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Ukraine-Brusque percée russe sur le front du Donbass avant le sommet Trump-Poutine
information fournie par Reuters 12/08/2025 à 21:31

(Actualisé avec réaction de la Maison blanche)

par Andrew Osborn et Lili Bayer

L'armée russe a effectué mardi une brusque percée sur la ligne de front du Donbass, près de la ville minière de Dobropillia, à quelques jours d'un sommet entre le président russe Vladimir Poutine et son homologue américain Donald Trump.

Selon les cartes du site ukrainien DeepState, qui fait autorité en la matière, les forces russes ont progressé ces derniers jours d'au moins 10 km vers le nord sur deux axes au-delà des lignes de défense ukrainiennes et menacent trois villages sur une section du front reliant deux verrous encore contrôlés par l'armée ukrainienne, Pokrovsk et Kostyantynivka.

"La situation est assez chaotique, car l'ennemi, ayant trouvé des brèches dans la défense, s'infiltre plus profondément, essayant de consolider et d'accumuler rapidement des forces pour progresser davantage", a commenté le site DeepState sur sa chaîne Telegram.

Le ministère russe de la Défense a déclaré que des unités de son groupe d'armées "Centre" avaient amélioré leurs positions en bordure de la ligne de front.

Le président ukrainien Volodimir Zelensky a confirmé que des groupes de soldats russes avaient avancé d'environ 10 kilomètres à plusieurs endroits.

"Ils n'ont pas d'équipements, seulement les armes dans leurs mains. Certains ont déjà été retrouvés, en partie neutralisés, en partie capturés. Nous retrouverons et neutraliserons les autres prochainement", a-t-il déclaré.

Selon Volodimir Zelensky, la poussée russe fait partie d'une tentative de Moscou de manipuler le récit avant le sommet américano-russe pour montrer que la Russie "avance et que l'Ukraine est en train de perdre".

Donald Trump et Vladimir Poutine doivent discuter d'un éventuel accord visant à mettre fin à la guerre en Ukraine lors d'un sommet à Anchorage, en Alaska, vendredi. Selon des informations de presse non confirmées, Vladimir Poutine aurait déclaré à Donald Trump qu'il souhaitait que l'Ukraine cède la partie de la région de Donetsk que la Russie ne contrôle pas.

Les dirigeants européens et le président ukrainien comptent s'entretenir avec Donald Trump mercredi en amont du sommet en Alaska, alors que les capitales européennes craignent que Washington, jusqu'ici le principal pourvoyeur d'armes de Kyiv, négocie des conditions de paix défavorables à l'Ukraine.

L'administration Trump a tempéré les attentes autour de la rencontre avec le chef du Kremlin, la qualifiant d'"exercice d'écoute".

"CADEAU FAIT A POUTINE ET A TRUMP"

Interrogée sur la possibilité que Volodimir Zelensky assiste au sommet en Alaska, une porte-parole de la Maison blanche a répondu que la réunion bilatérale avait été proposée à l'initiative de Vladimir Poutine et que Donald Trump avait accepté pour avoir une "meilleure compréhension" de la manière de mettre fin à la guerre.

"Une seule partie impliquée dans cette guerre va être présente, et c'est au président d'y aller et d'avoir une meilleure et plus ferme compréhension de comment on peut, espérons-le, mettre fin à cette guerre", a déclaré Karoline Leavitt. "Vous avez besoin que les deux pays acceptent l'accord", a-t-elle précisé, ajoutant que le président américain était ouvert à l'idée d'une réunion à trois avec ses homologues russe et ukrainien.

Le président ukrainien a lui aussi réitéré l'importance d'une paix durable et de la prise en compte des intérêts de son pays.

"Une fausse paix plutôt qu'une paix authentique ne durera pas longtemps et ne fera qu'encourager la Russie à s'emparer d'encore plus de territoire", a déclaré Volodimir Zelensky lors d'un entretien téléphonique avec le président turc Recep Tayyip Erdogan.

Sergueï Markov, ancien conseiller du Kremlin, affirme que les troupes russes ont pu avancer malgré "un effondrement partiel du front" en raison du manque de soldats en Ukraine.

"Cette percée est comme un cadeau fait à Poutine et Trump lors des négociations", a commenté Sergueï Markov. Selon lui, elle pourrait accroître la pression pour que Kyiv cède une partie du territoire afin d'empêcher l'armée russe de prendre le reste de Donetsk par la force.

Volodimir Zelensky a déclaré qu'il rejetterait toute proposition de cessez-le-feu qui inclurait un retrait des troupes ukrainiennes du Donbass, qui comprend les régions de Donetsk et de Louhansk, car cela priverait l'Ukraine de ses lignes défensives et ouvrirait la voie à de nouvelles offensives russes.

Les chefs d'Etat et de gouvernement des pays membres de l'Union européenne, à l'exception du Premier ministre hongrois Viktor Orban, ont réaffirmé mardi la nécessité pour l'Ukraine de pouvoir choisir son avenir dans une déclaration conjointe publiée mardi.

(Rédigé par Andrew Osborn à Moscou, avec Dan Peleschuk, Elena Harmash, Yuliia Dysa à Kyiv, Lily Bayer à Bruxelles ; Jean-Stéphane Brosse, Blandine Hénault et Zhifan Liu pour la version française, édité par Kate Entringer)

8 commentaires

  • 13 août 13:05

    Et personne ne parle d'un million de morts, blessés, tués et disparus côté russe. Ex: Une personne blessée trois fois puis morte au front, ça fait un compte de 4.
    C'est sur le principe de la rotation.
    Et comme les russes se retrouvent dans des ratios de perte élevé puisque les attaquants sont toujours plus exposés, ça croit très vite.


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