Val-de-Marne: un Américain condamné à 30 ans de prison pour avoir tué son ex-épouse et son amant ( AFP / Damien MEYER )
Pour avoir assassiné son ex-épouse et l'amant de celle-ci en juillet 2020, faits qu'il a nié jusqu'aux dernières minutes du procès, Charles Dietrich, Américain de 50 ans a été condamné vendredi à Créteil à 30 ans de réclusion.
La Cour d'assises du Val-de-Marne a assorti la peine d'une période de sûreté de 20 ans et du retrait total de l'autorité parentale sur les trois enfants qu'il a eus avec la victime.
"Vous avez contesté froidement les faits sans exprimer aucun regret ou aucune remise en question", a souligné le président en lisant le verdict.
Pendant une semaine, la cour a entendu comment ce résident du Colorado avait fait un voyage éclair en juillet 2020 en Ile-de-France, sans prévenir ses proches ou les trois filles qu'il avait eues avec Aurélie et qui étaient avec lui aux Etats-Unis pour les vacances d'été.
Suivant attentivement les débats via des interprètes et très présent dans les échanges, Charles Dietrich a avoué être allé jusqu'à la résidence d'Aurélie mais nié s'être introduit dans la maison et être l'auteur des tirs qui ont tué cette femme de 43 ans et son amant de 42 ans.
Confronté aux photos des corps, il a décrit une scène "sauvage" mais a assuré avoir été sur place pour débattre du lieu de résidence de la famille recomposée et ne pas avoir vu Aurélie avant de rentrer aux Etats-Unis.
De même, il jure n'avoir jamais vu l'arme qui a été retrouvée dans la Marne et qui a été achetée aux Etats-Unis avec son numéro de permis de conduire et voit là la preuve d'un "piège".
"Il n'était pas dans la CIA...", a pointé le président du tribunal qui l'interrogeait sur les ennemis qu'il aurait pu avoir, assez puissants pour monter un complot des deux côtés de l'Atlantique.
- "Acte de guerre" -
Pour l'avocate générale, qui avait requis la réclusion à perpétuité jeudi soir, ce double assassinat est "un acte de guerre obéissant à un plan de bataille, un acte de guerre privée" avec pour objectif de récupérer la garde de ses filles.
Stéphanie Gauthier avait demandé que la peine soit assortie d'une période de sûreté de 20 ans et du retrait total de l'autorité parentale sur les enfants que Charles D. avait eues avec la victime.
Les avocats des parties civiles ont eux demandé à l'Américain la "vérité".
Mais ce dernier a utilisé ses derniers mots pour reprendre pendant une heure sa vision des faits: l'enquête aurait été menée à charge, certaines preuves falsifiées par la police...
"La police pense clairement que la loi est bonne pour vous, les bonnes poires, et n'est pas faite pour eux (les policiers, NDLR)", a-t-il réitéré avant que le jury ne se retire pour délibérer.
Quelques instants plus tôt, ses conseils ont évoqué le déni de leur client.
"Quelque part, ne pas reconnaître ces faits-là, c'est qu'il y a un brin d'humanité", a plaidé Me Yvan Bonet.
"Une peine de perpétuité pour un homme de 50 ans est une peine de mort", a-t-il résumé.
"Il est difficile d'apprécier la part de déni dans votre prise de défense même s'il peut paraitre impossible d'assumer face à vos filles la responsabilité de la mort de leur mère", a conclu le président après la lecture du verdict.
"Je ne crois pas qu'en tuant la mère de vos trois filles vous soyez un bon père. Il va falloir assumer la responsabilité de vos actes, j'espère que vous me comprenez ?", a-t-il ajouté.
"Je comprends", a murmuré M. Dietrich.

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