L'organisation européenne de recherche nucléaire ambitionne de construire le "Futur Collisionneur circulaire" FCC), successeur annoncé de l'actuel LHC. Le projet, chiffré à plus de 15 milliards d'euros, ouvre de nouveaux horizons dans l'exploration de la physique fondamentale.
L'actuel LHC du Cern court sur 27 kilomètres (illustration) ( AFP / VALENTIN FLAURAUD )
Poids-lourds de la Silicon Valley, emblêmes industriels européens... Pour la première fois de l'histoire du Cern, des donateurs du secteur privé se sont engagés à soutenir la création du plus grand accélérateur de particules du monde, pour un montant avoisinant le milliard de dollars, a annoncé le Cern jeudi 18 décembre. Les discussions sur le "FCC" ont été relancées début décembre, après l'annonce du gel du projet chinois de collisionneur, qui dégage l'horizon du Cern.
Si le projet est approuvé par les Etats membres de l'organisation pour la recherche nucléaire, ces contributions "d’un montant total de 860 millions d'euros (un milliard de dollars) représenteraient un investissement majeur du secteur privé au service de la recherche en physique fondamentale", indique le plus grand laboratoire physique d'Europe dans un communiqué.
Un nouvel anneau plus de trois fois plus long
Parmi ces donateurs figurent la fondation Breakthrough Prize du milliardaire de la Silicon Valley, Iouri Milner, le fonds Eric et Wendy Schmidt pour l’innovation stratégique de l'ex-PDG de Google Eric Schmidt, ainsi que l'héritier de la famille Agnelli, John Elkann, et le propriétaire du groupe Iliad, Xavier Niel, précise le Cern dans un communiqué publié à Genève.
Le Cern ambitionne de construire d'ici 2040 un Futur Collisionneur circulaire (FCC), doté d'un anneau d'une circonférence de 91 km, à une profondeur moyenne de 200 m, avec pour enjeu d'expliquer ce qui compose 95% de l'énergie et de la matière dans l'univers observable ou encore l'abondance de matière par rapport à l'antimatière.
Ce gigantesque projet de plus de quinze milliards d'euros n'a pas encore reçu le feu vert des pays membres de l'organisation. "C’est la première fois dans l’histoire que des donateurs du secteur privé souhaitent s’associer au Cern pour la construction d’un instrument de recherche extraordinaire, qui permettra à l’humanité de faire des avancées majeures dans la compréhension de la physique fondamentale et de l’Univers", a salué Fabiola Gianotti, directrice générale du Cern, citée dans le communiqué.
"Comprendre la nature fondamentale de notre univers est notre mission commune à tous", a déclaré de son côté Pete Worden, président de la Fondation Breakthrough Prize, qui s'est dit "fier" de soutenir la création d’un instrument "qui pourra apporter un éclairage nouveau sur des questions essentielles que se pose l’humanité".
L'actuel grand collisionneur de hadrons (LHC) du Cern, le plus grand du monde qui fait se fracasser des particules lancées les unes contre les autres dans un anneau de 27 km à des vitesses phénoménales, a permis d'identifier en 2012 le boson de Higgs, considéré comme la clef de voûte de la structure fondamentale de la matière. Il faudra attendre 2028 pour connaître la décision du Conseil du Cern - qui réunit des représentants des 25 pays membres et des milieux scientifiques nationaux - sur la construction du FCC.
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