Après les menaces brandies par Donald Trump, des droits de douane de 15% seront appliqués aux produits européens exportés aux Etats-Unis, avec des exceptions accordées à certains secteurs stratégiques dont l'aéronautique.

François Bayrou, le 15 juillet 2025, à Paris ( AFP / THOMAS SAMSON )
"Un jour sombre". Au lendemain de l'annonce de "l'accord de Turnberry" passé en Ecosse entre la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen et Donald Trump, le Premier ministre François Bayrou a regretté lundi 28 juillet "un jour sombre" pour l'Europe qui "se résout à la soumission".
"Accord Van der Leyen-Trump : c'est un jour sombre que celui où une alliance de peuples libres, rassemblés pour affirmer leurs valeurs et défendre leurs intérêts, se résout à la soumission", a estimé le chef du gouvernement dans un post sur le réseau social X.
Taxes et promesses d'investissements
L'accord UE/USA établit à 15% les droits de douane américains sur les produits européens et l'Union européenne s'engage à 750 milliards de dollars d'achats d'énergie - visant notamment à remplacer le gaz russe - et à 600 milliards d'investissements supplémentaires aux États-Unis.
Plus tôt dans la matinée, plusieurs membres du gouvernement ont exprimé leurs réservés sur le "deal" entre UE et Etats-Unis. Le ministre chargé de l'Europe Benjamin Haddad a ainsi jugé "déséquilibré" l'accord commercial, qui "apportera une stabilité temporaire aux acteurs économiques menacés par l'escalade douanière américaine".
Le ministre délégué au Commerce extérieur Laurent Saint-Martin a abondé en ce sens, dans un long communiqué publié lundi dans la matinée. "Il serait faux de dire que cet accord est équilibré. Il est tout aussi faux de dire que cet accord bénéficie au consommateur ou à l'industrie américaine, qui verront augmenter le prix des biens importés d'Europe. L'accord a cependant le mérite d'exister", tempère t-il. Le ministre appelle désormais à se concentrer sur les "deux enjeux majeurs" de la compétitivité européenne, et de la diversification des routes commerciales.
"Notre responsabilité aujourd'hui, c'est de faire en sorte que cet accord, in fine, soit le moins déséquilibré possible. C'est de faire en sorte qu'il se rééquilibre sur le volet des services" et "que les grandes entreprises américaines contribuent plus lorsqu'elles exportent des services et notamment des services numériques en Europe", a pour sa part estimé le ministre de l'Industrie. Les négociateurs européens devront utiliser "l'ensemble des outils qui sont à leur disposition", y compris un outil appelé "anti-coercition" dans le jargon technique européen, qui "permet par exemple de limiter l'accès des entreprises américaines aux marchés publics européens", a notemment fait valoir Marc Ferracci.
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