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Union des marchés de capitaux : Christine Lagarde craint une "mort lente" du projet
information fournie par Boursorama avec Media Services 22/11/2024 à 13:07

Christine Lagarde à Francfort, en Allemagne, le 18 juillet 2024. ( AFP / KIRILL KUDRYAVTSEV )

Christine Lagarde à Francfort, en Allemagne, le 18 juillet 2024. ( AFP / KIRILL KUDRYAVTSEV )

Le manque de progrès pour parvenir à un marché unique des capitaux dont a besoin l'économie européenne s'explique "en grande partie par la définition vague" de l'Union des capitaux et "l'approche législative fragmentaire qui en découle", explique la présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, ce vendredi 22 novembre.

Une "mort lente par une accumulation de petites blessures". C'est ce que risque le projet d'Union des marchés de capitaux, craint la présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, dans un discours prononcé ce vendredi 22 novembre.

Alors que l'Europe perd du terrain en matière d'innovation et que les tensions géopolitiques augmentent, l'Union des marchés de capitaux devient plus urgente que jamais, a-t-elle déclaré lors d'un congrès à Francfort. Mais ce projet pourrait subir une "mort lente par une accumulation de petites blessures", du fait que "les intérêts particuliers s'opposent ou affaiblissent chaque mesure législative". Le manque de progrès pour parvenir à un marché unique des capitaux dont a besoin l'économie européenne s'explique "en grande partie par la définition vague" de l'Union des capitaux et "l'approche législative fragmentaire qui en découle", a-t-elle expliqué devant un parterre de banquiers.

Quelques jours plus tôt, un rapport de l'Association pour les marchés financiers en Europe (AFME) pointait l'"écart important" entre les marchés de capitaux de l'Union européenne et leurs concurrents mondiaux, en particulier les places de Londres et de New-York. Malgré "des progrès réalisés sur l'ensemble des indicateurs" européens, "les marchés des capitaux de l'UE sont toujours à la traîne par rapport à leurs concurrents mondiaux dans presque tous les domaines clés", estime l'AFME. Le rapport confirme "le retard que nous accusons dans de nombreux secteurs, dont le financement des entreprises et des PME, l'écosystème fintech et la liquidité des marchés, en comparaison avec les marchés hors Union européenne", estime Adam Farkas, directeur général de l'AFME cité dans le communiqué.

L'épargne européenne majoritairement placée dans des dépôts à faible rendement

Les intérêts des pays membres divergent sur l'union des marchés de capitaux, véritable serpent de mer des sommets européens. Depuis 2015, plus de 55 propositions réglementaires et 50 initiatives non législatives ont été lancées, a relevé la banquière centrale. Cela s'est fait "au détriment de la profondeur", ce qui a permis à l'Union des marchés de capitaux d'être "démontée par des intérêts nationaux particuliers, qui perçoivent une initiative ou une autre comme une menace", analyse ce vendredi Christine Lagarde.

Comme possibles remèdes, l'ancienne directrice du FMI a proposé en premier lieu une "norme européenne d'épargne" censée encourager l'investissement, avec des placements soutenus par des incitations fiscales harmonisées. Actuellement, l'épargne européenne reste majoritairement placée dans des dépôts à faible rendement. Par ailleurs, l'épargne des Européens reste majoritairement investie au sein des frontières nationales en raison d’une infrastructure de marché fragmentée et coûteuse, faisant que les investisseurs institutionnels privilégient les marchés américains.

Pour surmonter ces obstacles, Christine Lagarde a repris l'idée avancée il y a un an d'un gendarme financier européen sur le modèle de la SEC américaine, afin d'harmoniser les pratiques et faciliter les investissements transfrontaliers. Enfin, le capital-risque en Europe représente seulement un tiers de ceux réalisés aux Etats-Unis, ce qui nécessite de lever des barrières bureaucratiques limitant l'attractivité des entreprises à forte croissance, selon la banquière centrale.

1 commentaire

  • 22 novembre 20:03

    En effet, le nombrilisme national des empires déchus et la volonté des petits potentas locaux empêchent un grand marché Européen des capitaux au nom du besoin des états-nations de contrôler l'avoir de leurs brebis, sur lequel ils lorgent avidement, afin de continuer leur fonctionnement absurde dans un monde où les grandes puissances ne sont plus celles de la Communauté.


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