L'alerte du Haut Conseil de stabilité financière semble avoir été entendue. Dans un contexte de taux d'emprunt excessivement bas, les banques sont priées de diminuer l'accès au crédit immobilier depuis le 1er janvier. L'appel du Haut Conseil de stabilité financière semble avoir été entendu, même si ce dernier indique qu'il est encore trop tôt pour juger du niveau d'application des recommandations.

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Une baisse sensible de la durée moyenne du crédit
Selon les estimations, en janvier 2020, la durée moyenne du crédit immobilier est passée de 232,3 à 226,7 mois pour tomber sous la barre symbolique des 19 ans. Rappelons que l'une des recommandations majeures du Haut Conseil de stabilité financière était l'interdiction aux banques d'octroyer des prêts immobiliers d'une durée supérieure à 25 ans. L'autre exigence phare était la restriction du « taux d'effort » à 33 % des revenus disponibles des emprunteurs.
Un suivi scrupuleux
La Banque de France a rappelé le mois dernier que les recommandations du HCSF devaient s'appliquer à tous les établissements financiers, partir du 1er janvier 2020. Si ces recommandations sont effectivement prises en compte, il apparaît encore prématuré d'évaluer leur impact sur la production de crédit. Certains courtiers estiment cependant visualiser une baisse sensible de la production dans les premiers chiffres de l'année. La Banque de France entend suivre de très près l'évolution de la production et effectuer un bilan avec les institutions financières dans les mois à venir. Le Haut conseil de stabilité financière a par ailleurs débuté la mise en place d'un reporting pour suivre la courbe de la production dans chacun des établissements. Les résultats de ce reporting seront rendus publics d'ici l'été. Les autorités préviennent par ailleurs que les banques qui ne se seraient alors pas alignées avec les recommandations se verraient infliger de sévères sanctions.
Une dure pénalité pour les primo-accédants
Désormais, dans le cadre d'un emprunt immobilier, le montant des mensualités remboursables ne doit pas dépasser un tiers des revenus nets des emprunteurs. Une restriction qui, selon les banques, pénalise directement les ménages les plus modestes. Ces dernières se sont exprimées fin janvier, soulignant que le respect des règles imposées par le HCSF pourrait en effet exclure plus de 100 000 ménages du marché. Selon les données de la Banque de France, publiées en septembre dernier, plus d'un investisseur immobilier sur trois dépassait le taux de 35 % d'endettement en 2019. Le plafonnement du taux d'endettement met à mal l'accessibilité du marché immobilier aux ménages solvables disposant de revenus modestes.
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