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Trump dit ne pas vouloir d'une rencontre avec Poutine qui serait inutile
information fournie par Reuters 22/10/2025 à 01:21

Le président américain Donald Trump a déclaré mardi ne pas vouloir d'une rencontre avec son homologue russe Vladimir Poutine qui serait inutile, alors que les préparatifs en vue d'un sommet entre les deux dirigeants ont été interrompus, le refus de la Russie d'accepter un cessez-le-feu immédiat en Ukraine ayant jeté une ombre sur de potentielles négociations.

Interrogé à la Maison blanche par des journalistes à propos de la perspective d'une rencontre avec Vladimir Poutine, qu'il avait annoncée la semaine dernière à l'issue d'un entretien téléphonique avec le président russe, Donald Trump a dit ne pas vouloir organiser une réunion qui serait une perte de temps.

"Nous vous informerons au cours des deux prochains jours" de possibles développements sur la question, a-t-il ajouté devant les journalistes.

Un haut représentant de la Maison blanche avait déclaré plus tôt à Reuters qu'aucune rencontre entre les présidents américain et russe n'était prévue "dans un futur proche".

Donald Trump avait fait part jeudi dernier de "grands progrès" sur la guerre en Ukraine lors de son échange téléphonique avec Vladimir Poutine, annonçant que les deux dirigeants se réuniraient, probablement dans un délai de deux semaines, dans la capitale hongroise Budapest.

Le président américain avait reçu le lendemain à Washington son homologue ukrainien Volodimir Zelensky, qui espérait convaincre son hôte de fournir à Kyiv des missiles de croisière Tomahawk. Si Donald Trump avait dit envisager de fournir de tels missiles à l'Ukraine - ce qui permettrait à Kyiv de frapper plusieurs grandes villes russes -, il a semblé avoir changé d'avis après son entretien téléphonique avec Vladimir Poutine.

Via les réseaux sociaux, un émissaire du Kremlin a déclaré mardi que les préparatifs pour un sommet Poutine-Trump se poursuivaient.

PAS DE RENCONTRE PRÉPARATOIRE ENTRE RUBIO ET LAVROV

Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov ont eu un entretien téléphonique "productif", a dit mardi à Reuters le haut représentant de la Maison blanche, mais ils ont décidé de ne pas organiser de réunion en personne. Il était initialement attendu que les deux diplomates en chef se rencontrent à Budapest jeudi.

Moscou continue de se montrer réticent à envisager de quelconques concessions dans le cadre d'un accord de cessez-le-feu avec Kyiv, auquel il réclame de longue date, comme condition préalable à des négociations, qu'il lui cède davantage de territoires ukrainiens.

Selon deux représentants américains et deux sources au fait du dossier, la Russie a réitéré ses conditions pour un accord de paix avec l'Ukraine dans un document officieux transmis le week-end dernier aux Etats-Unis.

Parmi ces conditions, a précisé l'un des représentants américains: le plein contrôle par Moscou de la région très disputée du Donbass, dans l'Est ukrainien - une condition qui oppose de facto un refus à la proposition de Donald Trump de geler les lignes de front en guise de première étape d'un cessez-le-feu.

Dans le cadre de l'invasion de l'Ukraine lancée en février 2022, la Russie a pris le contrôle de l'intégralité de la province de Louhansk et d'environ 75% de la province de Donetsk, qui composent le Donbass.

Les dirigeants de plusieurs pays européens, dont la France et la Grande-Bretagne, ont dit mardi soutenir les efforts des Etats-Unis pour obtenir un cessez-le-feu immédiat en Ukraine, soulignant que les lignes de front actuelles devaient être le point de départ de négociations avec la Russie.

"DEVENU ÉVIDENT QU'IL N'Y AURAIT PAS D'ACCORD À BUDAPEST"

Le secrétaire général de l'Otan, Mark Rutte, s'est envolé mardi pour Washington afin de s'entretenir avec Donald Trump. Deux personnes au fait de la question ont déclaré que cette réunion se tiendrait mercredi. Un représentant occidental s'exprimant sous couvert d'anonymat a indiqué que Mark Rutte avait l'intention de détailler auprès du président américain les propositions des Européens pour un cessez-le-feu en Ukraine et les négociations de paix qui pourraient s'ensuivre.

Donald Trump espérait la tenue d'un nouveau sommet de premier plan avec Vladimir Poutine, après une rencontre en août dernier sur la base militaire américaine à Anchorage en Alaska qui n'avait débouché sur aucune avancée.

A Moscou, on souligne qu'un tel sommet nécessite une "préparation sérieuse", ce qui prend du temps. Aucune date n'a clairement été fixée pour l'heure, a dit le Kremlin.

"Il y a une entente entre les présidents, mais nous ne pouvons pas reporter ce qui n'a pas été finalisé", a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitry Peskov, ajoutant que ni Vladimir Poutine ni Donald Trump n'avaient donné de "date exacte".

Si aucun des deux camps n'a publiquement abandonné les préparatifs d'une rencontre, deux diplomates européens de haut rang ont déclaré que le report de la réunion en personne entre Marco Rubio et Sergueï Lavrov était un signe que Washington était réticent à organiser un sommet Trump-Poutine à moins que Moscou n'accède aux demandes américaines.

"J'imagine que les Russes réclamaient trop et qu'il est devenu évident pour les Américains qu'il n'y aurait pas d'accord pour Trump à Budapest", a dit l'un des diplomates.

La Russie n'a "pas modifié du tout sa position", a déclaré l'autre diplomate, ajoutant que Moscou ne voulait pas du 'gel' des positions sur les lignes de front. "J'imagine que c'est le laïus qu'a fait Lavrov, et que Rubio lui a dit 'au revoir'".

(Steve Holland à Washington, avec Tom Balmforth, Gram Slatterly, Jonathan Landay, Humeyra Pamuk, John O'Donnell, avec les bureaux de Reuters; rédigé par Jean Terzian)

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