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"Vous ne pouvez pas rembourser" : les prêts garantis par l'État sont devenus une "machine à tuer les entreprises", selon Arnaud Montebourg
information fournie par Boursorama avec Media Services 20/05/2025 à 14:05

Seules les entreprises qui "avaient déjà du cash" ont pu rembourser. Les autres sont toujours "dans le rouge", a souligné l'ancien ministre de l'Économie, face aux députés.

Arnaud Montebourg à Paris, le 21 octobre 2021. ( AFP / STEPHANE DE SAKUTIN )

Arnaud Montebourg à Paris, le 21 octobre 2021. ( AFP / STEPHANE DE SAKUTIN )

Après en avoir sauvé pendant la pandémie de Covid-19, les prêts garantis par l'État (PGE) sont devenus "une machine à tuer les entreprises" qui ne peuvent pas rembourser, a estimé mardi 20 mai Arnaud Montebourg.

Selon la banque publique Bpifrance, qui assure la gestion du PGE, une quarantaine de milliards d'euros restent à rembourser , et elle s'attend à environ 3% de défauts de paiement.

"Aujourd'hui, l'État fait du recouvrement à travers les banques. Il envoie donc les entreprises au tapis , puisqu'en fait, on ne peut pas rembourser en cinq ans", a déclaré l'ancien ministre de l'Économie Arnaud Montebourg, devant la commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur les défaillances des pouvoirs publics face aux plans de licenciement.

"En vérité, vous ne pouvez pas rembourser, sauf (les entreprises) qui avaient déjà du cash qui en avaient moins besoin, mais celles qui en avaient besoin, elles sont dans le rouge , donc elles vont où ? Elles vont au tribunal de commerce", s'est-il insurgé.

"Et donc les PGE sont une machine à tuer les entreprises en ce moment" , a-t-il poursuivi, disant avoir sollicité le ministre de l'Économie, Éric Lombard, pour porter à dix ans le délai de remboursement, une demande qui se heurte toutefois, selon Arnaud Montebourg, à trop de "bureaucratie".

"Imaginer une autre méthode d'utilisation de l'argent public"

Principalement distribués entre 2020 et 2022, les PGE garantis à 90% par l'État ont permis à de nombreuses entreprises de tenir le coup pendant la pandémie et de renflouer leur trésorerie à des conditions avantageuses. Certaines peinent toutefois à les rembourser. Selon un accord prolongé en janvier 2024, les entreprises en difficulté souhaitant rééchelonner les PGE dont elles ont bénéficié peuvent le faire jusqu'au 31 décembre 2026.

"Il faut que l'État change sa méthode de travail et qu'il soit présent aux côtés des entreprises en fonds propres", a jugé Arnaud Montebourg, défendant "un fonds" de soutien aux PME "dans chaque département".

"C'est mieux que toutes ces subventions avec des jurys, des appels d'offres, des appels à manifestation deci delà, c'est infernal", a-t-il insisté.

"Il faut imaginer une autre méthode d'utilisation de l'argent public", selon lui. Si les dizaines de milliards d'euros alloués au bouclier énergétique depuis fin 2021 avaient été investis, "on serait richissime tellement la France a des projets qui ne sont pas financés aujourd'hui".

10 commentaires

  • 15:56

    J'ai vu son audition l'autre jour sur la chaine LCP ou PublicSénat. Il est en plein rêve, il voudrait que les remboursements suite au covid s'échelonnent sur 30 voir 35 ans... L'état doit encore récupérer 18 milliards d 'euros...


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