Trump ne participera pas au prochain débat républicain et prononcera un discours devant les ouvriers de l'automobile

information fournie par Reuters •19/09/2023 à 03:20

(Ajoute un commentaire de la campagne de Biden, paragraphes 9-10) par David Shepardson et Tim Reid

18 septembre (Reuters) - L'ancien président américain Donald Trump prévoit de prononcer un discours à Détroit le 27 septembre devant une foule de travailleurs syndiqués, en évitant le deuxième débat présidentiel républicain, a déclaré un assistant lundi, et en s'insérant à la place dans un conflit entre les travailleurs en grève et les principaux constructeurs automobiles américains.

Le discours , diffusé à une heure de grande écoute, devrait être prononcé devant des ouvriers de l'automobile et d'autres cols bleus syndiqués, a ajouté l'assistant. Ce discours intervient alors que M. Trump a sévèrement critiqué la politique du président Joe Biden en matière de véhicules électriques et a exhorté les ouvriers de l'automobile à soutenir sa candidature.

C'est la deuxième fois que M. Trump ne participe pas à un débat présidentiel dans le cadre des primaires républicaines (link), dans une course où, malgré sa myriade de problèmes juridiques, M. Trump devance son rival le plus proche de près de 50 points de pourcentage, selon les derniers sondages d'opinion.

Le discours de M. Trump montre que son équipe s'efforce de regarder au-delà de la course à l'investiture de son parti pour la Maison-Blanche et de se tourner vers un probable nouveau match avec M. Biden lors des élections générales de novembre prochain.

Le discours prononcé devant les syndicalistes s'inscrit dans le cadre d'une campagne intense menée par M. Trump pour reconquérir une partie des électeurs de la classe ouvrière qui se sont ralliés à M. Biden lors de sa victoire contre M. Trump en 2020.

Le syndicat United Auto Workers a entamé la semaine dernière une grève (link) contre les trois plus grands constructeurs automobiles américains au sujet des salaires et d'autres avantages, un conflit de travail qui pourrait représenter un danger politique important pour M. Biden.

Alors que M. Biden se targue de soutenir les syndicats depuis des décennies, certains travailleurs de l'automobile de base lui reprochent de ne pas avoir suffisamment résisté aux constructeurs et à leurs dirigeants, dans un contexte de profits énormes de l'industrie .

M. Trump cherche à exploiter le conflit et tentera de persuader les travailleurs de l'automobile et les autres membres des syndicats qu'il sera de leur côté s'il redevient président.

Lundi, la campagne de M. Biden a sévèrement critiqué la politique de M. Trump avant son discours.

"Au lieu de se tenir aux côtés des travailleurs, M. Trump a réduit les impôts des plus riches tandis que les constructeurs automobiles fermaient leurs portes et délocalisaient les emplois américains à l'étranger", a déclaré Ammar Moussa, porte-parole de la campagne de M. Biden,dans un communiqué. "Aucune séance photo intéressée ne peut effacer les quatre années pendant lesquelles Trump a abandonné les travailleurs syndiqués et s'est rangé du côté de ses amis ultra-riches."

M. Trump a récemment déclaré que M. Biden "faisait la guerre" à l'industrie automobile en imposant des véhicules électriques et a affirmé que l'UAW devrait le soutenir.

La grève actuelle a également de profondes résonances géographiques pour les élections générales de l'année prochaine, car de nombreux travailleurs touchés sont basés dans trois États clés du Midwest - le Michigan, la Pennsylvanie et le Wisconsin - où la course à la présidence de l'année prochaine pourrait être décidée.

M. Trump n'a pas participé au premier débat présidentiel républicain qui s'est tenu dans le Wisconsin le mois dernier. Le deuxième débat se tiendra à la Ronald Reagan Presidential Foundation & Institute à Simi Valley, en Californie, à environ 45 miles (72 km) au nord de Los Angeles.