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Un enseignant tué à Arras, la France relève son niveau d'alerte attentat
information fournie par Reuters 13/10/2023 à 23:39

(Actualisé avec Attal en fin de dépêche)

par Pascal Rossignol et Layli Foroudi

ARRAS, Pas-de-Calais, 13 octobre (Reuters) -

La France a relevé son niveau d'alerte attentat à son maximum vendredi après le meurtre d'un enseignant tué à coups de couteau dans un lycée d'Arras (Pas-de-Calais) par un assaillant fiché comme islamiste radicalisé, trois ans presque jour pour jour après l'assassinat de Samuel Paty.

L'attaque a également fait trois blessés. Son auteur, Mohamed M., né en 2003 en Russie, a été interpellé par la police dans la cour de l'établissement, a déclaré le parquet antiterroriste, rapidement saisi du dossier.

En début de soirée, après une réunion de sécurité autour du chef de l'Etat, le gouvernement a annoncé relever son niveau d'alerte à celui d'"urgence attentat", le plus élevé du dispositif Vigipirate, impliquant le renforcement de la sécurisation des lieux publics par les militaires, qui avait déjà été activé après la mort de Samuel Paty.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a estimé qu'il existait un lien entre l'attentat d'Arras et la situation au Proche-Orient, après les attaques du Hamas contre Israël et les raids de représailles israéliens sur la bande de Gaza.

Le Parquet national anti-terroriste (PNAT) a ouvert une enquête pour des chefs d'"assassinat en relation avec une entreprise terroriste", de "tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste" et "d'association de malfaiteurs terroriste en vue de préparer des crimes d’atteinte aux personnes".

UN FRÈRE CONDAMNÉ POUR APOLOGIE DU TERRORISME

Vers 11h00, Mohamed M., ancien élève de la cité scolaire Gambetta s'est introduit dans l'établissement d'Arras, a détaillé le procureur de la République antiterroriste Jean-François Ricard lors d'une conférence de presse.

"Il a alors frappé avec un couteau un enseignant qui se trouvait devant le lycée. A cet instant, un second enseignant venu prêter main forte à son collègue a été frappé à son tour", a ajouté le procureur.

L'enseignant décédé était un professeur de français, Dominique Bernard.

L'assaillant est ensuite entré dans le lycée et s'est rendu dans la cour, où il a blessé un agent technique de plusieurs coups de couteau et également blessé un agent d'entretien, a poursuivi le magistrat.

L'agresseur a tenté de quitter les lieux par l'avant du lycée, a rebroussé chemin et s'est rendu dans le fond de la cour où il a été interpellé par les policiers à l'aide de pistolets Taser. Plusieurs témoins ont entendu l'auteur des faits crier "Allah Akbar", a ajouté Jean-François Ricard.

L'un des frères de l'assaillant, de deux ans son aîné, dont il est proche, avait été condamné en avril 2023 par la cour d'assises de Paris pour association de malfaiteurs terroriste criminelle et non-dénonciation de crime. Ce même frère avait à nouveau été condamné en juin dernier par le tribunal d'Arras pour apologie du terrorisme. Il est à ce jour détenu, a encore précisé le procureur antiterroriste.

Le PNAT s'est saisi du dossier en raison du déroulement des faits et de la personnalité de son auteur, qu'une source policière a dit d'origine tchétchène, d'autres médias l'identifiant comme d'origine ingouche.

Un frère de l'agresseur a aussi été arrêté, a dit cette source policière.

De très nombreuses investigations sont en cours et doivent se poursuivre, a souligné Jean-François Ricard.

"NE RIEN CÉDER À LA TERREUR"

L'attaque survient presque trois ans après l'assassinat de Samuel Paty, un enseignant de 47 ans décapité le 16 octobre 2020 par un jeune homme d'origine tchétchène, quelques jours après avoir montré à ses élèves des caricatures de Mahomet publiés par le journal Charlie Hebdo, lors d'un cours d'éducation civique.

"Presque trois ans jour pour jour après l'assassinat de Samuel Paty, c'est à nouveau dans une école que frappe le terrorisme, et dans un contexte que nous connaissons tous", a déclaré sur place le président de la République Emmanuel Macron, dénonçant la "barbarie du terrorisme islamiste".

"L'enseignant qui a été tué s'est interposé d'abord et a sans douté sauvé lui-même beaucoup de vies", a ajouté le chef de l'Etat qui était accompagné de Gérald Darmanin, et de son homologue de l'Education nationale, Gabriel Attal.

Ajoutant que le lycée rouvrirait samedi, Emmanuel Macron a affirmé que "le choix est fait de ne pas céder à la terreur, de ne rien laisser nous diviser".

Une vidéo obtenue par Reuters montre trois personnes - dont l'une avec une chaise - tentant d'arrêter l'agresseur sur le parking de l'école avant qu'ils ne les frappent. "Il a un couteau, il a un couteau", déclare l'un des témoins de la scène.

"La police a pu intervenir quatre minutes après l'appel. Et c'est par la rapidité de sa réaction, le grand professionnalisme de nos policiers, que nous avons sans doute pu éviter un bilan encore plus grave", a assuré Emmanuel Macron.

Interrogé sur le rôle des services de renseignement, Gérald Darmanin a déclaré qu'"on se doutait de quelque chose". "La DGSI a interpellé cette personne. Il y avait une course contre la montre, mais aucune menace, aucune arme, aucune indication", a-t-il dit.

"Nous mettons sur écoutes 6.000 individus et nous expulsons. Nous avons expulsé 795 fichés S", a ajouté le ministre de l'Intérieur en réponse aux critiques de la droite et de l'extrême droite.

Emmanuel Macron a évoqué une autre tentative d'attentat déjouée vendredi dans une autre région, faisant allusion à l'arrestation à Limay (Yvelines) d'un homme pour le port d'un couteau dans son sac à proximité d'un lycée.

Gabriel Attal a annoncé de son côté sur X (ex-Twitter) des mesures de renforcement des dispositifs de sécurité de prévention dans les établissements scolaires après une réunion dans la soirée avec les syndicats.

"L'école doit rester un sanctuaire pour chacun, la peur n'y a pas sa place", a déclaré le ministre de l'Education nationale.

(Reportage Layli Foroudi, Michel Rose, Charlotte Van Campenhout, Tassilo Hummel, Benoit van Overstaeten; rédigé par Augustin Turpin, Blandine Hénault et Jean-Stéphane Brosse)

3 commentaires

  • 14 octobre 06:30

    relever le niveau d'alerte !! oui effectivement - on rappellera quand même que ce monsieur était "sous alerte maximale" pourrait on dire puisque sous surveillance tant téléphonique que physique, l'histoire ne dit pas s'il était aussi sous bracelet électronique, on peut donc raisonnablement penser que non


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