La police turque a arrêté au moins 30 personnes dans le centre d'Istanbul dimanche alors qu'elles tentaient de participer à une marche des fiertés interdite par les autorités, a déclaré une députée de l'opposition, alors que le pays poursuit sa répression des manifestations de la communauté LGBTQ+.
Des images obtenues par Reuters montrent des policiers qui s'engagent dans des échauffourées avec un groupe de militants brandissant des drapeaux arc-en-ciel dans le centre-ville, avant de les regrouper et de les faire monter dans des fourgons.
Kezban Konukcu, députée du parti pro-kurde DEM qui participait à la marche, a déclaré à Reuters qu'au moins 30 personnes avaient été placées en garde à vue.
La police n'a pas répondu dans l'immédiat à une demande de commentaire.
Le bureau du gouverneur d'Istanbul avait précédemment déclaré la marche illégale et dit que les groupes promouvant l'événement agissaient "illégalement".
Les autorités interdisent depuis 2015 les marches des fiertés à Istanbul, plus grande ville de Turquie, invoquant des problèmes de sécurité et de sûreté publique.
Le Parti de la justice et du développement (AK Parti) du président Recep Tayyip Erdogan, aux racines islamistes, a adopté une rhétorique de plus en plus dure à l'égard de la communauté LGBTQ+ au cours de la dernière décennie.
Recep Tayyip Erdogan a proclamé 2025 "Année de la famille", décrivant la baisse du taux de natalité en Turquie comme une menace existentielle et accusant le mouvement LGBTQ+ de saper les valeurs traditionnelles.
"L'objectif principal des politiques de neutralisation du genre, dans lesquelles la communauté LGBT est utilisée comme un bélier, est la famille et le caractère sacré de l'institution familiale", a-t-il déclaré en janvier.
Les groupes de défense des droits ont condamné la position de la Turquie. Human Rights Watch et Amnesty International ont averti que la rhétorique et les actions du gouvernement contribuaient à un environnement hostile aux personnes LGBTQ+, à la montée de la discrimination et à la violence.
Malgré les interdictions, de petits groupes d'activistes continuent de marquer la semaine des fiertés chaque année. Les organisateurs affirment que l'agressivité croissante de la police est le reflet d'une répression plus large de la dissidence et de la liberté de réunion en Turquie.
(Reportage Ece Toksabay, version française Benjamin Mallet)
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