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UE-Mercosur : la France, toujours opposée à l'accord, tente un "dialogue de persuasion" pour rallier des soutiens à Bruxelles
information fournie par Boursorama avec Media Services 21/11/2024 à 17:21

Sophie Primas à Paris le 19 novembre 2024. ( AFP / ALAIN JOCARD )

Sophie Primas à Paris le 19 novembre 2024. ( AFP / ALAIN JOCARD )

Les négociateurs européens se rendent la semaine prochaine au Brésil où ils espèrent régler les derniers détails d'un accord, avant une signature début décembre.

Objectif : rallier des soutiens. Ce jeudi 21 novembre, la France va tenter à Bruxelles de convaincre d'autres pays de l'Union européenne de s'opposer à l'accord UE-Mercosur en préparation, mais nombre d'entre eux hésitent encore à se prononcer. L'une des raisons "qui m'amène ici, aujourd'hui, c'est un dialogue de persuasion avec mes collègues européens sur la question du Mercosur", a déclaré la ministre française du Commerce extérieur Sophie Primas, avant une réunion de ses homologues de l'Union européenne.

La France est opposée à la conclusion, "en l'état", d'un accord de libre-échange entre l'UE et les pays du Mercosur (Brésil, Paraguay, Argentine, Uruguay). La Bolivie est membre du Mercosur mais n'est pas partie prenante de cet accord. Elle espère rallier d'autres pays européens pour parvenir à une minorité de blocage au sein du Conseil de l'UE, qui rassemble les 27, et dont l'accord est nécessaire une fois les négociations terminées. La Commission européenne négocie toujours cet accord, au nom des 27, mais ne cache pas son intention de parvenir à une conclusion avant la fin de l'année.

Les agriculteurs polonais "ont clairement indiqué qu'ils redoutent les importations d'autres pays"

Les négociateurs européens se rendent la semaine prochaine au Brésil où ils espèrent régler les derniers détails d'un accord, avant une signature début décembre, à l'occasion d'un sommet du Mercosur, a indiqué une source européenne à Bruxelles. "Les négociateurs des deux côtés ont reçu pour instruction de continuer à travailler sur les questions techniques, mais sur le fond, nous faisons de grands progrès", a assuré le vice-président de la Commission européenne Valdis Dombrovskis, négociateur en chef côté européen, à l'issue de la réunion ministérielle.

Paris redouble donc ses efforts pour rallier un maximum de pays avant cette échéance. Certains ont exprimé leurs réticences, comme la Pologne ou l'Autriche, mais aucun n'a encore formellement rallié la position défendue par la France.

"Nos agriculteurs ont clairement indiqué au gouvernement polonais qu'ils redoutent les importations d'autres pays. Nous sommes donc ouverts à des solutions", a indiqué ce jeudi à Bruxelles Ignacy Niemczycki, secrétaire d'Etat polonais au Développement. "Pour le moment, nous attendons qu'un texte soit présenté. Nous verrons si cela se produit, et alors, on pourra en discuter", a indiqué de son côté Martin Kocher, ministre autrichien du travail et de l'Economie.

"Un Mercosur pas si sûr que ça"

L'Italie est également réticente, mais s'est montrée divisée cette semaine sur la question. Son ministre de l'Agriculture Francesco Lollobrigida a clairement indiqué son opposition lundi à Bruxelles, mais le même jour et au même endroit, son ministre des Affaires étrangères, Antonio Tajani s'est montré nettement plus nuancé, soulignant son soutien à un accord de libre-échange avec le Mercosur. "Un Mercosur pas si sûr que ça", a ironisé de son côté le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères Xavier Bettel, jeudi à son arrivée à Bruxelles.

D'autres pays ont en revanche défendu cet accord, dont l'Espagne, la Suède, l'Allemagne ou les pays baltes. "Nous discutons du Mercosur (...) depuis un certain temps maintenant. Le moment est venu d'avoir une cérémonie de signature", a ainsi déclaré le ministre suédois du commerce international Benjamin Dousa.

6 commentaires

  • 21 novembre 17:48

    Depuis la 2e guerre mondiale les gouvernements successifs ont toujours privilégiés l’agriculture au détriment de l’industrie on est des rétrogrades on avance jamais pour protéger cette caste qui vit de subventions


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