"On ne se gêne pas du tout pour dépasser le cadre de la démocratie" dans les capitales européennes, s'est moqué le porte-parole de la présidence russe.

Dmitri Peskov à Mosocu, en Russie, le 17 mars 2025. ( POOL / YURI KOCHETKOV )
Rejetant toute volonté d'ingérence, le Kremlin a toute de même commenté lundi 31 mars, la décision du tribunal de Paris qui a déclaré inéligible avec effet immédiat la cheffe de file d'extrême droite française Marine Le Pen , reconnue coupable de détournement de fonds publics, y voyant une "violation des normes démocratiques".
Le parti de Marine Le Pen (RN) avait effectué un emprunt auprès d'une banque russe en 2014, suscitant des soupçons sur la volonté du Kremlin de soutenir Marine Le Pen, longtemps critique des sanctions occidentales imposées à Moscou après son annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée cette année-là.
"En effet, de plus en plus de capitales européennes empruntent la voie de la violation des normes démocratiques ", a indiqué lundi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, lors de son briefing quotidien, répondant à une question sur la condamnation de Marine Le Pen. Il a également qualifié le jugement d' "affaire intérieure de la France" .
"Nous ne voulons pas nous ingérer dans les affaires intérieures de la France, nous ne l'avons jamais fait", a assuré Dmitri Peskov, malgré les affirmations de Paris de multiples campagnes de désinformation russes menées contre la France.
"Dépasser le cadre de la démocratie"
"Mais nos observations de ce qui se passe dans les capitales européennes montrent qu' on ne se gêne pas du tout là-bas pour dépasser le cadre de la démocratie lors d'un processus politique ", a-t-il affirmé.
Un tribunal français a déclaré lundi inéligible avec effet immédiat Marine Le Pen, reconnue coupable de détournement de fonds publics, compromettant sa candidature au scrutin présidentiel de 2027.
Des figures de l'extrême-droite européenne ont fustigé cette décision. "Je suis Marine !", a lancé dans un cri de ralliement sur X son allié hongrois Viktor Orban.
Pour le Premier ministre nationaliste, elle rejoint les rangs des "patriotes" victimes selon lui d'une cabale , à l'instar du président américain Donald Trump ou du vice-Premier ministre italien Matteo Salvini. Le chef de La Ligue, qui a eu lui-même maille à partir avec la justice de son pays, a également apporté son soutien à Marine Le Pen. "Ne nous laissons pas intimider, ne nous arrêtons pas: en avant toute, mon amie !" , a-t-il écrit.
En juin 2023, un rapport parlementaire avait dénoncé le lien "ancré dans la durée" du Rassemblement national avec la Russie, et les "contacts fréquents" entre des élus RN avec des responsables russes. Le RN y était qualifié de "courroie de transmission" de la Russie , Marine Le Pen dénonçant pour sa part un rapport "malhonnête" et "politisé".
Marine Le Pen avait été reçue par Vladimir Poutine le 24 mars 2017 au Kremlin, quelques semaines avant le premier tour de la présidentielle de 2017, qu'elle avait perdue face à Emmanuel Macron.
La cheffe de file de l'extrême droite français a toutefois pris ses distances avec la Russie de Vladimir Poutine après le déclenchement de l'offensive russe contre l'Ukraine en 2022.
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