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Les grandes lignes de la réforme des retraites
information fournie par Boursorama avec LabSense 28/01/2023 à 09:30

Après une concertation de quelques mois avec les partenaires sociaux, le contenu de la réforme des retraites a été dévoilé le 10 janvier par Élisabeth Borne, Première ministre. Le report de l'âge de départ à 64 ans et l'allongement de la durée de cotisation constituent le noyau dur des nouvelles mesures.

Les grandes lignes de la réforme des retraites-iStock-Ridofranz

Les grandes lignes de la réforme des retraites-iStock-Ridofranz

Un allongement de l'âge et de la durée de cotisations

Sans surprise, la mesure phare de la nouvelle réforme des retraites par répartition repose sur le recul progressif de l'âge légal de départ. L'exécutif a renoncé au report à 65 ans en 2031, évoqué pendant la campagne présidentielle, et a finalement opté pour un recul à 64 ans en 2030. Ce compromis permet au gouvernement de bénéficier du soutien des Républicains, nécessaire pour pouvoir adopter le texte. Ce report de deux ans s'accompagne d'un allongement de la durée de cotisation à 43 ans dès 2027 pour pouvoir percevoir une retraite complète, alors que la loi Touraine de 2014 n'envisageait ce changement qu'à partir de 2035. Ces mesures s'appliqueront à tous les statuts à partir de l'automne prochain, y compris aux régimes spéciaux et à la fonction publique. Mais, conformément à la "clause du grand-père", la suppression des avantages des régimes spéciaux, tels que EDF ou la RATP, ne sera actée que pour les futurs embauchés. À compter du 1er septembre 2023, les personnes nées au 2e semestre 1961 devront donc travailler un trimestre de plus par an. Les travailleurs nés en 1968 seront les premiers à devoir atteindre l'âge de 64 ans pour pouvoir bénéficier de leur pension. Selon l'exécutif, une réforme est indispensable et urgente afin de redresser un régime qui pourrait être déficitaire de quelque 20 milliards d'euros en 2030. Il entend donc aller vite. Le texte a été présenté au Conseil des ministres le 23 janvier, et le sera à l'Assemblée nationale début février, dans le cadre d'un projet de loi de financement rectificative de la Sécurité sociale, support législatif souple qui limitera les débats dans le temps.

Des ajustements pour adoucir la réforme

Quelques mesures ont été mises en avant par le gouvernement, dans le but d'adoucir (un peu) la réforme. D'une part, personne ne pourra travailler plus de 44 ans, et l'âge de la fin de la décote est maintenu à 67 ans. D'autre part, le dispositif des carrières longues sera revu. Certaines professions pourront ainsi continuer à partir plus tôt, notamment les militaires, les aide-soignants hospitaliers ou les catégories actives de la fonction publique. Il n'empêche que certains devront malgré tout travailler plus longtemps, compte tenu des "effets de seuils" (par exemple, les travailleurs qui ont commencé leur carrière avant 20 ans, et qui peuvent partir aujourd'hui à 60 ans, devront désormais travailler jusqu'à 62 ans). Les carrières "très longues" bénéficieront cependant d'un assouplissement. Ainsi, les personnes ayant travaillé 4 ou 5 trimestres avant l'âge de 18 ans pourront partir à 60 ans, et celles qui ont cotisé pendant 4 ou 5 trimestres avant leurs 16 ans pourront terminer leur carrière à 58 ans. Le départ des femmes en carrière longue sera également facilité, en prenant notamment davantage en compte le congé parental. Dès cette année, le minimum contributif sera également relevé à 85 % du SMIC, soit 1 200 € brut par mois, pour tous les retraités (actuels et futurs). Mais cette mesure s'appliquera uniquement à ceux qui ont une carrière complète. Les règles qui s'appliquent à l'invalidité ou à l'inaptitude resteront les mêmes, soit une retraite à taux plein à partir de 62 ans. Quant aux travailleurs handicapés, l'âge de départ restera à 55 ans. Le gouvernement promet par ailleurs, en contrepartie des efforts demandés, une meilleure politique de prévention de l'usure professionnelle, notamment par la reconversion. Les organisations syndicales, cautionnées par une grande partie de l'opinion publique, sont unies et unanimes pour rejeter en bloc la question du relèvement de l'âge de départ, estimant que ce sont les plus modestes qui seront les plus impactés. Les mouvements de grève sont donc enclenchés.

12 commentaires

  • 29 janvier 18:47

    Le meilleur système de retraite est le système de capitalisation couplé à une retraite de base qui pourrait être égale pour tous. Au moins avec la capitalisation bien régulée avec de bonnes règles prudentielles, on se débarrasse du problème du nombre d'actifs par rapport aux retraités. En plus le fond de retraite peut aller chercher la croissance due à une population plus jeune en investissant dans des économies florissantes.


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