
Pour compenser la faible rémunération du Livret A, les assureurs-vie ont entamé leurs réserves, fragilisant leur capacité à faire face aux crises futures. (Crédit photo : Shutterstock)
Alors que le Livret A est resté bloqué à 3 % en 2024, les assureurs-vie ont largement puisé dans leurs réserves pour maintenir l'attractivité des fonds en euros. Si cette stratégie a permis de soutenir les performances, elle a aussi réduit le matelas de sécurité des assureurs pour affronter les chocs à venir.
Des réserves mises à contribution pour soutenir les rendements
L'année 2024 aura été marquée par une forte concurrence entre les fonds en euros et le Livret A. Pour rester compétitifs, les assureurs-vie ont choisi de mobiliser leurs réserves. D'après l'analyse publiée par Good Value for Money, la provision pour participation aux bénéfices (PPB), principal levier de lissage des rendements, est passée en moyenne de 4,41 % fin 2023 à 3,91 % fin 2024. Autrement dit, 7,6 milliards d'euros ont été restitués aux épargnants.
La réserve de capitalisation a elle aussi été sollicitée. Près de 3 milliards d'euros ont été utilisés, souvent au prix de ventes d'obligations à perte, afin de réinvestir dans des titres mieux rémunérés dans un contexte de taux en hausse.
Une réserve globale en baisse mais encore solide
Au total, les réserves des fonds en euros s'élèvent à 152 milliards d'euros fin 2024, soit 10,6 % des encours. Ce niveau reste significatif : il permettrait, en théorie, de maintenir un rendement de 1,5 % pendant sept ans, indépendamment des marchés financiers. Mais ce chiffre moyen cache de fortes disparités entre acteurs.
Certaines compagnies disposent encore de marges de manœuvre confortables, quand d'autres ont déjà largement entamé leurs réserves. Prédica (Crédit Agricole/LCL) a par exemple restitué plus de 2,1 milliards d'euros de PPB en 2024, tandis que la CNP (La Banque Postale) en a consommé 1,2 milliard.
Des bancassureurs en première ligne
Six grands groupes concentrent 60 % de la PPB du marché. Parmi eux, Crédit Agricole, CNP, BNP Paribas, Société Générale, Crédit Mutuel et BPCE. Leur poids leur permet d'amortir les chocs, mais leur forte restitution de 5 milliards d'euros en 2024 les expose à une érosion rapide de leur matelas de sécurité.
Côté réserve de capitalisation, les plus gros prélèvements ont été opérés par Generali (474 M€), Allianz (390 M€) et Prédica (300 M€). Là encore, ces choix visent à ajuster les portefeuilles obligataires à un environnement de taux mouvant.
Quels enjeux pour l'avenir ?
L'érosion progressive des réserves soulève une question clé : comment concilier soutien immédiat aux rendements et solidité financière de long terme ? Si la hausse des taux se poursuit en 2026, les assureurs devront ajuster leurs stratégie pour préserver leur capacité de résistance.
Après un pic historique en 2021 (14,7 % des encours), les réserves suivent désormais une pente descendante. Pour les épargnants, cela signifie que les performances futures dépendront davantage de la conjoncture économique et financière.
L'analyse publiée par Good Value for Money est basée sur les comptes de 70 assureurs-vie.
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