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Une "ambition sans lendemain" à 15 milliards d'euros : la Cour des comptes écorche le plan PIC pour "les compétences" de la population française
information fournie par Boursorama avec Media Services 28/01/2025 à 17:30

Les bases de ce Grand plan d'investissement (GPI) avaient été posées dès les premiers mois de l'ère Macron, dans le but de "développer et valoriser les compétences" de chaque Français. Près de huit ans plus tard, la Cour des comptes pointe les carences d'un projet ayant très vite perdu toute ambition de transformation, au profit d'un simple financement de la formation professionnelle.

(illustration) ( AFP / LUDOVIC MARIN )

(illustration) ( AFP / LUDOVIC MARIN )

"Edifier une société de compétences". Tel était l'objectif du grand "plan d'investissement dans les compétences" (PIC), déployé en 2018 jusqu'à fin 2023. Le projet, mis sur pied dès le premier été du Emmanuel Macron/Edouard Philippe, visait alors à former deux millions de jeunes "décrocheurs" et de chômeurs supplémentaires sur le quinquennat, avant de poursuivre l'objectif d'une réforme plus structurelle et de long terme.

Ce PIC n'a toutefois pas répondu à ses ambitions de départ, pointe la Cour des comptes dans un long rapport publié mardi 28 janvier.

L'investissement de long terme a vite perdu ses objectifs de changements structurels

Le plan de 15 milliards d'euros qui s'est déployé de 2018 jusqu’à fin 2023 n'a "pas atteint son objectif premier de réforme structurelle d’envergure touchant à l’acquisition et à l’enrichissement des compétences tout au long de la vie", écrivent les Sages. "L'ambition de transformation structurelle" initialement portée dans un rapport de l’économiste Jean Pisani-Ferry en 2017, "a fait l'objet d'un abandon immédiat", notent-ils.

Ce plan d'investissement est ainsi "vite devenu un plan de financement" de la formation professionnelle des publics éloignés de l’emploi semblable aux précédents plans et porté par le seul ministère du Travail". "Il a été détourné vers un schéma plus classique de financement du retour à l’emploi par la formation de publics éloignés du marché du travail", note la Cour. Le PIC a néanmoins "permis de moderniser les modalités d’accompagnement des publics éloignés de l’emploi", poursuit le rapport.

Mais les publics cibles n'ont pas été atteints, selon la Cour des comptes. Elle relève notamment que "la proportion des moins diplômés accédant à la formation reste stable à l’issue de ce dispositif" et que "les demandeurs d’emploi de longue durée et les bénéficiaires du RSA ont vu leur accès à la formation progresser, mais sans lien démontré avec le PIC". "Un PIC 2 a été validé pour la période 2024-2027", note le rapport, en relevant qu'il "demeure construit sur le modèle du premier", ce qui illustre le fait que "le PIC 2018-2023 n’était pas un plan d’investissement temporaire et transformant mais bien un plan de financement".

6 commentaires

  • 29 janvier 09:21

    Impossible de mener une politique cohérente et de long terme avec un afflux massif de populations exogènes. Il faut un minimum de stabilité pour mener une telle politique.


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