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Trump rencontre le dirigeant syrien par intérim Al Charaa à Ryad
information fournie par Reuters 14/05/2025 à 15:06

(Actualisé avec déclarations de Trump §§5-7 et 11)

par Gram Slattery, Pesha Magid et Andrew Mills

Donald Trump s'est entretenu mercredi à Ryad avec le président syrien par intérim Ahmed al Charaa au lendemain de son annonce surprise de la levée des sanctions américaines contre la Syrie.

En tournée dans le Golfe, le président américain a rencontré le dirigeant syrien, ancien chef d'une organisation djihadiste, avant de participer à un sommet de pays arabes réunis au sein du Conseil de coopération du Golfe (CCG). La télévision saoudienne a diffusé des images d'une poignée de mains entre les deux hommes en présence du prince héritier saoudien Mohammed ben Salman.

Au cours de ce sommet, Donald Trump a évoqué la possibilité d'une normalisation des relations entre les Etats-Unis et la Syrie à la suite du renversement en décembre de Bachar al Assad par une coalition à dominante islamiste dirigée par Ahmed al Charaa.

Le président américain a aussi exhorté le dirigeant syrien à faire en sorte que la Syrie signe les accords d'Abraham, par lesquels plusieurs pays arabes ont déjà normalisé leurs relations avec Israël sous la houlette des Etats-Unis, a fait savoir la Maison blanche.

"Il a du potentiel, c'est un vrai leader", a dit Donald Trump aux journalistes à bord de son avion Air Force One l'emmenant au Qatar, deuxième étape de cette tournée dans le Golfe avant les Emirats arabes unis.

Qualifiant le dirigeant syrien de jeune homme charmant avec un riche vécu, le président américain a dit que leur rencontre avait été "super".

"Il a de bonnes chances de réussir à préserver l'unité" de la Syrie, a-t-il ajouté.

En annonçant de manière inattendue la levée des sanctions américaines contre la Syrie, imposées du temps de Bachar al Assad, Donald Trump a expliqué mardi avoir été encouragé en ce sens par Mohammed ben Salman et par le président turc Recep Tayyip Erdogan, deux dirigeants avec lesquels il entretient de bonnes relations, malgré les profondes réticences exprimées par Israël et initialement partagées jusqu'au sein de sa propre administration en raison des liens passés d'Ahmed al Charaa avec Al Qaïda.

FAVORISER LA RECONSTRUCTION DE LA SYRIE

Les responsables israéliens continuent à qualifier le président syrien par intérim de djihadiste bien qu'il ait rompu avec Al Qaïda depuis 2016.

Le gouvernement israélien n'a pas répondu dans l'immédiat aux sollicitations de Reuters, alors qu'Israël a détruit l'essentiel des armes lourdes de l'armée syrienne après la chute d'Assad et étendu son déploiement dans le sud de la Syrie en disant refuser toute présence islamiste dans cette région.

A bord d'Air Force One, Donald Trump a tenté de dissiper les inquiétudes israéliennes sur les conséquences diplomatiques de cette tournée dans le Golfe : "C'est bien pour Israël que j'aie la relation que j'ai avec ces pays, les pays du Moyen-Orient, essentiellement tous. Je pense que c'est très bien pour Israël."

Mohammed ben Salman a pour sa part déclaré au cours du sommet du CCG que l'Arabie saoudite saluait la levée des sanctions américaines contre la Syrie.

L'agence de presse turque Anadolu a rapporté que Recep Tayyip Erdogan avait participé en ligne à la rencontre entre Donald Trump, Mohammed ben Salman et Ahmed al Charaa.

Ce dernier a rejoint Al Qaïda alors qu'il se trouvait en Irak, où il a passé cinq ans dans une prison américaine. Il a ensuite dirigé pendant des années la branche syrienne de l'organisation djihadiste durant le conflit déclenché par un soulèvement populaire contre Bachar al Assad en 2011.

Les Etats-Unis ont levé en décembre l'avis de recherche de 10 millions de dollars émis à son encontre.

Depuis le renversement de Bachar al Assad, Ahmed al Charaa est confronté à la difficile tâche d'unifier sous une même autorité une Syrie éclatée par plus d'une décennie de guerre civile.

Ces défis ont été illustrés en mars lorsque des fidèles de la famille Assad ont attaqué les forces gouvernementales avant de subir les représailles d'islamistes armés qui ont tué des centaines de civils issus de la minorité alaouite de l'ancien président syrien.

La levée des sanctions américaines, qui ont privé la Syrie d'accès au système financier international, pourrait favoriser la reconstruction du pays en facilitant les investissements étrangers et une plus grande implication des organisations humanitaires.

Le ministre syrien des Affaires étrangères, qui doit ultérieurement rencontrer son homologue américain Marco Rubio, a déclaré dans un communiqué que l'entretien entre Donald Trump et Ahmed al Charaa avait aussi porté sur la lutte contre le terrorisme et la coopération contre les groupes armés menaçant la stabilité de la Syrie, notamment l'organisation Etat islamique.

(Gram Slattery, Pesha Magid et Andrew Mills, rédigé par Michael Georgy, version française Bertrand Boucey, édité par Blandine Hénault et Kate Entringer)

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