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USA-Le témoignage de Trump à son procès pour fraude tourne à la foire d'empoigne
information fournie par Reuters 06/11/2023 à 23:38

(Répétition titre)

par Luc Cohen et Jack Queen

Donald Trump s'est lamenté lundi de subir un traitement injuste au cours d'un témoignage décousu et au ton provocateur à la barre du procès civil pour fraude concernant son entreprise new-yorkaise, poussant le magistrat à le menacer de couper court à ses déclarations.

Interrogé sur les pratiques comptables de la Trump Organization, l'ancien président américain a clairement agacé le juge Arthur Engoron, qui pourrait imposer des centaines de millions de dollars d'amendes et d'autres sanctions à l'empire immobilier qui l'a propulsé sur le devant de la scène.

Le magistrat a averti Donald Trump, favori pour l'investiture républicaine à l'élection présidentielle de 2024, qu'il pourrait mettre fin à son témoignage s'il persistait à ne pas répondre à ses questions.

"Pouvez-vous contrôler votre client ?", a lancé Arthur Engoron à l'avocat de Donald Trump, Christopher Kise. "Ce n'est pas un meeting politique. C'est une salle d'audience."

Le témoignage de Donald Trump s'est terminé en milieu d'après-midi. Sa fille Ivanka doit témoigner mercredi, même si elle n'est pas accusée dans cette affaire.

Pendant environ quatre heures à la barre, Donald Trump a souvent évité de répondre aux questions du juge, préférant pérorer sur ses propriétés et sa richesse. Il a accusé la procureure générale de New York, Letitia James, une élue démocrate, de l'avoir ciblé pour poursuivre sa carrière politique et a accusé Arthur Engoron d'avoir sous-estimé la valeur de ses propriétés.

"Je pense que cette affaire est une honte. Beaucoup de gens quittent New York précisément à cause de ce genre de choses", a-t-il déclaré. "C'est une ingérence électorale parce que vous voulez me garder dans la salle d'audience."

Les deux hommes ont élevé la voix à plusieurs reprises alors que le juge cherchait à empêcher Donald Trump de transformer le tribunal en plateforme politique.

"Je ne suis pas ici pour entendre ce qu'il a à dire. Je suis ici pour l'entendre répondre aux questions", a lancé Arthur Engoron à Alina Habba, une autre avocate de Trump.

Le magistrat n'est pas assisté d'un jury pour ce procès. En septembre, le juge a déclaré Donald Trump, ses fils et dix de ses sociétés coupables de fraude, décrivant en des termes cinglants la façon dont les accusés avaient surestimé la valeur de certaines propriétés pour obtenir de meilleures conditions d'emprunt.

TRUMP RECONNAÎT UNE PART DE RESPONSABILITÉ

Au milieu de cette foire d'empoigne, Donald Trump a reconnu qu'il avait participé à la rédaction de certains documents au coeur des accusations de fraude.

L'ancien président a admis que les estimations de la valeur de bâtiments, parcours de golf ou autres propriétés n'étaient pas toujours exactes. Il a par exemple affirmé que le prix de sa propriété de Mar-a-Lago, en Floride, avait été sous-évalué, tandis que celui de la Trump Tower, à New York, avait été surévalué.

Donald Trump a soutenu que ces estimations n'avaient aucune importance, étant donné qu'il était précisé dans les documents fournis aux banques que le montant n'était pas forcément exact et que la Deutsche Bank, qui a financé nombre de ses projets, se préoccupait surtout des liquidités disponibles.

"J'ai beaucoup d'argent depuis longtemps", a-t-il ajouté..

Les avocats de l'État de New York ont ​​déclaré dans leur plaidoirie que ces estimations erronées, surestimant de deux milliards de dollars la fortune de Donald Trump, avaient induit en erreur les prêteurs et les assureurs et avaient rapporté au magnat de l'immobilier quelque 100 millions de dollars.

"En fin de compte, la seule chose qui compte, ce sont les faits et les chiffres. Les chiffres, mes amis, ne mentent pas", a déclaré la procureure Letitia James devant le palais de justice.

Contrairement aux quatre affaires pénales qui visent Donald Trump, ce procès ne risque pas de l'envoyer en prison.

Letitia James demande 250 millions de dollars d'amende, ainsi que des restrictions qui empêcheraient Trump et ses fils Eric et Donald Jr de faire des affaires dans leur État d'origine.

L'ancien avocat de Donald Trump, Michael Cohen, a reconnu que son client lui avait demandé de l'aider à gonfler la valeur de ses propriétés. Le parquet a également réuni des preuves qu'Eric et Donald Jr, qui dirigeaient la Trump Organization pendant le mandat de leur père à la Maison Blanche de 2017 à 2021, ont tenté de manipuler la valeur imposable de certaines propriétés, comme celle de Mar-a-Lago.

Lors de leur témoignage la semaine dernière, les fils Trump ont imputé toute erreur à leurs comptables.

Donald Trump a également cherché à rejeter la faute sur les comptables, mais il a reconnu avoir participé aux évaluations. "J'ai peut-être fait quelques suggestions", a-t-il dit.

Le procès devait initialement se dérouler jusqu'au début du mois de décembre, mais il pourrait se terminer plus tôt puisque l'État convoquera ses derniers témoins cette semaine.

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