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«Ils nous pourrissent la vie» : ces habitants excédés par les nuisances des livreurs de repas
information fournie par Le Figaro 15/12/2020 à 16:47

(Crédits photo : pxhere.com -  )

(Crédits photo : pxhere.com - )

ENQUÊTE - Dans certaines villes, les livreurs sont accusés d'attendre «bruyamment leur commande», à 15 ou à 20, sous les fenêtres des riverains.

Encombrement des trottoirs, passage incessant, éclats de voix, musique sur haut-parleurs.... Dans plusieurs villes françaises, des habitants sont à bout de nerfs. En cause, les nuisances sonores des livreurs de repas, plus souvent à scooter qu'à vélo.

Les exemples de villes concernées sont légion. « Seine-Saint-Denis : le ballet incessant des scooters Deliveroo rend dingues les riverains », titrait ainsi récemment Le Parisien . À Tours, l'été dernier, des rassemblements sur les trottoirs et les terrasses dérangeaient les riverains et les commerçants, comme le rapportait France Bleu . On peut aussi citer Nantes où, comme relaté par Ouest-France , des riverains se sont plaints cet été «du bruit et du danger occasionnés par les deux-roues motorisés» . Sur internet, plusieurs pétitions de riverains sont aussi en ligne.

Parmi les nombreuses villes confrontées à cette problématique, il y a par exemple Vincennes, dans le Val-de-Marne. Dans cette ville cossue, de nombreuses enseignes font de la vente à emporter (McDonald's, Big Fernand, restaurants de sushis, etc...). Conséquence directe : des livreurs affluent pour attendre leurs commandes, notamment dans le centre-ville.

À la sortie du premier confinement, en mai 2020, un collectif de riverains nommé «Vincennes au calme» a même vu le jour. Son objectif : préserver le cadre de vie et lutter contre les nuisances sonores, en particulier celles des livreurs. «Ils nous pourrissent la vie, surtout la nuit. Les gens en ont sérieusement ras-le-bol et sont à cran» , nous explique un porte-parole de ce collectif. « Tous les soirs, ils attendent bruyamment leur commande à 15 ou à 20 sous les fenêtres de certains riverains », poursuit-il. Conversations bruyantes - parfois tard dans la nuit -, cris, musique, courses de scooter et parfois même bagarres entre livreurs.... Les nuisances citées sont nombreuses.

« 95% des livreurs ont des scooters délabrés avec des pots trafiqués ou mal entretenus. Ils roulent sur les trottoirs, grillent les feux.... Ça transforme Vincennes en piste de course », se plaint le porte-parole du collectif. Il explique que certains habitants ne peuvent plus laisser leur fenêtre ouverte après 17h. Les nuisances sont telles que certains ont dû investir dans des fenêtres antibruit. Sans compter les enfants qui « se réveillent en pleurs » en pleine nuit à cause des bruits en tous genres.

Pour le collectif - bien conscient que les livreurs ont un travail difficile et précaire -, la solution serait de leur trouver un abri ou un local, où ils iraient en attendant leur commande, « plutôt que de les laisser traîner sur le trottoir ». Contactée par Le Figaro , la mairie de Vincennes n'a pas répondu à nos sollicitations.

Une coopération entre les plateformes et les municipalités

De leur côté, les plateformes de livraison de repas Uber Eats et Deliveroo nous expliquent qu'elles travaillent en coopération avec les municipalités. « L'activité peut dans de rares cas générer localement des frustrations. Nous mettons en place des actions concrètes pour un partage harmonieux de la voie publique et rappelons aux livreurs les règles qu'ils doivent respecter en termes de stationnement et de respect des riverains» , détaille Uber Eats. La plateforme échange de manière régulière avec les municipalités où ses livreurs opèrent et s'efforcent d'agir lorsque des nuisances lui sont remontées. Sa technologie lui permet notamment de faire en sorte que les livreurs ne puissent pas recevoir de courses dans un périmètre donné afin d'éviter les nuisances.

À Courbevoie (Hauts-de-Seine), la plateforme a par exemple pu identifier, en coopération avec la municipalité, un endroit où les livreurs peuvent attendre. Ce lieu est éloigné des habitations mais reste à proximité des restaurants afin de garantir la récupération des commandes. Cette action semble avoir porté ses fruits. « Dernièrement la société Uber a désactivé la zone autour de la rue Paul Napoléon Roinard. Le jour qui a suivi il n'y avait plus un seul scooter dans la rue et autour, ces derniers stationnant à présent là où ils auraient toujours dû être à savoir devant les restaurants auprès desquels ils récupèrent leur commande », a ainsi récemment écrit l'auteur d'une pétition en ligne.

De son côté, Deliveroo nous indique également être « en contact très étroit avec les autorités municipales partout où existent des préoccupations relatives aux regroupements de livreurs sur l'espace public, ou à des conduites inappropriées ». Un porte-parole de la plateforme met en exergue « une pédagogie constante auprès de la flotte des livreurs partenaires, pour les sensibiliser » ou encore « la désignation, en lien avec les autorités, de lieux d'attente souhaitables ».

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