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En Bretagne, ces maisons bulles des années 60 attirent les vacanciers
information fournie par Le Figaro 11/07/2020 à 07:00

Après une importante rénovation et une réouverture en juin 2018, ce village de vacances né dans les années 60, séduit par son architecture hors normes.

Village des barbapapas, de la Guerre des étoiles ou igloo? Le club de vacances de Beg Meil dans le sud du Finistère continue d’étonner les vacanciers 50 ans après sa construction avec son architecture bulles faite d’étonnantes formes rondes et blanches. Arrivé de la région bordelaise, Léo, 14 ans, a l’impression d’avoir la berlue. «C’est trop classe ici, ça fait penser un peu à l’Antarctique avec des igloos. Mais aussi à des maisons d’extraterrestres, de monstres, tout est rond, je n’avais jamais vu ça!» , lance-t-il, interrompant une partie de pétanque avec ses grands-parents.

Dans les années 1960, Pierre Lainé, fondateur de l’association «Renouveau», souhaite développer le «tourisme social», loin des grands ensembles architecturaux balnéaires qui se construisent afin de satisfaire au tourisme de masse. Pour créer des lieux «à hauteur d’hommes» , il opte pour l’architecture bulles avec d’innombrables références au monde marin et sous-marin, Bretagne oblige. Les deux architectes, Henri Mouette (1927-1995) et Pierre Székely (1923-2001) ont recours à la technique du béton projeté, utilisant un canon à air pneumatique, à même de permettre de créer ces formes excentriques. Mais, dans le Finistère des années 1960, ce type de construction détonne...

Favoriser les échanges

«Les gens du coin ne comprenaient pas le concept, en plus, avec le nom de l’association, Renouveau... Pour eux, c’était une secte qui était là, avec les vacanciers qui embrassent les arbres» , explique la directrice Amélie Gelot. Lucienne Moisan, 62 ans, guide nature, accompagnait à la fin des années 1970 des retraités arrivés en gare de Quimper et «qui étaient complètement ébahis par cette structure et qui se demandaient ce que c’était» .

Autour de la forme ronde, tout est pensé et conçu pour favoriser les échanges et le dialogue sur le site, situé à 400 m d’une immense plage de sable fin, surnommée parfois la Caraïbe bretonne, en bordure d’un polder et éloigné des habitations. Ainsi, dans l’immense réfectoire hémisphérique, les tables en forme d’escargot étaient impaires pour forcer les couples ou les familles de quatre à se retrouver avec d’autres personnes. Dans les maisonnettes, un panneau en forme de BD était accroché dans l’entrée. Pour connaître la suite de l’histoire, on était «obligé de frapper chez les voisins» pour «favoriser encore une fois la rencontre» , explique Mme Gelot.

Une rénovation à plus de 3 millions

En 2014, «Villages clubs du soleil» absorbent Renouveau vacances et acquiert le club. Après quelques hésitations, le groupe marseillais décide de lancer une importante rénovation de plus de trois millions d’euros. À l’issue de neuf mois de travaux, le site, labellisé patrimoine du XXe siècle, rouvre en juin 2018. Au milieu des hortensias et des agapanthes, les vacanciers se promènent à côté d’une salle de spectacles en forme de baleine alors que de jeunes adolescents s’amusent dans un club en forme de diabolo.

«Avec toutes ces formes et ces couleurs, les enfants sont à l’aise ici. Ça donne un lieu enfantin» , note Julien Brutinel, directeur adjoint, soulignant que les plus nombreux à venir sont les Parisiens et les Normands, ainsi que des Belges et des «sudistes». Entre le village de 1968 et celui de 2020, on peut mesurer l’évolution de la société: toutes les chambres sont désormais équipées d’une télévision, tandis qu’une piscine (ronde évidemment) a été construite. Le centre pouvait accueillir un millier de touristes et dorénavant la capacité maximale est de 450 personnes. À l’origine les chambres, éclairées par un immense hublot, pouvaient accueillir cinq lits dans 20 m² (!), contre un lit double et un lit d’appoint aujourd’hui.

Le site, qui jouxte le célèbre sentier côtier breton GR 34, continue de fasciner les visiteurs, avec ses angles droits proscrits. «Même si on avait vu sur internet on ne s’attendait pas à tout ça, toutes ces bulles, c’est assez particulier mais ça se marie bien dans l’environnement. Je ne trouve pas ça démodé» , lance Michel Soulié, 78 ans.

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