utilisés dans les grandes et moyennes surfaces pour faire des courses alimentaires. Cette disposition, plébiscitée par les utilisateurs, pourrait être prolongée en 2025, ce qui déclenche de vives réactions chez les restaurateurs.

Les titres-restaurant en grande surface, pour ou contre ?-mariya_m- pixabay.jpg

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Vers une pérennisation des titres-restaurant ?

Le secteur de la restauration ne décolère pas face à la possible décision de prolonger l'utilisation des titres-restaurant dans les supermarchés au-delà de la date butoir. Cette dérogation, actée par le gouvernement en 2022 pour faire face à l'inflation galopante, permet aux détenteurs du titre-restaurant de faire des achats de produits alimentaires non immédiatement consommables (tels que le riz, la farine ou les pâtes), à hauteur de 25 € par jour. Initialement fixée jusqu'au 31 décembre 2024, la mesure pourrait se poursuivre sur toute l'année 2025, voire être pérennisée. La décision, pas encore actée, devrait être prise très prochainement. L'Umih (Union des métiers et des industries de l'hôtellerie-restauration) proteste contre cette mesure qui lèse le secteur de la restauration en l'amputant de quelque 600 millions d'euros orientés vers la grande distribution. Selon le chef cuisinier Thierry Marx, président de l'association, seulement 40 % de ces titres sont utilisés dans des restaurants. Même s'il se conçoit au regard des nécessités budgétaires de chacun, ce comportement des utilisateurs pénalise lourdement les professionnels de la restauration, qui n'hésitent pas à qualifier cette décision de concurrence déloyale. Depuis l'extension de l'utilisation des titres-restaurant en grandes et moyennes surfaces, la part de marché de celles-ci a progressé de 8,4 points, alors que celle des restaurants a reculé de 6,4 points. Selon Thierry Marx, cette tolérance risque d'engendrer une industrialisation du métier, une standardisation de la cuisine et un affaiblissement de la culture du "fait maison". La corporation craint une déstabilisation de son marché, déjà fragilisé par les crises économiques, avec un risque de faillite de nombreux établissements.

Quelques pistes pour encadrer la pratique

Le gouvernement défend sa position en argumentant sur le fait que les prix alimentaires restent très élevés et que le ticket-restaurant a pour vocation de soutenir les salariés, et non les restaurateurs. De fait, l'extension à la grande distribution a été plébiscitée par 96 % des bénéficiaires, dont 36 % utilisent leurs titres dans les grandes surfaces, 34 % au restaurant et 24 % dans les commerces alimentaires. Quant au principal émetteur des tickets-restaurant, Edenred, il déclare qu'il est contre la pérennisation de l'utilisation du titre pour acheter "n'importe quel produit alimentaire en grande surface". Selon lui, l'objectif premier du titre-restaurant, considéré comme un avantage social, est de bien s'alimenter pendant la journée de travail, et il estime que le secteur de la restauration doit garder toute sa place dans le dispositif. Edenred propose une refonte du ticket-restaurant par la mise en place d'un double plafond, afin de mieux encadrer la pratique : 30 % dans les restaurants et boulangeries, et 25 € dans les supermarchés. Ce système avait été pratiqué pendant la crise du Covid, avec un plafond de 38 € dans les restaurants et de 19 € dans les commerces alimentaires. Les représentants des restaurateurs (Umih et GHR, Groupement des hôtelleries et restaurants) proposent la création d'un "titre d'alimentation durable". Ce dispositif parallèle, qui viendrait compléter le titre-restaurant, serait censé répondre aux besoins des utilisateurs tout en préservant les intérêts du secteur de la restauration.

6 commentaires

  • 20 octobre 13:56

    On pourrait aussi les utiliser pour les péages d'autoroutes ?


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