L'essentiel de cette somme concerne les petites et moyennes entreprises, qui avaient souscrit des prêts garantis par l'Etat pendant les années du coronavirus.

( AFP / FRED TANNEAU )
C'était un des symboles du "quoi qu'il en coûte" : les prêts garantis par l'Etat (PGE) de l'ère Covid distribués à travers le tissu économique du pays ont atteint un montant de 145 milliards d'euros. Si le plus gros a été depuis remboursé, l'encours de ces PGE, souscrits surtout pendant la crise sanitaire, atteignait encore 38,4 milliards d'euros fin 2024, a indiqué lundi 30 décembre Bpifrance, confirmant une information du journal Les Echos .
Hors grandes entreprises, 804.000 PGE ont été distribués pour un montant total de 129 milliards d'euros, dont environ 37 milliards (29%) restent à rembourser, a détaillé la banque publique d'investissement à l'AFP.
Garantie à 90%
Concernant les grandes entreprises, l'encours est de 1,4 milliard d'euros (9%) sur un montant total de 16 milliards.
Principalement distribués entre 2020 et 2022, les PGE garantis à 90% par l'Etat ont permis à de nombreuses entreprises de tenir le coup pendant la pandémie et de renflouer leur trésorerie à des conditions avantageuses.
Selon Bpifrance, 565.000 PGE (soit 70% représentant 72% du montant total) ont été mis en place entre mars 2020 et fin juillet 2020, portant pour la majorité d'entre eux sur une durée maximale de six ans, arrivant à échéance entre avril et juillet 2026. Selon un accord prolongé en janvier 2024, les entreprises en difficulté qui souhaitent rééchelonner les PGE dont elles ont bénéficié peuvent le faire jusqu'au 31 décembre 2026.
Prêts délicats à rembourser
Le recouvrement des sommes restantes est teinté par l'incertitude d'un contexte politique et économique aux perspectives peu favorables. Dans une enquête réalisée en 2022 par la Cour des Comptes et relayé par Les Echos , 22% des entreprises ayant opté pour un remboursement en 2026 disaient déjà craindre de ne pas pouvoir rembourser leur PGE.
En ce début d'hiver 2024-2025, les augmentations des défaillances d'entreprises sont toujours marquées, résultant en partie de de "l'effet de rattrapage" après le fort ralentissement des défaillances pendant la période Covid", précisait ainsi la Banque de France mi-décembre.
Le taux de sinistralité est ainsi d'environ 9% des entreprises (de toutes tailles) en nombre, équivalant selon Bpifrance à "un niveau d'indemnisation brut d'environ 3,8%, le coût net pour l'Etat étant nettement plus faible car corrigé des commissions perçues". "Vous pouvez avoir beaucoup de défaillances de petites entreprises avec des prêts garantis de faible montant qui finalement auront peu d'impact sur le budget" a ainsi noté Frédéric Visnovsky, médiateur national du crédit à la Banque de France, dans les colonnes des Echos .
8 commentaires
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer