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Les difficultés des transporteurs aériens
information fournie par Boursorama avec LabSense 22/12/2019 à 08:30

Avec les récents dépôts de bilan des compagnies Aigle Azur et XL Airways, la crise du transport aérien français est apparue au grand jour, alors que le secteur affiche au niveau mondial une croissance de 5 % par an. Un problème qui s’explique notamment par le caractère ultra-concurrentiel du secteur, mais aussi par un manque de compétitivité et une sous-capitalisation des transporteurs français par rapport à leurs homologues étrangers.

iStock-GordZam

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Un marché ultra-concurrentiel

Les dépôts de bilan de XL Airways (600 salariés) et d’Aigle Azur (1500 salariés) ont beau avoir des raisons différentes, ils mettent malgré tout en lumière la fragilité du transport aérien, en particulier en France. Car les deux compagnies ne sont pas les seules à connaître de graves difficultés. Sur le sol français, les compagnies françaises (qui ne représentaient que 41 % du marché aérien de l’hexagone en 2018) sont toutes en déficit, Air France y compris. Seules les deux petites compagnies du groupe familial Dubreuil French Bee et Air Caraïbes gagnent de l’argent. En cause, une concurrence certes féroce face aux grosses compagnies low cost ou celles du Golfe qui tirent les prix vers le bas, mais aussi un cruel manque de compétitivité des compagnies françaises. Charges sociales trop élevées, code du travail trop souple, ces raisons peuvent être invoquées, mais ne suffisent pas pour expliquer le fiasco. Dans le cas d’Aigle Azur par exemple, les spécialistes du secteur pointent une stratégie ratée. La deuxième compagnie française privée aurait payée « au prix fort une diversification menée depuis deux ans sur le long courrier, avec ses dessertes de Pékin puis Sao Paulo lancées respectivement sous l’influence de ses actionnaires HNA et David Neeleman » peut-on lire dans le journal de l’aviation.

Un manque d’investissements

Mais le journal spécialisé insiste sur le mal français, assez unique en Europe selon lui : les compagnies aériennes françaises seraient « faiblement capitalisées, trop spécialisées et bien trop nombreuses au regard de la taille de la flotte cumulée ». Il n’y a en effet qu’une petite soixantaine d’avions de plus de 100 places qui circulent dans le ciel français (hors groupe Air France), ce qui ne représente même pas la flotte d’une seule compagnie britannique comme TUI Airways. Toutes ces petites compagnies françaises qui ne comptent qu’une dizaine d’avions chacune sont de fait dans une situation de fragilité permanente et se retrouvent en danger au moindre soubresaut comme une hausse du prix du carburant ou l’arrivée d’un nouvel acteur. Une profonde restructuration semble donc indispensable, comme l’appelle de ses vœux le syndicat FO qui fait état d’un marché « mortifère faute d’être réellement encadré ». Et ajoute qu’à ce titre, « laisser libre cours au dumping social est coupable (et) créer une distorsion dans la taxation au regard des pratiques étrangères est suicidaire ».

Ailleurs dans le monde

La fragilité de certaines compagnies aériennes n’est pourtant pas qu’un problème français et les faillites se multiplient également dans d’autres pays européens. Fin septembre, c’est la compagnie slovène Adria qui a mis la clef sous la porte, comme l’allemande low cost Germania en février et l’islandaise Wow Air un mois plus tard. Une quarantaine de compagnies ont ainsi déposé le bilan en Europe ces deux dernières années.

4 commentaires

  • 22 décembre 11:43

    "Charges sociales trop élevées, ...". On pourrait ajouter "syndicats de fonctionnaires peu concernés par les emplois du privé, incapables de s'adapter"


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