par Andriy Perun et Vladyslav Smilianets
L'Ukraine et ses alliés européens ont approuvé vendredi la création d'un tribunal spécial pour juger les "crimes d'agression" commis par la Russie en Ukraine depuis le début de son opération d'invasion en 2022.
Cette décision a été entérinée dans une déclaration signée par une vingtaine de ministres des Affaires étrangères réunis à Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine, au moment où Moscou célébrait sur la place Rouge le "jour de la Libération", la victoire de l'Union soviétique contre l'Allemagne nazie le 9 mai 1945.
Les chefs de la diplomatie français, allemand et britannique, notamment, avaient fait le déplacement pour l'occasion. Ils se sont également rendus dans un cimetière militaire de la ville pour rendre hommage aux soldats tués en plus de trois ans de guerre.
Le tribunal, soutenu par quelque 35 pays au total, sera créé dans le cadre du Conseil de l'Europe, une institution fondée en 1949 pour défendre les droits de l'Homme sur le continent. Il pourrait commencer ses travaux l'an prochain.
Il "garantira que les principaux responsables de l'agression contre l'Ukraine rendent des comptes", a déclaré la Haute Représentante de l'Union européenne pour la politique étrangère, Kaja Kallas.
L'Ukraine accuse la Russie d'avoir commis des milliers de crimes de guerre depuis le début de son invasion à grande échelle du pays en février 2022, ce que Moscou dément.
Le tribunal spécial travaillera au côté de la Cour pénale internationale, qui a émis en 2023 un mandat d'arrêt contre le président russe Vladimir Poutine pour son rôle présumé dans le transfert en Russie d'enfants ukrainiens, un mandat "nul et non avenu" aux yeux de Moscou.
La CPI ne peut cependant pas juger les crimes d'agression en Ukraine car la Russie n'est pas signataire du Statut de Rome, fondateur du tribunal, et l'Ukraine n'en était pas membre à part entière lors de l'invasion.
Les pays européens ont accéléré leurs efforts en vue de la création de ce tribunal spécial après la décision du président américain Donald Trump d'autoriser des sanctions contre la CPI en février dernier.
(Rédigé par Elizabeth Piper, Jean-Stéphane Brosse pour la version française, édité par Kate Entringer)
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