Le ministre de l'Economie a rejeté la piste d'une nouvelle aide de l'Etat à la pompe, préférant inciter le géant pétrolier français à prolonger le plafonnement de ses prix.

(illustration) ( AFP / SAMEER AL-DOUMY )
Interrogé à l'antenne de franceinfo sur le prix des carburants, qui ont connu un nouveau coup de chaud dans les dernières semaines, Bruno Le Maire a écarté jeudi 7 septembre la piste d'une nouvelle ristourne de l'Etat, qualifiant cette option de "triple aberration".
Le ministre dit comprendre à quel point les prix "pénalisent" certains conducteurs, mais "est-ce qu'on a véritablement envie de jeter l'argent par les fenêtres?", demande t-il, y voyant d'abord une aberration à plusieurs titres.
Ecologique d'abord : "Vous ne pouvez pas, à juste titre, nous expliquer que la planète flambe, qu'on a jamais eu des températures aussi élevées et dépenser 12 milliards d'euros -le coût d'une remise à 20 centimes sur un an- sur les énergies fossiles. Il faut qu'on accélère la transition écologique, pas qu'on la ralentisse", a lancé le ministre.
Le Maire ne veut pas "payer la diplomatie pétrolière de Poutine"
Une aberration budgétaire ensuite. "Vous dépensez 12 milliards pour tout le monde, quel que soit le niveau de revenu. Entre celui qui prend son SUV pour aller en week-end ou celui qui est obligé de prendre sa voiture pour aller travailler, ce serait la même dépense budgétaire".
Et une aberration diplomatique enfin. "Ca veut dire que vous payez la diplomatie pétrolière de monsieur Poutine et de l'Arabie saoudite qui vise à réduire les volumes pour augmenter les prix. On n'a pas vocation à payer les choix politiques et géopolitiques de l'Arabie saoudite et de la Russie!", fait valoir le locataire de Bercy.
Total, un "atout" à jouer
En pleine remontée des cours du pétrole, le ministre de l'Economie a préféré lancer un appel à TotalEnergies , incitant le groupe à prolonger son plafonnement des prix à la pompe "au-delà du 31 décembre".
"Je souhaite que TotalEnergies, qui a pris un engagement de plafonner les prix de tous les carburants, diesel et essence, à 1,99 euro jusqu'à la fin de l'année, prolonge ce plafonnement (...) au-delà du 31 décembre 2023", a suggéré le ministre. "Le seul grand pétrolier français qui nous reste, c'est Total. Ce doit être un atout, pas simplement pour la nation française de manière générale, mais pour tous les automobilistes", a t-il estimé.
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