Le groupe belge FN Browning est prêt à investir dans l'entreprise, une fois sa dette restructurée.

Un employé de Verney-Carron à Saint-Étienne, le 13 mai 2019. ( AFP / JEFF PACHOUD )
L'armurier Verney-Carron demande à l'État un prêt de 4,5 millions d'euros pour achever son désendettement et relancer son activité avec le soutien d'un groupe belge, a indiqué vendredi 21 mars son actionnaire majoritaire Cybergun.
"Un investisseur industriel est prêt à venir à nos côtés, via une augmentation de capital, pour assurer un avenir au site, mais il y a la nécessité de terminer la phase de restructuration avant son arrivée ", a déclaré à l' AFP Hugo Brugière, le patron de Cybergun.
Le groupe belge FN Browning a indiqué le 3 mars avoir déposé une offre ferme de rachat pour Verney-Carron (68 salariés), en redressement judiciaire depuis le 12 février.
"Nous sollicitons une aide de l'État, non pas sous forme de subvention ou de contrat, mais d'un prêt de 4,5 millions à la maison-mère de Verney-Carron qui y a investi 12 millions depuis 2022", explique Hugo Brugière. Le dirigeant a été reçu jeudi au ministère de l'Économie, "qui a jusqu’alors refusé de nous accorder un prêt du Fonds pour le développement économique et social (FDES)" , a-t-il indiqué.
Plus de 20 millions d'euros de passif
La section syndicale CGT de Verney-Carron exprime de son côté dans un communiqué des "craintes au sujet de l'avenir de l'entreprise et de ses emplois" et juge "incompréhensible pour les salariés que l'État français laisse disparaître une entreprise reconnue pour son savoir-faire, surtout à la suite des annonces d'Emmanuel Macron".
L'offre de FN Browning doit permettre une reprise de la production qui est actuellement très ralentie de l'entreprise par la mise en activité partielle depuis décembre de la plupart des 68 salariés.
Le 12 février le tribunal de commerce a prononcé l'ouverture d'une procédure de redressement judiciaire de Verney-Carron, avec une période d’observation de six mois pendant laquelle les dettes de la société sont gelées, avec un rappel de l'affaire le 9 avril. Un administrateur judiciaire accompagne la gestion de l'entreprise détenue majoritairement par le groupe français Cybergun (65%) depuis mi-2022.
Les ventes de Verney-Carron ont continué à chuter l'an dernier, avec un chiffre d'affaires passé sous la barre des 4 millions d’euros et de lourdes pertes , contre 5,45 millions en 2023. Le passif cumulé déclaré par la direction est de près de 20,4 millions d'euros.
Créé en 1820, Verney-Carron est le dernier fabricant français d'armes de petit calibre.
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