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Turquie-Nouveau rassemblement en soutien au maire d'Istanbul
information fournie par Reuters 29/03/2025 à 11:09

par Ayhan Uyanik et Can Sezer

Des dizaines de milliers de personnes se sont de nouveau rassemblées à Istanbul samedi pour protester contre l'arrestation du maire Ekrem Imamoglu, principal rival du président turc Recep Tayyip Erdogan.

À travers le pays, ce sont des centaines de milliers de personnes qui ont répondu aux appels à manifester de l'opposition depuis l'arrestation du chef du Parti républicain du peuple (CHP), principale force de l'opposition turque, la semaine dernière.

Les manifestations ont été pour la plupart pacifiques mais plus de 1.900 personnes ont été arrêtées, selon les autorités.

Considéré comme le principal rival politique de Recep Tayyip Erdogan, Ekrem Imamoglu a été arrêté mercredi 19 mars sur des accusations de corruption et de soutien à une organisation terroriste. Les partisans du maire d'Istanbul et des groupes de défense des droits ont dénoncé une arrestation politiquement motivée.

Dimanche dernier, Ekrem Imamoglu a été démis de ses fonctions et placé en détention provisoire dans l'attente de son procès.

Le gouvernement, de son côté, nie toute influence sur le pouvoir judiciaire et affirme que les tribunaux sont indépendants.

Samedi, des dizaines de milliers de personnes étaient rassemblées sur un terrain du quartier de Maltepe, sur la rive asiatique d'Istanbul, réclamant la "Liberté pour Imamoglu" a l'appel du CHP.

"Si la justice reste silencieuse, le peuple parlera", pouvait-on lire sur une banderole.

"L'évolution de l'économie, de la justice, du droit, tout se dégrade. C'est pour cela que nous sommes ici. Nous disons 'droits, loi et justice' et nous cherchons à obtenir nos droits", a déclaré un partisan du CHP qui a requis l'anonymat.

Dimanche dernier, le CHP a organisé une primaire symbolique pour soutenir la candidature d'Ekrem Imamoglu à la prochaine élection présidentielle, qui devrait avoir lieu en 2028. Le CHP, qui estime que le gouvernement a perdu sa légitimité, appelle cependant à une présidentielle anticipée.

Le ministre de l'Intérieur, Ali Yerlikaya, a déclaré cette semaine que près de 1.900 personnes ont été arrêtées depuis le début des manifestations, dont 260 ont été placées en détention jusqu'à jeudi dans l'attente d'un procès.

Recep Tayyip Erdogan qui domine la vie politique turque depuis plus de vingt ans, a qualifié les manifestations nationales de "spectacle" et a appelé le CHP à cesser de "provoquer" les Turcs.

Depuis l'arrestation d'Ekrem Imamoglu, les actifs financiers turcs ont plongé, ce qui a incité la banque centrale à utiliser ses réserves pour soutenir la lire. Les turbulences ont également provoqué une onde de choc dans le secteur privé.

Le gouvernement a cependant affirmé que l'impact serait limité et temporaire. La dynamique de base de l'économie est intacte, a déclaré la banque centrale turque, qui se dit cependant prête à prendre des mesures supplémentaires si nécessaire.

(Reportage Ayhan Uyanik et Ben Makori, rédigé par Ezgi Erkoyun ; version française Kate Entringer)

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