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Inflation : ces consommateurs qui n'achètent plus de bio en grande surface
information fournie par Le Figaro 29/04/2022 à 15:09

(Crédits photo : Unsplash - Annie Spratt )

(Crédits photo : Unsplash - Annie Spratt )

Avec la hausse des prix, certains Français délaissent le bio vendu dans les supermarchés. Mais la filière continue de survivre grâce aux producteurs locaux.

Viande, pâtes, huile, farine ou sucre... les prix des aliments s'envolent à cause de l'inflation. Celle-ci a continué à accélérer en avril en France pour s'établir à 4,8% sur un an, selon une première estimation publiée vendredi par l'Insee. Si tous les rayons sont impactés par cette flambée, le bio ne fait pas exception, contraignant les Français à changer leurs habitudes de consommation.

«Il est urgent d'ériger l'alimentation en grande cause du quinquennat»

« J'avais l'habitude d'acheter des produits bio en promotion car ils sont de meilleure qualité mais aujourd'hui ça devient très difficile », déplore Mathilde, 44 ans. Même constat pour Anne-Julie, 31 ans, qui « va devoir retourner vers des aliments qui ne sont pas bio ». Pour Philippe Goetzmann, consultant sur l'agroalimentaire et la grande distribution, « les budgets des ménages ne sont pas extensibles. Les classes populaires et moyennes sont ainsi obligées de délaisser le bio et de descendre en gamme ». Selon les chiffres de l'analyste NielsenIQ, les ventes de produits bio de marques distributeurs ont chuté de 4,9% sur les trois premiers mois de l'année.

Le local privilégié aux grandes surfaces

Laure Verdeau, directrice de l' Agence Bio , relativise : « les Français sont de moins en moins freinés par le prix du bio », notamment chez les jeunes et les plus modestes. D'après une étude en partenariat avec l'Institut CSA, 70% des acheteurs considéraient fin 2021 que les produits bio étaient « trop chers », contre 73% en 2020. Laure Verdeau rappelle que les prix plus élevés du bio se justifient par « davantage de contrôles pour les producteurs et de faibles rendements ». Mais la consommation de bio permettrait de « préserver 30% de la biodiversité et d'investir sur le long terme », complète la directrice.

La Boulangère grignote des parts de marché grâce au bio

Pour Valérie Cupillard, auteure culinaire spécialisée dans le bio, les clients ne sont plus intéressés par les produits proposés en grande surface. « Aujourd'hui, les consommateurs se tournent vers des produits non transformés, en privilégiant les producteurs locaux. Ils recherchent un côté plus familial », remarque-t-elle. Josy récupère ainsi son panier bio chaque semaine, composé uniquement de « produits de saison ». « C'est plus cher que les aliments en grande surface mais je préfère me priver de restaurants ou de vacances et bien manger », déclare la sexagénaire. Philippe, lui, préfère se rendre au marché pour acheter aux producteurs locaux des « légumes, des poissons, des huîtres, des pigeons ou du mouton ». Le septuagénaire l'assure, « ces produits sont un gage de qualité et ils n'ont rien à voir avec ceux vendus en grande surface ».

«Pas d'effondrement de la filière»

Le bio attire donc toujours les consommateurs, mais sous de nouvelles formes. « Actuellement il n'y a pas d'effondrement de la filière, même si le marché du bio tousse assez fort ces temps-ci », souligne Philippe Goetzmann. Il analyse qu'entre 2007 et 2018 « il y a eu une course à l'échalote du bio avec beaucoup d'offres dédiées à ce marché ». « En 2018, les acteurs du secteur ont commencé à voir que l'augmentation de l'offre ne créait plus de valeur. » « Lors de la crise du Covid-19, il y a eu un phénomène de bulle autour du bio car les autres produits étaient en rupture de stock », indique-t-il. Philippe Goetzmann précise qu'aujourd'hui « les acteurs économiques commencent à régler le modèle et à rééquilibrer l'offre ».

C'est le cas notamment de Leclerc , qui refonde sa stratégie autour du bio. En 2018, le groupe a ouvert son premier magasin à Fontaine-lès-Dijon en Côte d'Or. Michel-Edouard Leclerc déclarait alors que son objectif était de « devenir un leader européen de la production biologique ». Il ambitionnait 40 magasins bio prévus en 2019 et 200 de plus en 2021. Mais jusqu'à présent, uniquement 17 commerces spécialisés dans le bio ont vu le jour. En cause, des objectifs de ventes qui n'ont pas été atteints. Début avril, le magasin de Fontaine-lès-Dijon a ainsi changé de nom, passant du « Marché bio Leclerc » à un « Leclerc Express » et ne vendant plus uniquement des produits bio.

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