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Un an après sa reprise par les salariés, voyants au vert pour Duralex
information fournie par Boursorama avec AFP 30/07/2025 à 08:26

( AFP / GUILLAUME SOUVANT )

( AFP / GUILLAUME SOUVANT )

"Être encore là dans 100 ans": douze mois après la reprise par ses salariés de la verrerie mondialement connue, Duralex tient ses objectifs, "portée par un nouveau souffle" et vise l'équilibre financier d'ici "deux ans".

"Nous savions que ça allait fonctionner, c'est une année d'assurée, mais on veut que Duralex soit encore là dans 100 ans", se félicite auprès de l'AFP le directeur général François Marciano.

L'été dernier, pourtant, la marque célèbre pour sa vaisselle réputée incassable, a bien failli disparaître après un énième redressement judiciaire, plongeant les salariés dans le flou autour de leur avenir.

Une incertitude levée par le tribunal de commerce d'Orléans, qui a validé le projet de coopérative des salariés, soutenu par 60% du personnel, porté par la direction du site et appuyé par les élus locaux. La scop a officiellement été lancée le 1er août dernier.

Depuis, 17 personnes ont été recrutées, portant à 243 le nombre de salariés sur son site historique de La Chapelle-Saint-Mesmin, près d'Orléans, notamment grâce à plusieurs soutiens locaux.

La Région a par exemple promis son soutien sous forme de garantie bancaire, quand la métropole d'Orléans a officialisé le rachat du site de la verrerie, pour 5,6 millions d'euros.

"Nous sommes confiants dans notre capacité à y arriver, c'est ce que nous avions annoncé au tribunal", affirme le directeur de l'usine.

Face à l'ampleur du défi, Duralex est déjà parvenu à redresser la barre: son chiffre d'affaires devrait atteindre cette année 33 millions d'euros, après avoir chuté à 24,6 millions d'euros en 2023, contre plus de 31 millions en 2022.

- "Salariés exemplaires" -

D'ici deux ans, la barre des 35 millions d'euros est espérée, qui marquerait un retour à l'équilibre financier, avant de viser 39 millions d'euros en 2030.

"Malgré les succès", Orléans Métropole a assuré "poursuivre son accompagnement, notamment sur les sujets énergétiques, d’assainissement et de régularisation environnementale".

Le site doit notamment tendre vers une trajectoire bas carbone et conforme à la réglementation, d'ici 2026 et "5 millions d'euros restent à trouver", selon M. Marciano.

"Ce sont cinq millions d'euros dont on a besoin, notamment pour refaire une partie des machines", estime-t-il.

Le pari de la coopérative, lui, est gagné auprès des salariés, affirme le directeur des ressources humaines Maxime Nélia: "la majorité des équipes tient à Duralex et voulait sauver la marque", assure-t-il, précisant que 148 personnes ont à date adhéré à la Scop en échange d'un investissement de 500 euros.

C'est par exemple le cas de Laure Cerandon, responsable des ateliers et salariée de la verrerie depuis 12 ans, qui a suivi tous les rebondissements juridiques de son entreprise au tribunal.

- Produits dérivés -

"Nous sommes toujours aussi fiers de travailler pour nous-mêmes; sans la coopérative, je ne serais pas restée. On monte crescendo dans le boulot depuis la reprise", dit-elle à l'AFP.

En recrutant, l'entreprise a repensé toute une image jugée vieillissante, du marketing à la communication.

Au magasin d'usine du centre-ville d'Orléans — qui a réalisé un million d'euros de chiffre d'affaires depuis décembre —, ont suivi un café-épicerie, mais aussi un magasin éphémère dans le cœur de Paris.

La marque a aussi profité de plusieurs collaborations, dont une remarquée avec La Poste et Stéphane Bern, propulsé en défenseur du savoir-faire du verrier, pour refaire parler d'elle. Le lancement d'une gamme de produits dérivés, du "tote bag" au prêt-à-porter, a participé à ce mouvement.

"Duralex, qui fête aussi ses 80 ans cette année, est une marque qui parle aux gens, il fallait qu'ils puissent s'approprier cette identité tout en la modernisant. Et on a encore plein de projets !", s'enthousiasme François Marciano.

La part de l'export, où certains marchés comme le Japon et la Chine sont "porteurs" ou "prometteurs" à l'instar du Canada, doit encore s'accentuer. "Mais on y travaille, et on y arrivera, comme avec les parts de marché récupérées depuis un an", promet-il.

1 commentaire

  • 30 juillet 09:35

    Bravo, les entrepreneurs salariés !


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